Attends max A LA SORTIE... [pv]

[On fait un PV ? ]

Max Van Eyck sortait de son bien-aimé lycée pour gentils garçons de la bonne société. L'apparence érigée en mtyhe, telle était la devise de St-Jude.
Son meilleur moment à St-Jude c'était pratiquement toujours quand il en sortait. En soi il ne se fichait pas des études, c'était même plutôt le contraire, mais il avait découvert qu'à New York il était d'usage de commencer la journée à la sortie du lycée.

Il irait sans doute retrouver Nate, Anthony et toute la bande des waps (oïde) et profiterait de la douceur de vivre. ou alors un tour dans la 5ème avenue, à la recherche de nouvelles têtes.

Ou bien il essayerait de retrouver Christiane. Pour l'instant c'était mal engagé : il ne savait pas où elle vivait, ni où elle étudiait. Pas pratique.

Il porta son regard sur les filles quia ttendaient la sortir de St-Jude. On y avait droit tous les jours, le lycée était sensé abritaient les plus beaux spécimens mâles de l'upper. Enfin on était au moin sur que le fameux Nate Archibald y était, et ça justifiait le dépalcement de groupies potentiels.

Et surprise ! Incroyable, parmi les fameuses groupies se tenait une certaine brune que Ma se flattait de connaîtrement tout particulièrement. Tailles aiguilles, crinière de cheveux au vent ; Christiane était toujours ausis ravissante.

Question : que faisait-elle là ? Elle le cherchait ou bien venait-elle découvrir le bel Archibald ?
En tout cas pas question de laisser ce dernier la découvrit : elle, il la voulait pour lui, exclusivement.

Il s'approcha doucement d'elle, tachant de ne pas se faire remarquer, puis la saisit par la taille et lui mumura ses mots à l'oreille

"Bonjour Agent Luc. Figurez-vous qu'on vous cherchez. Alors, je t'ai manqué moi aussi ?"

[je suis short alors j'ai du faire vite sorry :''': ]

Après quelques minutes à s'être frotter le crâne et à attendre que tous ses esprits reviennent, elle se releva en s'appuyant contre le mur, boitant légèrement à cause de sa chaussure cassée et surtout de sa cheville douloureuse. Encore plus en colère qu'elle ne l'était déjà, son humeur approchait de l'alerte rouge. Déjà que son équilibre moyen moyen la rendait parfaitement ridicule, il fallut qu'un niouk l'attrapa par la taille dans son dos, manquant de la faire tomber, pour l'attirer contre lui sans qu'elle ne puisse lutter sans se casser complètement la cheville...

"Bonjour Agent Luce. Figurez-vous qu'on vous cherchait."

Il n'y avait pas n'importe qui pour lui dire ça, mais ce fut surtout son parfum caractéristique qui dévoila son identité à la francaise. Le coeur de Christianne fit un bon dans sa poitrine, mais était-ce de joie ou de colère, elle ne le savait pas trop. Quoi? Il n'avait pas put se montrer avant qu'elle ne se ridiculise ainsi? Et puis, comme s'il y était pour quelque chose...

"Alors, je t'ai manqué moi aussi?"

_Non, pas du tout... dit la petite brunette en le repoussant doucement.

Pas question de perdre la face devant lui comme si elle était une de ces filles dépendantes de leur mecs. C'était pourtant sacrément comique et surtout attendrissant de la voir boiter d'un ou deux pas et d'entendre sa petite voix boudeuse nier la vérité. C'était évident qu'elle mentait.

Tout aussi évident qu'au bout du deuxième pas boitillant, elle fit demi-tour sur son pied valide et se jeta volontairement dans les bras de son francais. Mh! Ca rappelait quelque chose...^^

Il y a de smoments dans la vie où l'on sait, mais vraiment où l'on sait de toutes les fibres de son âme que décidément, décidément non il ne fallait pas se mettre à rire.
Par exemple on ne riait quand Tatie Danielle, la terreur des dimanches de famile, l'incarnation absolue de "Massacre à al tronçonneuse" pour toute une génération, et bien on ne riait pas à l'enterrement de Tatie Danielle.
On ne riait surtout pas non plus quand on était devant le directeur de St-Jude qui hurlait à tout à va à cause d'un innoncente escapade qui s'était révèlait être un désastre. Non on ne riait pas.
Et c'était épouvantablement difficle, et donc d'autant plus comique.

Et quand Max Van Eyck vit "son" adorable petite brunette s'élognait de lui en clopinant sur son talon aiguille cassé jouant à la repousser, et bien Max Van Eyck se mit à pleurer de rire.

Intérieurement heureusement ; parceque sinon il n'y avait absolument aucune chance pour que Christiane se jeta dans ses bras l'instant d'après. Ce qu'elle fit.

"Ah oui je vois bien que je ne t'ai absolument pas manqué" Max aimait bien se sentir apprécier, surtout quand c'était réciproque. Il appuya ses lères sur celles, fines, de Christiane, en un baiser rapide, léger mais significatif.

"Toujours est-il Agent LUce que vous avez voulu vous enfuir." Il resserra ses bras autour d'elle, sans toutefois l'écraser. Ne soyosn pas brute quand même. "Maintenant que je vous aies retrouvée je ne te vous laisse plus partir. D'ailleurs je meurs d'envie d'un petit bavardage en tête à tête. Un objection ?"

Entre nous ça lui ferait drôle si il y avait effectivement objection.

_Une objection?

Chris avait écarté juste un peu son visage du sien pour regarder son talon droit, qu'elle avait replié.

_Entre nous, oui: j'ai mal.

Phrase dite comme si elle annoncait la météo, phrase d'une extrême simplicité, mais d'une sincérité rare... Max la tenant toujours fermement ( ah! lui aussi il tenait à elle! ) Christianne mit en avantage ses hanches souples pour se contorsionner et attraper la chaussure cassée. Au moins, sa cheville pouvait maintenant enfler en toute liberté.
Déjà minuscule, sans ses talons Christianne était encore plus petite. C'était tout juste si son nez arrivait au menton de Max. Tenant sa sandale par la pointe, elle brandit le talon brisé à la figure du francais. C'était pas encore gagné...

_Ca, ça, c'est de ta faute ça! Si le reproche ne valait rien, les yeux noirs lancants des éclairs valaient vraiment le détour. Tu pourra faire tout ce que tu voudra, ça va être très très dur de te faire pardonner!

C'est une proposition? En tout cas, son équilibre d'unijambiste maintenu par les bras musclé du jeune homme la rendait bien vulnérable... si ce n'était son regard menacant. Vous savez, le "Qui vivra verra" .

"_Ca, c'est de ta faute ça! "

C'était la première fois qu'on lui agitait un talon cassé devant le visage en ayant l'air menaçant. Décidément ses rencontres avec Christiane étaient animées ; d'ici peu il allait devoir se mettre à la porter sous prétexte que Madâme ne pouvait plus marcher de manière naturelle.
Ca l'étonnait quand même que Christiane s'énerve pour un simple talon ; l'upper était peut-être le lieu par excellence pour rentrer dans le dogme de la superficialité mais quand même c'était rapide comme changement.

Ou alors elle cherchait juste un prétexte pour l'engueler. C'était bien plus probable, sauf que là tout de suite il ne voyait pas trop en quoi il méritait un sermon.
Max Van Eyck s'accorda trente secondes de réflexion, tenant toujours fermement Christiane dans ses bras. Même avec un talon menaçant et des yeux qui lui lançaient des éclairs ça n'était pas du tout une posture désagréable. Hummmmm...

Bon, donc Christiane voulait lui faire des repcohes. Voyons quand une fille était dans cet état d'esprit ça supposait plusieurs hypothèses :
Petit 1 : on l'ait trompée (ce qui n'était pas le cas acutellement)
Petit 2 : on ne lui a pas accordée assez d'attention ces derniers temps (ce qui est un équivalent au petit 1 pour elle)
Petit 3 : elle est dans la période mensuelle où les femmes sont insupportables
Petit 4 : depuis quand on pouvait comprendre les femmes ?

Ding ! Fin des trentes secondes.

"ça va être très très dur de te faire pardonner!
"
Ca c'était déjà beaucoup plus intéressant comme ouverture.

Max lui fit un sourire carnassier, et la serrant un peu plus

"Ca ressemble à un défi ça dis-moi" puis il la libéra de son étreinte, un peu à regret quand même.

Il faut qu'il commençait un peu à se donner en spectacle ; et St-jude n'était pas l'endroit le plus discret au monde.

On parlait de défis donc...

"Tu sais Christ' je m'aperçois qu'en fait on a pas fait connaissance dans les règles de l'art" C'était un bel aphorisme de dire ça "Et je connais un excellent petit jeu pour tout apprendre l'un de l'autre. Tu t'en sens prête ?"

Il savait pertinement qu'elle avait déjà été prête pour tout autre chose, mais il adorait déjà la taquiner.

Ce n’était qu’un jeu en somme ; un petit jeu idiot, sans grandes conséquences.
L’important était d’en être convaincu, profondément convaincu au point qu’effectivement on joue au fameux jeu sans inhibition et surtout sans penser aux fameuses conséquences.




Max et Christiane s’étaient dirigé vers le sud de Manhattan, passant par « Ground Zero » et se posant près du Rockefeller Center ; le quartier du business, proche de Wall Street.
Le monde les entourait alors, sous la forme de dizaines de jeunes hommes et de jeunes femmes d’affaire élégants et pressés ; courants après les milliards. Et sur cette multitude il apparaissait toujours assez vite quelques représentants à la beauté surprenante. C’était important de préciser que même au cœur du temple de l’argent on pouvait toujours reposer avec les yeux sur une ou deux personnes.

Et accessoirement il avait entrainé Christiane ici pour le fameux jeu. Ca avait été assez cocace en soi de la voir effectuer le trajet avec son talon cassé. Mais il n’était pas cruel aussi s’était-il éclipser dans un des magasins de la Vème avenue pour lui acheter rapidement une nouvelle paire ; Max pouvait être un garçon très attentionné des fois.
Et puis franchement, vous l’imaginez soutenir Christiane jusqu’à Wall Street ? Pensez-vous, il n’aurait pas tenu 5 minutes et se serait ruer (le terme n’est pas trop faible) dans le premier hôtel de classe venu. Les hommes sont si facilement manipulables parfois… le monde appartient aux femmes, tout le sait voyons.

Bref, ils étaient donc sur l’esplanade du Rockefeller Center. Bien qu’en soi ça lui suffisait d’être ici avec Christiane, de gouter à l’air pur de ce froid hiver new-yorkais en admirant l’effervescence autour d’eux, en jetant un coup d’œil d’admiration à ces vielles et superbes voitures américaines de années 50 qui étaient légion sur l’esplanade, bien que tout cela suffisait pour l’instant à le rendre heureux, Max savait que Christiane l’avait accompagné pour bien autre chose et qu’il était temps qu’il fournisse quelques explications.

Il sortit un cigare : navarre taille corona ; un cigare puissant et voluptueux, spécialement fabriqué dans le béarn français, et d’une longueur de dix bons centimètres. Le cigare de la classe, pour qui voulait se la jouait avec élégance.
Pas sur en revanche que Christiane apprécie ce petit plaisir ; fumer un cigare, c’était tout un art mais ça pouvait en incommoder certains. Bah, il allait se faire pardonner. D’autant qu’elle avait l’air de commencer à s’impatienter, donc à s’énerver, et donc d’ici peu ça allait lui arriver dessus.

Parlons, donc.

« Tu as déjà entendu parler du psychanalyste Lacan ? Non ? Bah tu ne perds rien si tu veux vraiment savoir. » De toute évidence elle s’en foutait royalement mais Max avait envi de la faire mitonner un peu, elle se vengerait très vite il en était sur « Lacan, parmi la masse de conneries qu’il a écrite, a néanmoins postuler que les relations entre individu seraient de plus en plus complexes à mesure que ces individus apprendraient à se protéger d’eux et des autres » Christiane prit un air excédé ; bon d’accord

"Une théorie simple veut que les relations deviennent aisées à parti du moment où les individus se font confiance. Pour cela on considère qu’ils doivent partageaient trois petites chose : leur rêve, leur peur, et un secret » Il s’arrêta un moment, puis lui sourit de manière innocente « le jeu est le suivant : je te lance un défi, si tu le réussis je dois te partager une de ces trois chose. Ensuite c’est à mon tour de réussir une épreuve. C’est amusant non ? » un petit clin d’œil vient appuyer cette dernière remarque.

Max porta alors son regard vers un jeune homme accrochait à son cellulaire et qui semblait à bout de nerfs.
Idée.

« Premier défi ma chère et tendre. Tu vois ce mignon jeune homme là-bas ? Tu dois le convaincre qu’il va y avoir une OPA de, hmmm, on va dire de Boeing sur Airbus. Et sois originale s’il-te-plait. Allez hop, au boulot ! »

Il était curieux de voir ce qu’elle ferait.
Puis il se rappela que si elle réussissait, et il ne doutait pas qu’elle le ferait, il allait devoir se confier.
Ahem. Ouais. D’accord. Pas de panique.
C’était vraiment un jeu stupide.

A présent Christianne était vraiment très très énervée. Max avait réussit à garder le calme de la jeune fille au prix d'une paire de chaussures et il est vrai, d'une certaine classe due à un certain cigare... Elle avait résister à son baratouin en serrant les dents, mais elle avait carrément ouvert grand la bouche à son défi. Il allait pas bien non? Se confronter à cette classe dans l'état où elle était? Encore quand elle avait son tailleur et son chignon, il n'était vraiment pas dur d'être classe, mais les cheveux en bataille, une cheville à moitié destroy, jean et veste légèrement déteinte par une fonte de neige, d'un coup là... Elle le sentait moins...

Mais enfin bon! Il fallait qu'elle se reprenne. Savoir les peurs ou les rêves du grand Max Van Eyck, s'était tout de même une belle récompense. C'était quand son tour viendrait qui lui faisait peur... Hum, chaque chose en son temps... Le jeune homme d'affaire, assez mignon il était vrai, marchait assez vite.
Le plus rapidement qu'elle le put, Christianne attrapa sa crinière et tenta de les attachés en chignon en faisant un noeud avec ses cheveux. Bon certes, ce n'était pas aussi raffiné que l'agent Luce, mais l'illusion y était. Elle ota sa veste déteinte, désormais en Tee-shirt, et ses yeux noirs s'arretèrent soudain sur le torse de Max, illuminés d'une étincelle de malice. Sans même lui demander son avis, elle lui enleva sa veste noire et l'enfila. Un peu grande, mais on pouvait y voir un manteau sur elle, lui arrivant un peu au-dessus de genoux. Puis elle lui arracha son cigare du bec et le mit dans sa propre bouche. Son regard était explicite: qu'il soit d'accord ou non c'était comme ça!
A grands pas déhanchés, droite et digne comme elle savait l'être, elle s'éloigna de Max pour se précipiter à la suite de type au téléphone cellullaire. Elle s'arreta soudain, pour tousser un sacré coup, le cigare à la main... Bon, d'accord... Elle éviterait d'avaler la fumée, le garder un moment dans sa bouche ferait illusion. En soit, ou ça passe, ou ça casse...
Le type aussi s'était soudain arreter:

_Non! Non! Hors de question!... Non je... Non, il n'y a pas de discussion possible!... Vous pouvez vous le mettre où je pense votre terrain du Greenlanch!avait-il craché en raccrochant. Il se frottait à présent le menton, comtemplant son protable avec l'air de se demander s'il avait bien fait de parler ainsi à au représentant de cette entreprise.
Mais il fut tiré par une ravissante jeune femme, de toute évidence étrangère, vu son look classe, mais de toute évidence tout sauf New-Yorkais. Son accent francais ne put que le lui confirmer. Un séduisant accent francais il fallait dire...

_Excusez-moi. Je vois que je vous dérange. Vous avez l'air en pleine négociations.
Christianne avait rendu sa voix plus douce et veloutée qu'à l'ordinaire, appuyant un peu sur son accent, sachant l'effet qu'il avait sur les américains. Elle avait dans sa main gauche son portable éteint, de l'autre, elle tenait le cigare de Max avec un grand raffinement, donnant à sa silhouette et à son maintien un attrait très, très séduisant, avec la juste touche de détresse féminine qui rendait les hommes sûrs d'eux... Et le jeune homme n'y était apparement pas insensible.

_Vous pourrez donc comprendre aisément l'embarras dans lequel je me trouve. dit-elle avec le visage de la femme digne qui cache son embarras... Embarras peut-être réel, qui sait? J'étais en ligne avec le représentant du PDG de Boeing pour l'OPA, et il se trouve qu'il est très très contraignant! Fort malheureusement, notre communication a été interrompue lorsque mon téléphone a usagé toutes mes batt...

Christianne n'eut pas le temps de finir sa phrase que le jeune homme l'interrompit, un sourcil levé en une expression suspicieuse...

_L' OPA de Boeing? que voulez-vous di...

Ce fut au tour de Christianne de l'interrompre, telle une représentante agacée qui n'a pas le temps de s'attarder en explications inutiles...

_Oui, l'OPA de Boeing sur Airbus! Avec les attentats du 11 septembre des Boeings 747, Airbus s'est trouvé en hausse et à rabaisser sa vigilence vis-à-vis de la concurrence. Mais avec votre nouveau 787 Dreamliner, airbus plonge vers la faillite. Nous n'avons d'autres choix que d'accepter l'offre d'achat de Boeing. Des centaines d'emplois vont être supprimés et le mien aussi si je n'arrive pas à recontacter mon homologue américain d'ici très peu de temps!

La voix de la francaise avait monté d'un cran dans les suraigus, témoignant de la panique qui pressait la jeune femme. Toujours un peu suspicieux, le jeune homme compris cependant l'aide qu'elle lui demandait. Il hésita une seconde, puis lui tendit timidement son téléphone cellullaire. Christianne le lui arracha précipitemment, se retournant et s'éloignant de quelques pas pour taper un faux numéro et tenir une fausse conversation téléphonique... et aussi cacher son embarras grandissant. Convaincre le jeune homme avec ces noms de Boeing et de Airbus n'avait vraiment pas été facile, et ça avait été une aide du ciel si elle s'était rappelé de ce fameux Boeing 787 à temps. Mais maintenant, avoir une véritable conversation sur ce sujet s'averrait catastrophique...

Christianne tenta alors de sauver les meubles en optant pour une discussion en francais, en croisant les doigts pour que le jeune homme ne comprenne pas cette langue. Elle parlait surtout pour ne rien dire, laissant quelques espaces entre ses phrases, mettant le ton et l'attitude d'une personne au pied du mur. Il était vraiment comique de l'entendre s'énerver en disant " Mais si je vous réponds négativement cessez de me contredire affirmativement!"... En effet, la jeune fille tentait de mettre le plus de mot sophistiqués possibles pour compliquer la compréhension du jeune homme. Dix minutes plus tard (et s'eut été un exploit de sa part d'avoir tenu si longtemps avec uniquement des propos vides de sens) elle tendit le cellullaire à son propriétaire, visiblement agacée.

_Vous avez fini? lui demanda-t-il sceptique. C' était l'heure de grâce...

_Non, j'ai déjà réussit à les convaincre que je ne leur avait pas raccroché au nez lorsque mon téléphone a coupé. Nous reprenons les négociations à 18 heures...

L'homme acquiesca de la tête, pensif. Quelque chose lui posait problème... Christianne retint son souffle.

_Il faudrait vraiment que je me mette à apprendre le français...

Christianne retint à grand peine un soupir de soulagement. Son visage illuminé fut justifié par l'aide que le jeune homme lui avait apportée. Avec une dose appropriée de remerciements et de fausses politesses (elle lui avait vraiment tapé dans l'oeil et il était à présent très difficile de s'en débarrasser), le jeune homme lui serra la main et s'éloigna enfin...

Le cigare de Max à présent éteint au bout des doigts, Christianne restait plantée là, réalisant petit à petit qu'elle s'en était sortit... La vache! Etait-il vraiment possible d'être aussi naïf? Christianne avait tout de même du mal à le croire... Un petit sourire béat imprégnait ses lèvres, et il fallut que Max vienne la tirer de sa léthargie pour qu'elle reprenne vraiment ses esprits...

La beauté d'un événement ne pouvait s'apprécier qu'après l'avoir vu, et revu, à l'excès. Et Max savait qu'il vevait d'assiter à la "naissance" de Christiane Luce, la brunette que rien n'effrayait. Qui venait de relever brillamment un défi de Van Eyck, et un défi Van Eyck restait une référence. Christiane abordait un sourire béat, le sourire du sprotif qui vient de décrocher la médaille d'or là où tout le monde le donnait perdant.
C'était un moment fort, rare, et qui ne devait appartenir qu'à elle. Max la laisse quelques minutes en savourer toute l'intensité.
Le temps de se remémorer toute la scène.


Ca avait donc commencé par cette interrogation profonde qui s'était allumée dans les yeux de la jeune femme. Le défi l'avait surprise, puis mit en colère ce qui n'avait rien d'étonnant vu qu'il l'avait déjà fait bouillonner un peu avant.
La colère fit place à une détermination féroce : attention les gens ça va chauffer !

Elle lui se mit à lui prendre son manteau, sans aucune explication. Pour un peu il eut cru qu'elle allait le déshabiller sur place. Ca aurait été drole, en plus du'n bon rhume il aurait écoppé d'une peine pour "affront à la pudeur". Mais non, elle se contenta de en lui prendre que sa veste. Restait à espérer qu'elle n'aurait pas des idées du même genre quand viendrait le tour de son propre défi...

Christiane fit enfin quelque chose qui choqua profondément Max Van Eyck ; de toute les ignominies que la race humaine avait commises, de tous les cirmes les plus atroces qui avaient vu le jour, ce qu'elle osa lui faire fut d'uen violence inouïe, si brutale qu'il en trembla de tous ses membres. Cet acte sans nom ne pouvait se décrire sans que le poids des mots ne puisse en altérer toute la quintessence maléfique de ce qu'ils signifiaient :

Christiane lui chipa son cigare

Un navarre !! Une taille corona, spécialement importé de France et fabriqué en béarn dans la plus pure tradition cubaine ! Ce monde ne respectait donc plus rien ?


Max respira profondément, tentant de maitriser le spasme de douleur qui déchirait son âme. Il se convainquit que Chrisitiane ignorait la gravité extrême de son geste. Pourvu qu'elle l'aprécie au moins ce cigare !! Ca pouvait être une circonstante atténuante que retiendrait Nuremberg lors du procès.
Mais non pensez-vous ; comme 90% des non-fumeurs de cigare elle essaya d'avaler la fumée. Extraordinaire les habitudes qu'ont les gens quand même.

En attendant elle se débrouillait sacrément bien avec le malheureux qu'il avait choisi. Même si il n'y avait qu'un américain pour croire qu'un jour Boeing achèterait Airbus Christiane était bluffante ; mieux, saisissante dans son rôle de la femme d'affaire éplorée que risque son poste. Elle n'hésita pas d'ailleurs à jouer de son charme puissant, c'était évident quand on voyait la figure du gars de loin : ce dernier était presque aussi attentif aux mouvements des lèvres de Christiane que ce dont elle parlait.
Ouaip, attentifs aux lèvres et à autre chose aussi....
Max prit note d'aller fracasser la machoire de ce triste individu sitôt le petit excercice fini : ça lui apprendrait la galanterie à ce goujat.
Il nota également que ces derniers temps il avait un peu trop envie de cogner n'importe qui. Si ça continuait il allait finit chez le psy.


Et Christiane resta donc là, heureuse d'elle-même et de son talent qu'elle avait immense c'est vrai. Max avait été l'architecte, le concepteur de leur petite aventure chez Damon et il avait plutôt vu Christ' comme un outil ou mieux son propre pygmalion. Mais il s'apercevait maintenant, bien qu'il l'ait déjà pressenti, qu'elle était beaucoup plus. Peut-être même serait-elle son égale quelle part.
Ou pas.
Ils verraient.

Le moment de contentement prit finalement fin quand Max reprit son manteau à Christiane, sans que celle-ci ne manifeste trop de résistance encore sous l'effet du succès. La voyant que commençait à prendre un peu froid il l'enveloppa dans son manteau.


"Féliciations agent Luce. Je ne suis pas sur que tout ce que vous avez dit ait eu du sens mais il est indéniable que vous avez brillamment relevé ce défi" Il lui fit un grand sourire innoncent
"Et maintenant qu'avez-vous prévu en ce qui me concerne ?"

[Happy ? C'est assez dithyrambique là ? ]

[ :xub: :xub: ]

Christianne sentit le manteau glisser sur ses épaules, mais n'opposa aucune résistance. Elle était tellement satisfaite d'elle-même, le ciel aurait pu leur tomber dessus, son sourire ne se serait pas décroché de ses lèvres. Sans bouger, les yeux toujours dans le vague, elle savourait pleinement le goût de la victoire, et la présence de son bien-aimé à quelques centimètres derrière elle. A tel point qu'elle n'avait pas sentit le froid faire perler sa peau blanche au contact de l'air pur de cette fin de février, mais elle n'en fut pas moins contente de sentir ce même manteau qu'elle venait d'ôté se renfermer totalement sur elle...
Elle se retourna pour se presser contre le torse de son beau francais, soupirant avec délectation une bouffée de ce parfum caractéristique qu'elle appréciait tant. De l'exterieur, on voyait tout juste ses yeux clos émerger du col noir de Max, les chaussures qu'il lui avait achetées n'avaient pas de talons dignes de ce nom. La longue chevelure noire se fondant au tissu, seul le blanc pur de son front indiquait une autre présence sous ce manteau chaleureux...

"Féliciations agent Luce. Je ne suis pas sur que tout ce que vous avez dit ait eu du sens mais il est indéniable que vous avez brillamment relevé ce défi"

Les yeux de la jeune fille restèrent clos, mais on pouvait deviner sous le tissu qu'un sourire était apparu.

"Et maintenant qu'avez-vous prévu en ce qui me concerne ?"

Les paupières s'ouvrirent pour laisser apparaître deux perles ténébreuses et profondes fixées sur le visage de Max. Christianne décolla son visage de son torse musclé pour pouvoir lui parler en étant distinctement entendue. Cependant, son doux sourire, le ton velouté de sa voix, l'étincelle irrisée de ses yeux, que personne n'avait eut l'occasion ni de voir ni d'entendre auparavant, maintenait leur intimité et leur complicité intactes.

_Et ma récompense alors? N'avais-je pas le droit de connaître tes secrets, tes rêves, tes peurs si je réussissait ton défi?

Une main blanche se posa sur la tempe puissante du francais, douce et étrangement rassurante dans cette caresse délicate et tendre.

_De quoi le grand Max Van Eyck pourrait-il avoir peur?

[ post Elle, amusez-vous ]

Le monde avait changé depuis les années 50, depuis le temps où les hommes étaient sensé être à une certaine place et les femmes à l'autre.
Le monde avait certainnement changé en mieux, mais ça n'avait pas été simple.
Ca ne l'était jamais.

Pour commencer, l'idée profonde de l'égalité entre les hommes et les femmes était désormais beaucoup plus qu'une simple loi ou une marotte passagère. C'est un fait, une évidence qu'aucune des nouvelles générations ne songeraient à nier.
Ca impliquait malheureusement un boulversement total de certains repère, en particulier dans le domaine de la sensibilité.
Les hommes n'avaient jamais été sensé devoir se confier, encore moins se mettre à parler d'eux ou à penser à ce qui les effrayait. ils devaient être là, faire pendant la journée l'activité que leur physique leur permettait de faire pour assurer la substitance de leur famille. Le coté émotionnel, ils n'avaient pas à s'en occupper ; sans doute avec raison.

De nos jours tout cela avait un gout d'archaïsme foncier ; les femmes étaient leurs égales, et souvent bien plus. Et eux en retour avaient le droit d'explorer tous ces domaines qui étaient avant une chasse gardée. L'émotion, les sentiments, les douleurs et les attentes ; l'espoir et le fierté devant leur couple.
Au passage on leur demandait aussi de laisser la brute sur la palier de la maison et de se mettre à devenir aimable, attentif, compréhensif et tendre.

Tout ça c'était bien. Mais un petit mode d'emploi aurait évité des années de galères et de questions tournant autour du fameux "qu'est-ce que c'est que ce bordel ? je n'y comprends plus rien".
Parceque si désormais les femmes leur disaient ce qu'elles voulaient d'eux (en gros l'homme parfait), le comment c'était à eux de s'en occupper.
Comment voulez-vous qu'ils ne sentent pas complétement paumés avec tout ça ?

Heureusement, les jeunes générations d'homme apprenaient très vite à en plus être surpris devant la multitude de trucs qu'on allait exiger d'eux. Que voulez-vous, à force de voir et d'entendre un partout ce qu'on appellait joliment "l'évolution de la société des sexes" et d'expérimenter toute la beauté de l'évolution en question dès leur plus jeune age, et bien à force donc ça finissait par entrer que ouaip, décidément, ils n'étaient pas sortis de l'auberge.
Et après on se demandait pourquoi il y avait autant de drogués dans les rues...


Bref, pour le moment présent, Max Van Eyck récoltait les résultats de son stupide petit jeu "apprend à connaître l'autre". Quelle idée aussi de se mettre lui-même en position de "faiblesse". Déjà qu'à l'origine il n'aimait pas franchement se découvrir...

"De quoi le grand Max Van Eyck pourrait-il avoir peur?"

Là tout de suite il avait peur de ce qu'il allait dire. Si il n'était pas honnête Christiane le verrait tout de suite et ça la blesserait. Et même si elle ne s'en rendait pas compte ça ne serait pas honnête ; il avançait lancé le défi, elle l'avait réussie et elle méritait sa réponse.

Max inspira voluptueusement la fumée du cigare, qu'il avait finalement pu récupérer calmant ainsi l'effroie qui s'était emparé d elui.
Le cigare avait des vertues apaisantes, mais à la différence du shit ça vous laissez vos capacités cérabrales intactes.

De quoi avait-il peur ?
La réponse n'était pas si simple, elle était très intime et en soi il n'était pas très sur d'être à la donner. C'était difficile de faire confiance à quelqu'un, même si on l'aimait beaucoup.
Surtout qu'on courrait toujours le risque d'être déçu, donc d'être trahi.

Il relacha la fumée du navarre, sans l'avoir avalée. Il avait sa réponse.

"J'avais un frère ainé, un frère que j'adorais et qui était très présent pour ma soeur et moi. Il avait trois ans de plus que moi et il est mort quand j'avais douze ans. Depuis j'ai toujours eu peur que quelqu'un d'autre s'en aille en me donnant autant de peine ; quelqu'un avec qui j'aurai autant partagé qu'avec mon frère. C'est pour que je ne supporte pas qu'on me trahisse. Et c'est pour ça que je ne me lie pas facilement, pas en parlant autant de moi en tout cas."

Il fixait Christiane d'un air intense, ses yeux exprimant la plus grande froideur, comme si il la mettait au défi de se moquer de lui.
Certaines personnes disaient que pour gagner quelque chose il fallait perdre autre chose. Lui avait perdu son frère, et n'avait gagné que cette capacité à ne montrer que si qu'il voulait aux autres.
Pas franchement sur qu'il avait gagné au change...



On dit que les temps ont changé ; on dit que les hommes et les femmes changent ; et on dit aussi que les hommes se cachent pour pleurer.
Tout cela est peut-être vrai.
Ou peut-être pas.

Christianne avait calmement attendu sa réponse, et pendant tout le temps qu'il avait mis à la lui dire, elle l'avait sereinement écouter, soutenant son regard de ses intenses perles de nuit, ne cherchant en aucune façon à le brusquer. Les mots avaient déjà suffisament de mal à traverser les lèvres du jeune homme, et venaient lentement, articulés, pesés, posés.
Max la fixait à présent de ses yeux d'acier, comme lui reprochant à l'avance de se moquer d'une telle peur. Mais Christianne ne craignait pas le reproche d'une moquerie qui n'existait même pas. Elle craignait d'avoir déjà fait quelquechose qui le blesserait si jamais il l'apprenait. Max n'était pas le seul à avoir peur de s'attacher, ce n'était d'ailleurs jamais arriver à la francaise. Elle avait toujours fait en sorte d'être indépendante, et comptait le rester, concidérant l'addiction à une personne comme un état de faiblesse. Mais il fallait bien qu'elle se rende à l'évidence, si elle avait paniqué comme ça, si elle culpabilisait à présent, c'était bien qu'elle était en position de faiblesse.
Le silence s'était installé entre les deux francais, Christianne essayant de faire face à ce regard bleu-vert impassible et insensible pourtant aussi poignant qu'un regard brûlant de représailles. Regard de fer qu'elle avait de plus en plus de mal à soutenir. Pour la première fois de sa vie, elle éprouvait un nouveau sentiment: le remord. Elle eut envie de lui dire quelques chose, des mots qui auraient à coup sûr tout effacer, mais elle se mordit les lèvres avant de les avoir prononcés,sans vraiment savoir pourquoi, comme s'ils lui bruleraient les lèvres en les franchissant.
Quelques minutes s'écoulèrent ainsi, et Christianne se triturait les méninges pour lui trouver un défi, mais un défi qui les remettrait tous deux d'aplomb. Elle avait penser à simplement échanger leur coordonnées, car il faudrait bien qu'ils le fassent à un moment ou à un autre, mais même si elle s'y sentait à présent obligée, elle n'avait aucune envie de partager ses peurs à elle... Et puis, honnêtement Christianne Luce était capable de bien mieux. Le coup de l'énigme, elle le lui avait déjà fait... Quelque chose qui heuterait son odace ou sa sensibilté? Non c'était un coup bas... Se jeter dans l'eau glaciale en plein février. Pfff, banal et peut-être dangereux, elle n'avait aucune envie de rendre son Max malade... Car il était certain qu'il serait capable de le faire, fou qu'il était.

Bon apparement chercher des idées dans le décor ne suffisait pas... Qu'y avait-il dans sa tête? Des images de vieux films en noir et blanc, une odeur d'iode et de sable mouillé, des airs de musiques festives, des vers de poèmes francais... Christianne aimait par dessus tout la poésie, mais demander à Max de lui en composer une était beaucoup beaucoup trop niais et ridicule à son goût. Le défier de lui en réciter une quelconque , c'était trop gentil. Vu le style de francais, il devait en connaître à la ronde... Par contre...
Christianne fit un pas en arrière, ses yeux brillants d'un air machiavélique ne présgeait rien de bon. Elle tortillait entre ses doigts blancs une mèche de cheveux, signe d'une satisfaction malsaine.

_Une tirade de Molière... La mèche d'ébène se tendit entre ses doigts d'un coup sec, telle la corde d'un pendu qui passe à travers la potence. Par coeur!

La fumée voluptueuse du cigare s'envola dans l'air pur et glacial de New York sous l'effet de son expériation. Fumer le cigare vous faisez passer pour un ringard dans l'upper, ou au mieux pour un cador du coté vieille-france ; si on avait la chance de s'appeler Max Van Eyck cette petite particularité devenait presque classe.
Mais indépendamment du fait qu'il adorait le cigare, son arôme puissant et ses alcoves parfumés, cette attitude avait aussi le grand avantage de donner à son utilisateur le temps de la réflexion sans que celui-ci passe pour un niais.
C'était très simple : une tuile, on aspirait lentement son cigare puis on expirait tout aussi longtemps ; et pendant ce temps on faisait tourner la machine cérébrale, vite.

"Une tirade de Molière... Par coeur!"

Bon, il allait donc faire du Molière. Et puisqu'on était au théa^tre il donnerait sa petite représentation perso.
En théorie son seul public était constitué de Christiane, ce qui aurait suffi à combler la plupart des hommes de la terre. Mais Max se serait jeté du haut de l'Empire State Building plutôt que de se satisfaire des mêmes plaisirs que le commun des mortels ; oui oui, modeste avec ça.
Donc il jouerait pour Christiane, principalement et presque exclusivement, mais il en ferait profiter la masse grouillante d'avocats, financiers ou autres hommes et femmes d'affaire qui les entouraient. Bien sur ça n'était pas l'Académie Française comme publique mais on était en Amérique, on se contentait donc de ce qu'on avait.


Restait maintenant la question de la mise en scène. Un bon monologue ne s'improvisait pas sans avoir au préalable quelques effets théâtraux ; sinon on appelait ça, vulgairement, un bide ou, plus évocateur, une honte.
Question : où allait-il se mettre afin de déclamer sa prose ? Il lui fallait un endroit qui en imposait, un emplacement qui illustrait sa hauteur et d'où sa voix porterait. Bref, on devait le remarquer.
Détail amusant le Rockefeller Center hébergeait en son centre une statue, la statue d'Atlas pour être précis : le géant qui supportait le monde.
Parfait ça, pour un peu on aurait pu croire qu'on l'avait amené ici pour lui ; que demander de plus ?

Max Fit donc son fameux sourire mouquer et ironique à Christiane, le sourire qui annonçait de grandes manoeuvres avec résultats garantis. Accessoirement ça lui permettait aussi de poser un masque sur son visage et de la faire un peu enrager.

"Le public me réclame ma très chère ; le talent est une telle croix parfois" lui dit-lui du'n air faussement contri.

Il entreprit donc de se poser à coté d'Atlas, le monde sous sa tête et la foule à ses pieds.
Petit problème, à moins de faire d'une présence et d'un sens théâtral à couper le souffle il risquait pour le moins d'être un peu ridicule. Sans compter que ces new-yorkais seraient peut-être un peu imperméable à sa tirade.

Ok, alors surtout ne pas paniquer. On avait toujours affirmer à Max Van Eyck que le ridicule ne tuait pas. Donc si le ridicule ne tuait pas il n'y avait aucune raison de paniquer pas vrai ?
Pas contre si le ridicule tuait effectivement alors là....
Bah, la classe faisait tout passer de toute manière.

Il inspira une fois de plus le parfum fruité et tenace de son cigare, un peu comme l'on fumerait sa dernière cigare. Puis il ouvrit les bras et balaya la foule des premiers curieux de son regard particulier : un regard fier qui les défiait, le regard des conquérants

"Au voleur ! au voleur ! à l'assassin ! au meurtrier ! Justice, juste ciel ! Je suis perdu, je suis assassiné ! On m'a coupé la gorge, on m'a dérobé mon argent ! heu..."


C'était scandaleux mais figuez-vous que Max Van Eyck avait un mal de chien à se rappeler les répliques exactes de cette satanée scène. Voilà où ça menait l'américanisation grandissante du monde : lui-même en oubliait ses classiques !

"Qui peut-ce être ? Qu'est-il devenu ? où est-il ? où se cache-t-il ? Que ferai-je pour le trouver ? Où courir ? où ne pas courir ? N'est-il point là ? n'est-il point ici ? Qui est-ce ? Arrête !Rends-moi mon argent, coquin !... Ah ! c'est moi. Mon esprit est troublé...."

Bon Christiane ne lui avait pas demandé explicitement de faire un tel cinéma. Par contre lui il avait bien compris qu'il fallait faire quelque chose pour dédramatiser l'ambiance. En plus si vous croyez qu'il connaissait vraiment par coeur toute la tirade....
Bref il fallait profiter de l'occasion pour tenter un coup d'éclat, sans ça il aurait eu honte de demander à Christiane qu'elle lui revèle quelque chose d'elle sans l'avoir mérité. L'honneur est un drôle de sentiment parfois...

Pour le moment il faisait encore office d'attraction publique. On devait le prendre pour un fou ou, pour les plus réalistes, pour un jeune crétin qui faisait le mariole pour se rendre intéressant. Pas faux en plus.

Le ridicule ne tue pas. Le ridicule ne tue pas. Le ridicule ne tue pas.

Il parait que si l'on croit fermement à certains mots alors les mots en question revêtent une signification particulière. Vu sa situation présente Max avait intérêt à penser très très fort.
Heureusement qu'il y avait le coté agréable de sentir quelques regards concupisicents sur lui ; mais mieux valait de ne pas vouloir savoir d'où il venait, si ça se trouvait d'autres Timothy Evans éraient...


"Bonjour Monsieur ; votre déclame est bien intéressante. Envisageriez-vous de descendre sans faire d'histoires je vous prie ?"

Le garde municipal avait l'air d'etre totalement imperméable à l'art de la dramaturge française. Sa matraque aussi d'ailleurs.
Il était peut-être temps d'opérer un repli stratégique. Christiane préférerait sans doute qu'il corrige l'importun qui avait eu le front de l'imterrompre en plein récital mais Max avait déjà passé une nuit au poste et ça lui suffisait pour l'instant.

Il fit un adorable sourire innoncent au garde, sauta sur le bas de la statue puis courrut en évitant le maladroit, attrappa Christiane et l'entraina hors du Rockefeller Center.

Ils courrurent un peu, le temps de revenir par l'autre coté.
Enfin, vous pensiez peut-être qu'ils allaient abondonner la place sous prétexte qu'un garde leur demandait quelques explications ? Allons, allons...

"Et bien ma chère amie, êtes-vous satisfaite ? Aurais-je le droit de connaitre un de vos rêves en récompense ?

"Le public me réclame ma très chère ; le talent est une telle croix parfois"

*Mais bien sûr...*pensa-t-elle, peut-être un peu fort, en regardant avec un sourire ironique et moqueur Max qui se dirigeait vers... vers la statue d'Atlas?! Qu'est-ce qu'il nous faisait là?
Max grimpa aux côtés du porteur du monde.
*Non... il va pas le faire...*
Le francais étendit ses bras en croix, regardant la populasse avec son regard d'Empereur...
*Il le fait...*
"Au voleur ! au voleur ! à l'assassin ! au meurtrier !"
*Il l'a fait...*

Christianne pouffa derrière sa main pour cacher son fou rire difficilement retenu. Soit, il connaissait bien les classiques français, mais l'interpretation laissait vraiment à désirer. C'était fou ce que son air supérieur n'allait pas avec la détresse du texte... En tout cas, une telle scène était tellement déplassée en plein centre du Rockefeller Center que pas mal de passant en smocking s'était arrêté par simple curiosité... Et pas mal d'entre eux étaient aussi pris du même fou rire que la francaise...

"Ah ! c'est moi. Mon esprit est troublé...."

Alors ça par contre, c'était sacrément plus crédible! Christianne, qui commencait à avoir de sérieuses crampes au zigomatiques à force de se retenir de rire, ne sourit même plus quand elle apercu un représentant de l'ordre civil abordé le comédien en herbe... A tel point que lorsque Max sauta et s emit à courir, il ne put pas vraiment "entrainer" Christianne hors de la place... Elle était déjà loin...
Non, pas très loyale la française... Enfin, pas vis-à-vis de la police. Je suppose qu'elle s'estimait trop de valeur pour être arrêtée par un simple flic... Le FBI peut-être...

Bref, Max ne put que suivre la chevelure sombre de la francaise pendant un petit bout de temps, jusqu'à se retrouver de nouveau sur la place du Rockefeller Center, un brin essouflés.

"Et bien ma chère amie, êtes-vous satisfaite ? Aurais-je le droit de connaitre un de vos rêves en récompense ?"

Hurp! Christianne ne respira plus du tout... Puis toussa un peu quand son souffle revint, pour petit à petit reprendre son rythme normal.
Elle était bien capable de lui dire que non, il n'en avait pas le droit: il n'avait pas dit toute la tirade. Mais quelquechose lui disait que si elle le faisait, Max lui en voudrait mais alors vraiment.
Et puis un rêve, s'était rien. C'était pas comme avouer ses peurs ou pire, ses secrets... Ouais bah, chaques choses en son temps, ça allait pas tarder...

Un rêve... Un rêve? Un rêve?! Eh bien, Christianne rêvait d'un genre de vie particulier... Un peu naïf et inattendu, surtout à New-York quand on est habitué aux filles décolorées qui rêvent d'être la future Miss America... Non à côté de ça, Christianne se sentait un peu ridicule de dire ça, et surtout mise à nue. sentiment qu'elle aborait par dessus tout...

_ Je rêve d'un bateau... un bateau à voile... son regard se dérobait vers le sol... Un bateau du genre à... à parcourir les sept mers et les cinq océans... Un bateau sur lequel je pourrais parcourir le monde et écrire ma poésie. Sur lequel je pourrais être libre...

Voilà comment se vivait une journée à New York ; un journée banale, qui commençait banalement et s'achevait avec l'avénement de la nuit d'hiver et de l'étincellement de la voute céleste.

Une journée simple, où rien ne se passait vraiment si ce n'est qu'on avait vécu un jour de plus ; qu'on avait appris pendant une journée de plus.
Quand on était jeune une telle journée était inestimable...

Max Van Eyck n'avait pas pensé passer la journée ainsi. Il n'avait pas pensé que Christiane voudrait le retrouver et irait pour ce faire jusqu'à l'attendre devant St-Jude. Il n'avait pas pensé que ça lui ferait autant plaisir de la revoir. Il n'avait pas pensé qu'ils iraient faire ce petit jeu sans conséquences au Rockfeller Center. Il n'avait pas pensé qu'il devrait se confier. Et il n'avait pas pensé qu'on se confierait aussi à lui.

Une journée à Manhattan....

Christiane était un peu tendue, mal à l'aise ; se confier était un exercice diffile quand on devait être honnête, Max l'avait expérimenté juste avant elle. Il la regardait d'un air intense, avec une expression de grande attention tout en restant serein et essayant de la mettre plus en confiance.
La respiration de Christiane s'accèlera, sa poitrine se souleva en amplitudes un peu plus prononcées.

_ Je rêve d'un bateau... un bateau à voile... son regard se dérobait vers le sol... Un bateau du genre à... à parcourir les sept mers et les cinq océans... Un bateau sur lequel je pourrais parcourir le monde et écrire ma poésie. Sur lequel je pourrais être libre...

C'était un beau rêve qu'elle avait...
La liberté, la poésie, l'exotisme du monde ; oui c'était vraiment un beau rêve, et ça en disait tellement sur elle, sur cette délicatesse qu'il avait éprouvé mais que cachait son fort caractère.

Max s'avança vers elle, transperçant les voluptés de son cigare ; cette fois il ne la prit pas dans ses bras mais l'enveloppa de sa présence et la regarda d'un oeil un peu différent, d'un regard plus proche d'un égal.

"C'est un beau rêve Christ', oui c'est un beau rêve"

Il avait murmuré doucement ces quelques mots, souhaitant prolonger l'instant d'intimité et de douceur qui s'était installé.
Mais le monde était autour d'eux ; c'était New York, non le rude et mystérieux Pacifique, et le calme n'était point pour eux.

Max retrouva son sourire taquin, mi-ironique mi-innoncent ; son sourire de Magnifique. Ses yeux pétillèrent, et c'est d'une voix légère qu'il les raména, lui et Christ', à la réalité.

"Et bien ce sera le mot de la fin, merci d'avoir jouer avec nous !!" Au fond, et au début, ça ne devait être qu'un jeu non ? Il s'avança un peu de Christiane, et dépose un léger baiser dans son coup "Gardons-nous encore quelques petits secrets à partager pour la suite ; on va se revoir Christ' "

Puis ils s'échangèrent leur numéros et adresses mail respectives.
Max la quitta alors, s'éloignant lentement mais profitant de chaque minute qu'il venait de passer.
Il rentra dans la tour Rockfeller, son père était là haut et il adorait la vue qu'on y avait.

Peut-être une autre fois y amènerait-il quelqu'un...

[On conclue ici ? A la prochaine ]