Le Cercle des ennemis disparus

Le mois de Juin avait maintenant pointé le bout de son nez depuis déjà quelques jours... Pour le plus grand bonheur de Mademoiselle Gattina qui guettait l'arrivée des beaux jours et des vacances depuis longtemps. Depuis la rentrée pour être précise. La jeune italienne fut réveillée par les rayons de soleil qui passaient à travers les volets de sa chambre. Après un réveil tout en douceur, Giulia regarda l'heure qu'indiquait l'horloge. Il était à peine onze heures du matin, elle pouvait encore trainasser au lit avant d'aller se préparer, d'aller manger chez Saphire et ensuite que les deux jeunes femmes retrouvent Brooke et Olivia à l'Union Square Park.

Sans se faire prier, la jeune femme se rendormit plus vite qu'elle mit de temps à le penser, rêvant à la dernière robe qu'elle avait vu la veille chez Barney's, au week-end qu'elle avait passé en Floride avec cette très chère Brooke et même au retour très incertain de Damon dont elle avait eu vent quelques jours auparavant... Elle se réveilla quelques heures plus tard à cause de Tinkerbell, son chat, qui venait de grimper sur son bureau, allumant au passage sa chaine hi-fi qui jouait maintenant Lust In The Movies des Long Blondes. Si elle avait été de mauvaise humeur, son cher felin aurait volé par la fenêtre. Au lieu de ça, et en prévision de la bonne journée qu'elle allait passer, Giulia haussa le volume de la musique et se dirigea vers la salle de bain, dans laquelle elle passa un peu plus de trente minutes puis fila directement dans son dressing room, pour trouver la tenue idéale.

Trop de choix tue le choix, tout le monde le savait, Giulia resta debout, uniquement vêtue d'une serviette éponge tandis qu'elle réfléchissait à ce qu'elle allait porter. Elle enfila finalement un mini short en jean Tommy Hilfiger, avec un polo habillé blanc et rouge de la même marque et des ballerines blanches Minelli. Tout ça accompagné d'une paire de lunettes de soleil mouche et un sac Fendi blanc. Elle dévala finalement les escaliers en direction de l'appartement de Saphire où les deux filles grignotèrent un plat amoureusement préparé par la cuisinière de l'hote. Finalement, Saphire et Giulia se rendirent à l'Union Square Park où elles passèrent l'après midi avec Brooke et Olivia. Le temps passa vite et une à une les filles s'en allèrent. A 18 heures, Giulia était toujours assise sur la pelouse, profitant des derniers de soleil tandis qu'elle feuilleter un magazine.

Passez une après-midi avec les membres du GOWD, vous n'en ressortirez que meilleur. Le GOWD, c'est quoi ça ? Encore une invention de la jeunesse dorée new yorkaise, ou du moins les admirateurs du GOW. Avec la chance qu'Olivia, Saphire et Giulia avaient, elles avaient trouvé une autre membre à ajouter à leur trio diaboliquement parfait en la personne de Brooke Davinson, sûrement la plus Bitch des Mean en compétition avec Olivia. C'est donc naturellement que les membres du GOW la considérait comme une membre de leur trio. G pour Gattina, o pour O'Bryan, W pour Warldof et maintenant D pour Davinson. Pure coïncidence (ou pas) mais maintenant elles formaient le GOWD, prononcé "GOD" et on le sait tous, ces filles sont les déesses de l'Upper East Side. Ou du moins, les princesses de Park Avenue. Aavant de se quitter, Giulia avait annoncé aux autres filles que le frère d'une de ses connaissances organisaient une petite soirée le soir même. Un silence s'en été suivi. Chaque fille était en train de visiter mentalement sa garde-robe pour voir ce qu'elle metterait pour cette fameuse soirée de dernière minute.

Pour sa part, Giulia avait vite trouvé ce qu'elle allait se mettre. Sa dernière trouvaille... Une robe de Stella McCartney. L’indémodable petite robe noire, simplissime mais chic. La décision semblait être plus difficile pour Saphire, Brooke et Olivia. Les trois filles s'en allèrent peu de temps après, histoire d'aller réellement faire un tour dans leurs gardes-robes respectives et si, par malheur, elles ne trouvaient rien, elles auraient tout juste le temps de faire un saut chez Barney's. Barney's... Le temple de toutes les fans de mode où vous étiez sûrs de trouver LA bonne tenue en moins de dix minutes (mais bien évidemment, ça n'empechait personne d'y rester trois heures). La jeune italienne était maintenant assise en tailleur sur la pelouse, quelques rayons de soleil s'écrasant sur sa peau tandis qu'elle lisait avidement un article du New York Times, traitant sur l'ouverture prochaine d'un nouveau bar chic. Evidemment, elle avait été conviée à l'inauguration, comme une bonne partie de la jeunesse dorée.

Quelques instants plus tard, la jeune femme était cachée du soleil. Pourquoi ? Hum, disons qu'un grand poireau se tenait devant elle. La jeune italienne arqua un sourcil, perplexe. Il avait un problème ce type ou quoi ? il pouvait pas genre la laisser tranquille ? Surtout qu'elle n'avait rien fait, pour une fois. A croire que c'était la saison des barjos. Brooke et Olivia en avaient récemment fait les frais. A croire que c'était une malédiction qui s'abattait sur le GOWD. Le type ne se poussa pas pour autant, et ne bougea pas d'un centimètre, le regard rivé sur Giulia. La seule chose quil fit, ce fut de toussoter. Bon ok, restons calme. Giulia se releva, refusant d'avoir une place de dominé dans la conversation qui allait peut-être suivre. Elle se remit debout et croiser les mains sur sa poitrine, puis se décida à parler.

Je ne fais pas partie du personnel de l'asile psychiatrique du coin. Tu me confonds sans doute avec ton...

Giulia s'arrêta dans sa phrase, le regard rivé sur un des tatouages que laissait entrevoir le t-shirt du jeune homme. Ooooh attendez un peu, Giulia était sûre et certaine de l'avoir déjà vu ce tatouage. Ces yeux se mirent à faire des allers et retours. Tatouage, visage. Visage, tatouage. Tatouage, visage. Ooh, ooh, non, pas possible, c'était pas le mec qu'elle avait refusé d'embrasser lors d'une soirée quand ils participaient au jeu de la bouteille. Ca sans dire que l'égo du jeune homme avait dû être blessé. C'était quoi déjà son nom ? Pacey ? Paxton ? Preston ? Porter ? Giulia soupira bruyament. Non non non non non tout le monde mais pas lui. Rien de pire que de croiser un type dont vous aviez intentionellement blesser son égo. Giulia partait toujours du principe que ce qui peut nous attirer des ennuis, il veut mieux les éviter. Giulia réussissait très bien à ce, jeu là. Mais parfois, elle ne pouvait pas y échapper.

Pince-moi, je rêve s'écria-t-elle en ramassant son magazine et en tournant les talons, croisant les doigts pour que ce Pete ne s'obstine pas à la suivre. Uh. Il y a un officier de police dans le coin ?

La jeune italienne aurait dû s'en douter des paroles telles que "Pince-moi, je rêve" provoquaient souvent des poussées de sadisme chez les déficients cérébraux. Et justement elle considérait ce Porter, Paxton, peu importe, comme un déficient cérébral. Rien qu'au premier coup d'oeil à cette fameuse soirée, Giulia avait eu le pressentiment que quelque chose ne tournait pas rond chez ce type. Elle avait attendu le choix de la bouteille (maaaais ouiii quand elle touuurne) avec anxiété, priant le ciel (la jeune italienne croit aux miracles... quand il s'agit des soldes chez Barney's) qu'elle ne tombe pas sur ce type louche.

Giulia n'avait pas prévu de recroiser ce type un de ses jours, mais si elle l'avait prédit, elle ne serait certainement pas sortie en mini short laissant ainsi nues ses jambes divinement longues et fines et un polo à manches courtes. Elle aurait certainement mis une combinaison d'astronaute ou quelque chose qui recouvrait entièrement son corps, lui évitant ainsi d'être pincée par un abruti de première. Vous l'avez remarqué, Giulia détestait Paxton-Porter-Pete. Pour vous donner un ordre, d'idées, elle trouvait même Kenzie plus sympa et gentille que lui, c'est pour dire... Tout le monde sait que Kenzie est tout sauf gentille et sympa.

Giulia s'était éloignée de quelques mètres et continuait à marcher dans l'Union Square Park, croisant les doigts pour tomber sur quelqu'un qu'elle connaissait et qui pourrait la sauver des griffes de ce barjo. Sans comprendre comment et pourquoi, un cri de douleur s'éleva de la gorge de Giulia avant qu'elle porte sa main sur une partie de sa jambe que Paxton-Porter-Pete venait de pincer. Tsss, tss, tss, y avait-il plus stupide ? J'en doute. Giulia se retourna vers triple P, furieuse, mais celui-ci lui plaqua un doigt sur la bouche et avant qu'elle n'ait pu faire quoi que ce soit (excepté d'entendre un "Je vais reprendre ce qui m'était dû..."), les lèvres de Giulia se retrouvèrent collées sur celles de cet imbécile qui forçait le barrage des dents de Giulia. La jeune femme céda un peu (si bous pensiez qu'elle apprécie, vous vous mettiez le doigt dans l'oeil) avant de lui mordre la langue. Giulia s'écarta rapidement et sans que ce pauvre imbécile n'est eu le temps de faire quoi que ce soit (parler serait encore plus un exploit, les dents de Giulia étaient dangereuses et puisqu'elle l'avait mordu..muhahaha), et, prise dans son élan, une main s'abattit sur la joue droite de Pete (oui c'était ça son prénom).

T'avise même plus de poser tes sales pattes sur moi, et encore moins d'essayer de m'embrasser, ne m'approche même plus, en espérant que tu croupiras en enfer s'écria-t-elle d'une voix qui frôlait l'hystérie, ne réalisant qu'à moitié ce qui venait de se passer alors qu'elle était en train de reculer pour s'éloigner de ce barjo et de quitter les lieux afin de rentrer chez elle, s'enfermer dans son appartement et être en sécurité.

Giulia courait à moitié, avec l'intention de s'éloigner le plus loin possible de ce cinglé qui semblait s'être résolu à lui faire vivre l'enfer pendant quelques temps. Et il y arrivait très bien. Giulia jeta un coup d'oeil derrière elle. Non mais honnêtement, est-ce qu'un homme sain d'esprit irait vous dire d'un ton sérieux "Tu vas avoir un avant goût de l'enfer..." ? Giulia avait un léger doute sur ce point là. Quand Giulia s'était retournée, Triple P était resté à sa place, surement en train de maudire la jeunesse dorée upper sidienne et en particulier Giulia. C'est donc sans savoir comment que Giulia ressentit une masse s'écraser sur son dos. Uh, encore ce cinglé. Giulia se retrouva bientot impuissante, pliée en deux, les mains derrière le dos. Il n'y avait vraiment personne capable de la sauver des griffes de ce psychopathe rancunier ?

Ca ne pouvait pas être pire.. Ah, en faite si. Triple P entraina Giulia dans sa chute et ils dévalèrent la petite colline, roulant ainsi dans l'herbe encore humide de l'Union Square Park. Et par la même occasion, il commençait à pleuvoir. Chouette non ? Ah, non ce n'est pas ce que j'appelrai chouette, loin de là même. La fin d'après midi tournait à la catastrophe. Triste à dire, mais la bonne étoile qui brillait au dessus de la tête de Giulia semblait l'avoir quittée.

Ils finirent par s'arrêter en bas de colline. Giulia se remit debout sans l'aide de ce cinglé et jeta un rapide coup d'oeil à ses fringues. Comment appelait-on cet état déjà ? Sale, poisseux, ruiné ? Au choix, mais dans tous les cas Giulia, enverrait la note du pressing à ce cinglé.
Giulia leva juste la tête en direction du type quand il s'excusa (haha, c'est une blague ? faut y penser avant) puis demanda si Giulia voulait passer chez elle pour se changer. Giulia faillit éclater de rire vu comment Porter était d'un pathétique. Elle contenut son rire mais lui lança un regard noir. Si il croyait être amusant, il se mettait carrément la main dans l'oeil. Comment pouvait-on être aussi con ma parole ?

Je me passerai bien de la visite d'un appartement d'un détraqué fit-elle avec un visage impassible ou presque. On pouvait y voir sa mauvaise humeur et son indifférence totale. Giulia s'éloigna rapidement en direction de son appartement, pas très loin de l'Union Square Park, jetant des coups d'oeil derrière l'épaule au cas où ce cinglé aurait l'idée de lui ressauter dessus.

Giulia arriva finalement à son appartement, elle soupira bruyament en fermant à clef la porte, n'oubliant pas par la même occasion de fermer les deux verrous. Aucune chance que ce cinglé mette un seul pied dans son immeuble, Giulia avait prévenu le portier et les deux agents de sécurité.

Oh que c'était méchamment rejeté. Tant pis, Pete s'y attendait et son sourire ne se détacha pas, au contraire. Une petite flamme se consummait lentemment dans ses yeux pendant qu'il observait Gattina partir. Même pas foutu de traverser correctemment, dire qu'elle a failli se faire écraser. Le jeune homme sortit son portable et appela un ami pour qu'il lui ramène des habits pour le concert du soir. En attendant, Pete s'alluma une petite cigarette en fixant le batiment où Gattina était entrée, ça devait être son appart' privé qui a coûté une blinde, genre.

Le jeune homme se changea dans l'arrière salle de la boutique où il bossait puis ressortit avec à peu près les mêmes fringues, en plus propre genre. Il avait prévenu que le concert allait peut-être être annulé, ou reporté plus tard dans la soirée. Pete avança d'un air nonchalant vers l'immeuble, et fut stoppé par un truc dur, mouillé et qui puait la sueur. La sueur? C'était quoi encore cette merde? Le jeune homme leva la tête pour se retrouver nez à nez avec un énorme gorille....pardon un vigile.

Vous savez, le genre hispanique, mesurant plus de 2mètres, pesant genre 120kilos, capable de vous soulever avec le petit doigt, enfin si c'était un doigt. Parce que ça ressemblait plus à un boudin. N'empêche que l'odeur cassait le mythe. Ce mec avait dû resté des heures ici sans bouger, le pauvre. Pete lui fit un petit sourire et un signe de la main

"Coucou tu me laisses passer?
-Non
-S'il te plaît?
-Dégage, ordre de mademoiselle Gattina
-Justemment tu vas pas le croire mais elle m'a ordonné d'entr... "

Pan. Nan pas un coup de pistolet enfin. Le vigile venait de souffler sur Pete. Preuve d'énervemment? On aurait presque dit un taureau. Mecccc t'as des cornes qui poussent! Bon ok c'est nul. Pete recula de quelques mètres en se tenant le nez. Il chercha une petite carte dans sa poche. C'était une invitation pour le concert de ce soir, et il nota son numero dessus. Pete écrivit égalemment "Para la Belissima Gattina. J'ai un cadeau pour toi. By Your Best Enemy", puis il tendit le bout de carton au vigile, en se bouchant le nez

"Diens, donne-lui za de ba part
-Alors dégage pour de bon
-Donne-lui dabord!
-Ok ok...."

Répondit-le vigile d'un ton las. "Pus-du-Bide" monta les escaliers et disparut à l'étage, pendant que son ami "Aiselles-Mouillées" prenait sa place. Pete lui fit un petit signe de la main tout en reculant. Le jeune homme alla se poser contre un mur de l'autre côté de la rue, essayant de deviner où se trouvait miss Gattina

(Mon italien n'est pas très bon :p, désolé)