Gossip Girl
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 Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite]

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Vanessa Abrams
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Vanessa Abrams


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MessageSujet: Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite]   Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite] Icon_minitimeJeu 25 Oct - 19:54

_ Je suis un lapin. J’ai une montre, un veston rouge, des grandes oreilles et des petites lunettes rondes. J’ai des potes théières et un chat diabolique. Je suis… je suis…
Les étudiants sont nuls en charades. A croire que pendant les deux mois qui séparent la dernière année de lycée de la fac, ils perdent tout sens de la devinette, des énigmes, des rébus. C’est navrant. Voilà pourquoi, pendant la pause d’un cours, vous pouvez finir au bord de la crise de nerf devant le manque d’humour évident d’une de vos camarades de classe qui était pourtant pleine de promesses.
_ En retard ! En retard !
Des regards étonnés se tournèrent dans cette direction, tandis qu’une énergumène sans cheveux avec une veste en cuir se dandinait sur place en vociférant. Long silence. D’accord, mettons ça sur le compte du stress, d’un changement de vie, d’une future année d’agressions sociales, du réchauffement climatique. Les yeux à moitié fermés, l’air blasé d’un personnage d’anime à petit budget plaqué sur son visage blafard, Vanessa Abrams se sentit pour la première fois vaincue.
_ Je me tire. Boulet.
Tout à coup, elle comprit ce que pouvait ressentir Alice. Ce n’était pas tant le fait de se retrouver devant une reine psychopathe, des huîtres en comédie musicale ou des jumeaux psychédéliques qui avait dû la troubler, que d’avoir été projetée dans un monde avec un sens de l’humour incompréhensible. A quelques mètres de là, deux étudiants se pétaient une côte en regardant le binoclard du coin essuyer son visage humide, après qu’ils l’aient poussé contre la fontaine du couloir. Alice. Une Alice en moins blonde, sans serre-tête, avec une salopette à la place de la robe bouffante. Passage très instructif à côté d’une bande de filles : « Et là je lui ai dis : T’es pas mon genre ! Et lui qui m’dit : Ah ouais tu préfères les filles ? Ça l’a fait marrer ce con ! Alors j’lui dis : Non mais j’préfèrerais me taper un hamster que ta face de rat ! » Bon d’accord, ça c’était drôle. Du moins, bien envoyé. A coup sûr, la créature avait dû trouver la réplique dans le dernier film aliénant du box office. Elle pouffa en allumant une cigarette, imaginant un hamster géant sur un ring de boxe avec un rat en robe bouffante, supportés par des huîtres dansantes. Interdiction de fumer dans les couloirs. Elle passa devant une affiche « choisissons notre air » et souffla dessus d’un air mauvais, avant de pousser la porte vitrée du dehors.

Ah, l’air vivifiant de ce début d’automne. Alors qu’elle cherchait désespérément la mélodie des fleurs à moustaches d’Alice au pays des merveilles, elle marcha dans une flaque d’eau. Aussitôt, une injure des plus gracieuse franchit ses lèvres pincées où pendait toujours la cigarette, rescapée par miracle. Ah c’était froid bon sang ! Et l’eau était remontée dans le tissu, jusqu’au genou, l’alourdissant par la même occasion. Impossible d’être de plus mauvais poil. Il semblait presque qu’une aura négative flottait autour, prévenant les éventuels protagonistes de cette scène de passer leur tour. L’impression d’être une cocotte minute devenait pressante. Elle en devenait même la représentation parfaite, expirant la fumée grise par saccades tendues. Il lui fallait une soupape, un moyen de décharger un trop plein d’agacement après une journée où s’était enchaîné une ribambelles de mini-apocalypses. Aucun souffre-douleur quand on en a besoin. Un mégot partir rejoindre piteusement ses frères sur le sol, elle remit aussitôt un camarade entre ses lèvres.
Restons calme. Son briquet fit des manières. Coupez lui la tête ! Coupez lui la tête ! La reine avait tout compris. Sur l’instant, elle aurait voulu repeindre toutes les roses du monde, pour se vider la tête. Les cours s’enchaînaient trop vite depuis trois semaines, les colles et les devoirs en tous genres également. Trois semaines qu’elle avait un caractère de cochon qui se sèvrerait de la cocaïne. Trois fantastiquement atroces semaines où elle avait dû aller côtoyer cette bande d'ineffables marcassins insipides. Elle n’en pouvait plus, c’était le point de non-retour. Tous tellement insupportables qu’elle finissait par rêver la nuit de pouvoir leur couper la tête. Coupez lui la tête ! La flamme s’alluma enfin, vacillant quelques secondes sous un courant d’air qui passait entre ses doigts pâles à peines écartés. Il lui fallait du calme. Un café, et du calme.

Une demi-heure plus tard, ses rêves étaient réalisés. Un gobelet marron fumant était glissé dans ses mains, une touillette en plastique avait remplacé la cigarette, et elle était confortablement installée sur le toit. Et pas n’importe lequel, s’il vous plait. La meilleure vue de la faculté, à son sens. Une vue directe sur le parc, et un lac vers la droite, à partir du bâtiment le plus au nord. Rien pour troubler cette vue fantasmagorique, si ce n’est qu’elle venait de se brûler la langue. Ravalant ses larmes, elle fit une grimace en comprenant qu’une partie de sa langue serait insensibilisée et râpeuse pour la semaine à venir. Tiens, c’est quoi ce grincement ? Ça ressemblait à du métal qui crisserait contre de la pierre. Bof, aucune importance.
Aïeuh, une touillette qui casse dans la bouche ça fait mal.
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Jefferson Mc Alistair
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MessageSujet: Re: Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite]   Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite] Icon_minitimeVen 26 Oct - 0:12

Oh oh oh… perfection à l’horizon… grandes jambes peau finement dorée, tenue tout à fait alléchant, chevelure brillant à merveille… Même le petit sourire aguicheur y était. Cette fille qui ne cessait de se retourner dans l’amphi alors qu’en vieillard à cravate et cheveux en pétard ne cessait de déblatérer à propos d’un pseudo rapport entre la fatalité et les humoristes grecs.
Hum, pourquoi Mc Alistair se retrouvait en philo déjà? Ne méprenez pas le beau blondinet, son petit intello boutonneux l’habitait toujours, et malgré le fait qu’il ait toutes les peines du monde à le cacher à la surface du monde, il ne cessait de vouloir sortir. Et Jay après avoir longtemps hésité entre la philo et la physique, avait choisi le coté littéraire, uniquement parce qu’il voulait passer ses heures de fac à glander librement.
Le jeune homme appuya sa tête sur sa main, résigné à voir passer les trente dernières minutes de cours aussi lentement que la petite fourmi traînant sur le sol sa feuille d’eucalyptus fraîchement volée à un koala, tentant désespérément de s’intéresser aux marmonnements incessant de celui que l’on appelait, « le sage », et qui devait sans doute rejoindre son tombeau aussitôt le cour terminé. Partout dans le large amphithéâtre, avec en fond sonore la voix tremblotante du vieil homme, volaient et s’agitaient ses élèves qui ne semblaient pas avoir compris que la philosophie n’était pas innée, tendit que Jay dont le sens de la sociabilité se comptabilisait en paire de jambes, était en train de soupirer d’ennui pour la énième fois, se demandant ce qu’il pouvait bien faire ici, puisque paire de jambes au compteur il n‘y avait eue depuis un long moment.

Un avion en papier atterri juste devant son nez. Sur les 28 élèves présents dans un amphithéâtre pouvant en compter 500, vingt étaient des adolescents boutonneux qui avaient sans doute sauté deux ou trois classes, quatre étaient des vieux qui voulaient caresser les plumes du savoir à l’aube de la retraite, et enfin, quatre étaient des membres de la gente féminines, dont deux s’acharnaient à se poser du verni à ongles tendit que deux autres se donnaient des coups de coudes en le montrant du doigt. Dont la petite blondinette. D’ailleurs, il était étonnant de constater le nombre d’adolescents boutonneux qui pouvaient s’intéresser à ce cours. Car oui, lorsqu’on y prêtait attention, il ne s’agissait pas d’ « agitation », mais les vieux et les intellos étaient tous lancés dans une conversation palpitante avec pour sujet « Platon avait raison ». Ok. Qu’est ce qu’il foutait là déjà?

Il attrapa l’objet fait de papier recyclé, et le déplia, tendit qu’une écriture ronde et pleine de cœurs pathétiques s’offraient à ces yeux.

« Salut! Je voulais juste te dire que je te trouvais très mignon … » Jefferson redressa la tête, histoire de bien vérifier qu’il s’agissait d’une missive venant de la blonde, et pas de la chose immonde à ses cotés. « Ton visage ne m’est pas inconnu… Rassure moi, tu es bien, Jay, comme LE Jay du show de l’été?? »

Soupir. Oui, sa popularité avait augmenté avec ce show de pacotille. Voilà ce que ça faisait de vouloir faire plaisir à ses parents. Sa mère était ravie, on pouvait le dire. Elle n’était plus « celle qui avait fricoté avec le prince machin », mais « la mère du petit Jefferson au talent et à la classe si prometteurs ».

Non que ça le dérangeait d’être adulé. Au contraire, c’était en quelque sorte son job de golden boy. Mais… Bon, il voulait que ça soit pour lui, pas parce qu’elles voulaient toutes… Oh puis zut! Pourquoi Jay n’en avait pas profité? Au contraire, on aurait dit qu’il devenait le paradoxe de sa petite personne imbue d’elle-même. Enfin pas sur tous les niveaux… Même si cette histoire de show avait flatté son ego, on ne pouvait pas non plus ignorer le fait qu’il avait plutôt l’impression de nager dans une ruche pleine d’abeilles bourdonnant encore et encore…En clair? Sa libido était fatiguée.

Au diable les dernières minutes.

«
Monsieur Mc Alistair aimerait ajouter quelque chose? »

Un sourire gêné du ci nommé. Peut-être qu’il avait pensé à haute voix. Toute l’assemblée semblait être pendue à ses lèvres. Heu… n’étaient-ils pas tous sensés être beaucoup trop occupés à débattre pour le remarquer?

Une petite tape dans le dos de son voisin de derrière, un type aux larges lunettes et au sourire appareillé, qui le regardait d’un air encourageant… oui, encouragez le bellâtre que l’on croit trop stupide pour être capable de placer deux phrases pertinentes..
Jay se leva, clignant de l’œil comme hébété

«
Heu… Hé bien… faut que j’y aille. »

Ok, en fait il tait peut-être trop stupide pour sortir deux phrases pertinantes. Et c’est ainsi que, attrapant sa pochette, il quitta l’amphi à la recherche d’un endroit ou passer l’attente des prochains courts. Yale était grande. Il fallait qu’il trouve un endroit ou des groupies ne le verraient pas. Plus jamais.

Les toits : interdits aux élèves. Bon Jay n’était pas du genre à briser les interdits. Il était sage. Ne pas les briser. Mais… Cas de force majeure. Non il ne virait pas parano. Mais elles étaient derrière lui.

Il fallait qu’il appelle une agence de voyage. Histoire de migrer dans un pays ou la télé était prohibée.

Pourquoi n’était-il pas scolarisée dans une fac européenne déjà?
Il grimpa les escaliers, ouvrit la porte menant à une vue du campus, un lieu ou personne n’avait mis les pieds depuis…

Oh.

Le clapet du téléphone portable qu’il tenait en main (pour appeler l’agence de voyage, remember), c’était refermé brusquement.

Ah oui, ici présente sans doute la seule raison pour laquelle il ne se la coulait pas douce à la Sorbonne. Super. Heu… que faisait-elle à Yale?
Non, il ne suivait pas les aventures de la fille aux cheveux rasés. Qui avait toujours les cheveux très courts d’ailleurs. Sur tous les toits de la fac, il avait du tomber sur celui là.
Le seul jour ou il était en mode misanthrope. Oui, Jay avait ses jours, lui aussi.

Léger sourire, qui n’était pas voulu, tout comme ne l’était pas la subite euphorie qui venait chasser le mode morose précédent. Étrangement, à chaque fois qu’il voyait cette fille, il avait envie de lui taper sur les nerfs. Uniquement pour éviter à nouveau le passage mièvrerie d'antant. Si il n’était pas à Paris, c’était juste parce qu’il savait que la fille la plus anti-Jay du monde ne l’était pas.

Et ça, il n’avait aucune envie de se l’avouer.

«
On a perdu sa camera? »


[HJ : le marteau est l'ami de Pamy tu peux l'utiliser t'as mon autorisation, yeurk, Magy mièvre, c'est mauvais pour Jay, me rattraperais yuk ]
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Vanessa Abrams
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MessageSujet: Re: Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite]   Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite] Icon_minitimeVen 2 Nov - 0:15

Il y a quelque chose d’étrangement grotesque à souffler tout le contenu de ses poumons sur un malheureux gobelet en plastique. Elle n’avait aucune envie de renouveler l’expérience de la langue sacrifiée. Quelque part, un pigeon partit dans une ode à la nature de sa plus belle voix, tandis que parvenaient de vagues bruits de chaises tirées sur le sol. La fin du dernier cours. Le béton commençait à lui faire un mal de chien dans un endroit plutôt utile pour s’asseoir. Elle venait tout juste de prendre la décision de se lever pour faire taire la torture (son bassin craqua bizarrement) lorsqu’un nouveau bruit attira son attention. Enfin, pas exactement.
Il semblait bien que le phénomène des failles spatio-temporelles la poursuivait avec un sadisme rare. A l’instant même où elle fit le rapprochement entre le bruit d’origine humanoïde et le fait que le bout de ses doigts commençaient à se carboniser contre le plastique du gobelet, sa tentative pour se relever (stoppée en plein élan) se solda par un élan douloureux. Sa caméra ? Elle lui aurait bien demandé tout innocemment où donc pouvait être sa cohorte de pom-poms nymphomanes, mais son café venait de s'émanciper de son gobelet. Par chance, le liquide brûlant de ne répandit que une partie de sa main. C'était déjà bien suffisant pour la faire bondir tel un cabri. Elle eut soudain l'étrange impression de passer sa vie à se rétamer lamentablement devant un British qui buvait son thé pur.

Étonnant comme certains détails de cette journée lui revenaient en mémoire. Et pourtant, Dieu sait qu'elle avait essayé d'en oublier jusqu'à l'existence. Il buvait son thé pur, il poursuivait les voleurs de sacs, avait un ego de la taille du Kansas, savait manier les foules (surtout quand elles avaient une bonne paire de cils), et que sais-je encore. Tandis qu’elle suçotait le dos de sa main (brûlée au troisième degré) en cherchant une bonne pique à relancer, une expression horrifiée se peignit sur son visage de caféïnomane. Hors de question que Sir Jay, dit « la grande crevette égocentrique » par son subconscient, ait même le moindre soupçon de ce qu’elle pensait alors. Record mondial de recomposition faciale. En une seconde, malgré son fessier douloureux, sa main en charpie, et le fait qu’une fois de plus elle était surprise dans un mauvais moment par la mauvaise personne, son visage redevint le symbole même de la glaciosité. Une réplique, une réplique... quelque de cinglant, percutant, lumineux de cynisme, qui le laisserait choqué asse longtemps pour qu’elle fasse une sortie royale.

_ T’as touché à la brique ?

C’était presque ça.
Elle venait de se souvenir d’un détail tout à fait adorable, qui allait sans doute faire leur malheur à tous les deux. Apparemment énervée, aussi tendue que le jour de leur rencontre (hm... elle s’était promis de ne pas y repenser), elle dépassa le pauvre ancien quaterback. Restons calmes. Son pied shoota dans quelque chose de non identifié, plutôt du genre dur, qui engendra une réaction plutôt du genre douloureuse. A croire qu’il suffisait qu’il soit dans les parages pour que tout vire au drame. Elle claudiqua un pas ou deux et se retourna, fusillant du regard la brique qui... brique ?
La même vieille brique à la couleur suspecte qui était censée tenir la porte. La même unique porte par laquelle on pouvait monter et descendre du toit. Le même toit sur lequel Vanessa et un innocent Golden Boy étaient maintenant coincés. Parce qu’elle essaya de toutes ses forces, s’appuya de tout son poids sur la porte métallique qui ne céda pas d’un pouce. Capable d’être ouverte de l’intérieur, à condition que l’on connaisse son existence, mais pas de l’extérieur. Son front percuta la surface rouillée, elle jura. Il était maintenant évident que l’origine de tous ces drames était la même indolente petite gueule d’ange. Elle s’éloigna de leur seule chance de sortie, avec la furieuse envie de démolir du Jay. L’idée que ce n’était qu’un prétexte lui traversa la tête, pour disparaître aussitôt. Elle avait besoin de se convaincre qu’il représentait tout ce qu’elle exécrait en ce bas monde.

_ On est coincés ! Bordel c’est de ta faute ! Tu pouvais pas aller ailleurs pour tes élans de pauvre torturé ?! A cause de toi on peut plus redescendre, il fera bientôt nuit et... et j’ai plus de café !

Ca frisait l’hystérie. Sa voix était montée d’un octave et ses bras s’agitaient dans tous les sens comme animés d’une vie propre. Elle-même était désorientée par autant de... démonstration, disons. Finalement, se calmant presque aussi vite que lui était venu et excés de folie, elle tourna le dos à sa victime, remettant comme si de rien n’était le col de sa veste.

_ Tu me portes la poisse.

Il fallait bien une conclusion, aussi pathétique soit-elle, pour éviter la sempiternelle étiquette de dingue imprévisible. Juste une fraction de seconde, son regard accrocha celui de l’ancien footballeur (précisons qu’elle avait fixé le béton tout au long de son petit laïus), puis glissa jusqu’à sa mâchoire. Le bleu avait presque disparut. Elle adorait sa mâchoire, le bas de son visage, voire peut-être tout son visage. Objectivement parlant, il était après tout... wow ! Elle secoua la tête puis adressa au pauvre Jay un regard mortel, comme s’il était responsable de ces pensées (qui continuaient d’ailleurs, plutôt virulentes, mais évitons de décrire pleinement la déchéance émotionnelle de cette pauvre Vanessa). Laquelle Vanessa se mit en quête d’une sortie potentielle, d’un exutoire à sa folie passagère et d’une façon de se contrôler, comme avant. Rappelons qu’avant son adhésion inconsciente au club des névrosés, elle était parfaitement maîtresse de ses pensées. Quelle poisse.
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Jefferson Mc Alistair
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MessageSujet: Re: Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite]   Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite] Icon_minitimeSam 3 Nov - 1:17


« On a perdu sa caméra »

... Qui donc disait ce genre de phrases toutes faites? Enfin, bien sûr, ça correspondait assez à la circonstance, il s’agissait de Vanessa, une remarque belliqueuse au lieu d’un aveu concernant l’obsession dont elle était l’objet, et qui était toujours incompréhensible à ce jour. Nombreuses étaient les nuits d’insomnie ou la nuit paraissait éternelle et ou il passait ses heures loin du sommeil à ressasser les moments passés dans l’unique but de répondre à la question existentielle qui le tourmentait : pourquoi? Qui donc avait jeté ce sort lourd et douloureux sur le chemin de Jefferson Mc Alistair, celui qui forçait sa pauvre personne dépérissante à penser à une seule et même personne, laquelle ne correspondait pas du tout à ses canons de la beauté?
Il ne souhaitait qu’une chose, et c’était libérer son esprit de la constante emprise que Vanessa, sa Silhouette portait sur lui depuis déjà quelques mois… Déjà, hélas, tant de temps passé. Il ne l’avait jamais vue avant cette rencontre sportive, et depuis ne cessait que de la croiser dans des endroits étrangement en dehors de tout contextes rationnels, et lui qui parvenait si bien à obtenir ce qu’il voulait d’un membre du sexe opposé, ne comprenait pas pourquoi il se sentait victime de cette fille.

Nuits passées à énumérer ses défauts et à chercher ses qualités. A se demander pourquoi elle n’était pas encore sienne, pourquoi elle n’avait pas tout simplement cédé le premier jour, comme les autres. Aurait-elle accepté l’évidence qu’il n’y aurait pas eu autant d’effusions de pensées, de stress, d’angoisse. Il l’aurait aussitôt oubliée, c’était une évidence pour notre buveur de thé pur.
Une seule réponse à tout cela : Jefferson s’était fait piéger, tout bonnement, et si bêtement, et il en avait conclu qu’il devait s’éloigner d’elle. Il avait très bien réussi à ne pas la voir depuis un mois, à la fin du Show de l’été qui les avait rendus tout plus ou moins pathétiquement célèbres, pour être plus précis. Le jeune homme était d’ailleurs tombé sur une rediffusion pas plus tard que la veille… On ne se demandait alors plus vraiment pourquoi il n’avait pas pu répondre à la question posée en cours. Parce qu’il n’était pas concentré, parce qu’il avait passé son temps à observer cette fille agir à l’écran comme si autrui n’existait pas, tout comme elle l’avait fait avec lui.
Le nouveau Jay de l’Upper n’avait jamais ressentit le lourd pincement au cœur de l’être qui se fait repousser. Vanessa avait agit avec lui tout comme elle l’avait fait avec n’importe qui, et il n’était pas plus spécial qu’un autre, et tout ce qu’il avait à faire était fermer les yeux un instant, et retourner dans le monde civilisé, ou il pourrait s’envoyer en l’air avec toute un groupe de danseuses rythmique.

Le visage de la jeune femme avait tout d’abord paru surpris, vivant, comme pris au dépourvu. Faire demi-tour en douceur, songer à toutes ses filles dont il n’avait plus envie mais qui ne faisaient que le poursuivre. Il était une pure victime de ce système.
Le drame de sa vie se résumait à son attirance pour une yankee au crâne rasée (car depuis la dernière fois, sa chevelure en était toujours au même point) et à l’amabilité semblable à celle d’une armée de tigres du Bengale affamés. Rien de plus simple avait dit l’unique personne à qui il avait daigné parler de son petit problème émotionnel, j’ai nommé son reflet dans le miroir. Il suffisait de passer outre. Il n’avait qu’à se remettre avec une pom-pom aux cheveux longs, soyeux et bouclés et au teint frais et souriant. Contraire exact de Vanessa. Exact contraire de l’autrement nommée la fille à la caméra, celle qui préférait deviser avec des machines qu’avec des humains, et surtout celle qui lui avait planté un baiser à la fin de leur seul et unique rendez vous.

Hélas, toutes ses filles qui pourtant étaient le nec plus ultra de la féminité n’arrivaient pas à effacer l’image de cette fille qui lui balançait de l’eau au visage, celle à cause de qui il n’a pu déguster le rosbif hebdomadaire de sa cuisinière Bella pour cause de mâchoire en morceaux, et surtout celle dont un unique sourire parvenait à transformer sa journée en une merveilleuse (et certes pathétique) euphorie.

Sa mère, même, s’était rendu compte qu’il y avait quelque chose qui clochait chez Jefferson il y avait environ deux semaines : chose étonnante, car il était autrefois arrivée qu’elle ne se rende même pas compte de son absence pendant plus d’un mois. Elle avait, été foncièrement traumatisée par le fait que son fils ait poliment repoussé les avances de la reine de Saba, alias la Princesse Reegan de Wales, qui pourtant était sublime et avec laquelle il s’était « amusé » de nombreuses fois. D’un geste théâtral, Annabeth avait alors porté la main à son front devant toute l’assemblée de ce qui ressemblait fortement à une réunion d’exilés britanniques au royaume des sauvages, et avait gémi des paroles sur la tristesse d’être la mère d’un enfant ingrat. Hélas pour elle, d’ailleurs, ça n’avait pas fait grand bruit puisque quelques secondes après la reine de Saba s’évanouissait, victime d’un manque de sucre dans le sang. A son grand dam, ce soir là, Jay avait alors pensé que la jeune femme gisant sur le sol ne devait certainement pas apprécier les crèmes glacée au parfum « rhum-raisin ».

Un sourire moqueur voire même plutôt niais à Vanessa était venu ponctuer sa demande, tendit que la jeune femme, se levant brusquement, semblait à deux doigts de le découper en rondelles sur le champ, sans même qu’il sache pourquoi.
Que venait donc faire ici une histoire de briques, c’était une question qu’il lui faudra résoudre, songea-t-il en haussant un sourcil interrogateur, tendit que, dans son dos, un immense « SCHLAK! » se faisait entendre, sonnant tristement comme le glas annonçant la fin de leur liberté.


Mais cela, il ne le comprit pas en entendant le bruit. Il avait cru innocemment que la jeune fille venait à lui pour, genre, le serrer dans ses bras (?) mais non, hélas, elle se mettait à présent à pousser la large porte métallique (qui aurait eu, d’ailleurs, besoin d’un petit coup d’éponge), avec des gestes brusques presque frénétiques.


Oh Ho… ne dites surtout pas qu’il avait gaffé? Pourquoi se débrouillait-il toujours pour mettre la Silhouette sur les nerfs? Oui, le surnom stupide lui était revenu car Jay (d’après son reflet) devait apprendre à changer ses pulsions de pensées mièvres et d’envies de baisers inattendus, par des actes, gestes et pensées négatives envers la jeune fille. Et il faisait comme il pouvait.

Depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus, elle semblait en bonne santé. Disons au meilleur de sa forme. En clair, elle se portait bien dans son petit monde qui n’appartenait qu’à elle seule, et n’avait toujours envie de personne, ce qui, irrita un tantinet notre Mc Alistair, dont le conflit émotionnel intérieur se faisait de plus en plus difficile à contrôler.

Le flegme de notre écossais était-il en péril? Qui donc allait gagner ce combat intérieur qui se faisait de plus en plus destructeur de cette personnalité qu’il s’était depuis si longtemps forgée?

Il était là, debout devant elle, son manteau de grosse laine cachant un tee-shirt blanc et un jean griffés, se demandant ce qu’il devait bien penser, ce qu’il devait faire, et surtout pourquoi Vanessa lui hurlait-elle dessus alors qu’ils ne s’étaient pas vus depuis des siècles. S’attendait-il à une accolade énamourée? Ne pouvait-elle pas faire au moins l’effort d’avoir l’air un minimum heureuse de le revoir? Combien de femmes sur cette planète ne rêveraient pas d’être à sa place?

Pour toutes ses raisons, qui étaient sans doute la goutte qui faisait déborder son vase de mièvrerie et imperfections mêlées, le jeune homme senti une bouffée d’agacement envahir son corps tout entier tendit que la jeune femme terminait son laïus accusateur pour lui tourner le dos.

Il était heureux que le flegme coulait dans ses veines, comparable à feu coulant dans les entrailles d’un volcan. Calme il était, calme il resterait, et ne céderait pas aux attaques frontales d’une Vanessa qui agissait certes on ne pouvait plus normalement (enfin selon la définition Abrams du normal)
Aurait-il été un de ces américains au manque total d’éducation qu’il se serait allé à une explosion verbale de ses tourments intérieurs, hélas, Jefferson était beaucoup trop bien élevé pour faire autre chose que de serrer la mâchoire (qui n’était plus douloureuse) tendit que son regard bleu vert était loin de l’air doux, tranquille et surtout presque hébété qu’il arborait habituellement en présence de la jeune artiste si intrigante.

Se tournant vers la porte qu’il avait innocemment fermée (de nos jours, tout devait fonctionner avec des télécommandes, ou du moins avoir une poignée à l’intérieur et à l’extérieur… non mais vraiment, ces américains) il tenta sans succès de l’ouvrir à son tour, sans pour autant regarder la jeune femme qui pourtant monopolisait toute ses pensées. Après quelques minutes passées à tenter de forcer l’ouverture, il se retourna à nouveau et porta son attention sur le lieu ou ils se trouvaient tous deux.

Le regard de Mc Alistair en mode borné se mit à parcourir l’espace d’une longueur certes intéressantes mais néanmoins inutile d’un des toits de l’une des facs les plus prestigieuses du monde.
Il ne disait toujours rien, toujours sur les nerfs, mais luttant néanmoins contre son besoin naturel de sortir quelque chose de positif et d’utile. Okay… ce toit était une grande surface plane et en partie recouverte de crottes de pigeons, et les lieux ou venaient visiblement s’installer les étudiants tels que Vanessa consistaient en un rebord de pierre au dessus d’un petit muret. Super comme couverture, d’ailleurs, si Jay avait souhaité éviter son gang de groupies, il est évident que c’était sans doute le meilleur endroit. Et même le dernier.

Il sortit son portable de sa poche, dans l’espoir d’appeler quelqu’un qui puisse les sortir de là.

«
… bordel»

Oui, le Mc Alistair avait bel et bien juré. Une conspiration il ne s’agissait que de cela. Son téléphone satellite n’avait plus de batterie : un bip strident venait de s’élever. Forcement, ces appareils avaient une batterie pouvant tenir trois semaines…
Il soupira, songeant un instant à demander à Vanessa de sortir son téléphone, mais il était décidément en mode « boudeur ». Pathétique, mais c’était ainsi. Il alla s’asseoir sur le muret prenant soin d’éviter tout regard avec la sublime petite chose au crâne rasé qui se trouvait sur le même toi que lui, tendit qu’il espérait secrètement qu’elle se rende au moins compte de sa froideur envers elle. Bien qu’elle était capable de l’engueuler en pensant qu’il était, genre, devenu muet. Ou pire, ne même pas se rendre compte d’un quelconque changement d’attitude.
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Vanessa Abrams
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MessageSujet: Re: Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite]   Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite] Icon_minitimeJeu 8 Nov - 18:48

Hostilité, grognements, gueguerre mentale, insultes silencieuses, regards en biais, grincements de dents, contractions intempestives des muscles faciaux,… le meilleur des cocktails Molotov spécial situation foireuse. Et elle était la meilleure dans la préparation de ce genre de cocktails, et ce n’était pas de l’arrogance. Voyez seulement avec quel subtil mélange de suffisance et d’exaspération elle lançait des regards vers Sir Mac Alistair avec un soupir (sifflement, plutôt) agacé. Prodigieusement bien calculé. Elle shoota dans quelques cailloux invisibles (abîmant plus encore ses vieilles semelles en caoutchouc), la mince mauvaise. Coincés sur un toit, au bord d’une rivière, pas grande différence. Les deux situations avaient été aussi exaspérantes l’une que l’autre, pas vrai ? Palme de la mauvaise foi la plus flagrante. D’accord, peut-être que la première fois, c’était plus amusant. Agréable, même. Une tripotée d’adjectifs mielleux se bouscula dans son crâne en rang serré. Wow, elle n’avait jamais autorisé ce type de mutinerie ! Non mais, elle était encore le maître à bord. A bien y réfléchir, c’est vrai qu’elle s’était senti bien différente, à regarder la rivière courir près d’eux avec un sourire niais, des angelots folâtrant gaiement tout autour. Seigneur Dieu, faîtes qu’elle ne se retrouve plus jamais dans un état par… Aïe ! Ce tuyau en fer là, elle ne l’avait pas prévu.

S’étant éloignée le plus possible de son compagnon d’infortune, elle ne s’attendait pas à la voie débouler à la seconde après qu’elle ait poussée ce petit cri plaintif. Pourtant, il faut bien admettre que ses yeux s’attardèrent quelques secondes de trop tôt entre deux bouches d’aération, espérant le voir arriver. Comment ça pathétique ? Que celui qui n’a jamais eut pensée mièvres soit le premier à se marrer… bon. Elle, disais-je donc, attendait. Mais, les secondes passant, elle dû bien rassembler ce qui lui restait de fierté et de front pour continuer sa petite balade. Une adorable petite bosse rosée était apparue au dessus de son arcade gauche, lui donnant un air encore plus bourru. Génial ; cette situation ne pouvait décidemment pas être pire. Du moins le pensa-t-elle un millième de seconde, avant de se souvenir de quelque chose. Ce quelque chose (ce tas informe et sanglotant) c’était elle, sur un canapé, armée de trois paquets de mouchoir, d’un pot de glace rhum-raisin et une énorme cuillère. Elle n’avait qu’un vague souvenir de cette soirée (du moins, la fin). Jusqu’à ce qu’elle se mette à y réfléchir sérieusement, en fait.

« Non ! Non dis lui que tu l’aimes Anne, ne le laisse pas partir ! Enlève ce bonnet ridicule et retiens-le… » La fin du dernier mot se perdit dans un atroce gargouillis. Les yeux bouffis, les joues rouges (j’aurais ajouté passablement décoiffée, si elle avait eut des cheveux), elle se remit à pleurer. Oui, parfaitement ; à grosses larmes. D’immondes sanglots pathétiques agitaient ses épaules osseuses de garçon manqué que rien n’est censé attendrir. Appelons ça l’exception qui confirme la règle. Elle n’avait jamais vécu de moment qu’elle souhaitait rejeter avec autant de hargne. « Gil’ ! Reviens ! Ne pars pas rejoindre l’autre, reste avec… avec… » Reniflements, aide du quatorzième mouchoir de la soirée, quelques sanglots de plus, et elle cessa de faire des bruits bizarres. Aucune fierté, aucune retenue. L’appartement ce soir là avait été vide, et elle s’en était donnée à cœur joie. Enfin, vous m’avez compris. La fin du téléfilm approchait. Le moment qu’elle attendait depuis quatre bonnes heures allait enfin arriver (il devait être aux alentours de cinq heures du matin, elle n’en était pas bien sûre) : les deux amoureux transis s’éloignant bras dessus bras dessous dans la lumière du soleil couchant au milieu des fleurs sauvages, après avoir échangé un hypocrite petit baiser. Jamais la télévision ne reçut autant d’injures et de mouchoirs lancés à l’aveuglette d’un seul coup. Quatre heures pour CA ?!

Elle secoua la tête, revenant à la réalité et au présent. Quelque part, l’adolescente fut heureuse de retrouver son toit, et de constater qu’elle n’était pas dans un canapé velouté à enchaîner mouchoirs sur mouchoirs en sanglotant. Qu’est-ce qui lui avait pris ce soir là ? Un abus de glace ? De vie sociale ? Elle s’était juste contentée de passer quelques heures avec… oh. Elle avait fait le tour du toit, sans s’en rendre compte, et était revenue près de la porte. Sir Jay venait de ranger son téléphone, apparemment énervé. Elle se garda bien de lui demander quoi que ce soit ou d’essayer de lier contact d’une manière ou d’une autre. Il faisait la tête. Très bien, ça leur éviterait de devoir communiquer plus que nécessaire ! Et pour clore cette pensée catégorique, elle croisa les bras d’un air mauvais. Plus jamais de scène du canapé, ça c’était une promesse.
Et puis, il se passa quelque chose d’étrange. Quelque chose qui ne dura que quelques secondes à peine, et serait resté invisible aux yeux de nombreux observateurs. La porte, juste à côté, émit un faible cliquetis, s’entrouvrit. Pas une hallucination due à un trop plein de fausse colère non, elle était bien ouverte. Tour de passe-passe, coup de bol, magie bizarre, peu importe. Mais, tout aussi rapidement, elle vit sa main droite se glisser hors de ses bras croisés, l’air horrifié. Et elle vit cette même main pousser du bout des doigts le battant de la porte, qui se remit docilement à sa place. Le grincement qui suivit n’émit aucun doute quant au caractère irréversible d’un tel acte. Pendant une seconde, elle fixa ce membre qui avait agit d’une volonté propre, puis s’empressa de le cacher comme l’objet d’une faute. Relevant rapidement les yeux, elle vérifia que « l’autre » (non, il n’aurait pas droit à une autre appellation à partir de maintenant) n’avait rien vu. Mais il paraissait trop occupé à bouder. Parfait. Petit raclement de gorge pour se donner un air parfaitement innocent, et elle s’éloigna de la porte.

Une dizaine de pas de plus, et elle se retrouva à côté de l’autre, à qui elle donna un savant coup de poing dans l’épaule. Pas très fort, mais il semblait que les os de sa main se soient placés, d’eux-mêmes, de telle façon à faire relativement mal. Acte purement inconscient, comme le coup de la porte. Oublions ça. Cette porte ne s’est jamais ouverte, voilà. Autre chose lui revint en mémoire, au moment où elle décidait d’occulter de dernier souvenir. Comment s’étaient-ils quittés déjà ? Oh… oh. Elle risqua un coup d’œil vers lui, mais se replongea aussitôt dans la contemplation du parc.


_ Tu sais pour la dernière fois, enfin la fin du… enfin quand je suis partie… et que j’ai… et que tu as…

Oui bien, bien, elle était sur la bonne voie. Manquait plus que l’option « traduction » des sons qui sortaient de sa gorge.

_ J’ai pas réussi à enlever la tache de la robe.

Lumineux de sincérité. Il faudrait qu’elle pense à donner des cours d’éloquence, un de ces jours. Bon, voilà, le contact était fait. Elle attendit (deux secondes tout au plus, à dire vrai), mais la réponse ne vint pas. Aussi fut-elle soulagée de trouver une nouvelle raison de détester Sir Mac… enfin « l’autre » ici présent. Mais autre chose vint perturber ses plans. Là, juste devant, installé sur la corniche, calmement terrifiant, débordant de machiavélisme et de noirceur, la plus immonde création divine ! Il venait de tourner, avec une lenteur toute calculée elle en était certaine, ses yeux noirs vers eux. Mon Dieu, il les avait repéré ! Ses moustaches semblaient en frémir d’avance. Ses griffes acérées devaient déjà frétiller à l’idée de faire deux nouvelles victimes…

Un écureuil.

L’adolescente devinait d’affreuses dents aiguisées derrière cette frimousse que tant d’autres glorifiaient. Elle était persuadée de capter dans son regard noir les élans de la rage, du sadisme viscéral des rongeurs. Au lieu de fuir, sa main s’était fébrilement agrippée à la veste de son compagnon, et devait à ce moment là lui broyer littéralement le bras.
Etre terrifiée par les écureuils était une peur irrationnelle et parfaitement grotesque. Aucun souvenir douloureux ni traumatisme n’était pourtant lié à ces adorables bestioles, mais impossible de se débarrasser d’une véritable terreur chaque fois que leurs moustaches étaient dans le périmètre. Elle lança un regard paniqué à celui qui était en train de perdre l’usage de son bras droit. C’était à mi-chemin entre « s’il ne s’en va pas je saute » et « tue-le ! Atomise-le ! Fais en des croquettes pour lézard ! ». En un mot, un regard désespérément attendrissant.


[Finalement j'aurais réussi à le plaçer mon écureuil love ]
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MessageSujet: Re: Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite]   Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite] Icon_minitimeSam 10 Nov - 0:43


«
Achète donc un de ces nouveaux téléphones, ça sera plus facile pour moi de te contacter, Jefferson! Je refuse ab-so-lu-ment de communiquer avec quelqu’un qui utilise un de ces appareils communs à tous les gens du peuple! Tu es l’élite, que diable! » Avait gentiment demandé la mère du nommé ci-dessous, il y avait environ deux ou trois mois, lors d’une de leurs rares conversations téléphoniques. La génitrice avait d’ailleurs précisé que c’était la raison pour laquelle elle l’appelait si rarement, ce qui avait évidemment poussé notre jeune anglais à acquérir une de ces merveilles de technologie dont le prix aurait pu servir à sauver tout une famille de dauphins de chine en danger. Le résultat avait d’ailleurs été le même, puisque Lady Annabeth Mc Alistair (elle avait gardé le nom de son mari, même si ces derniers étaient divorcés) n’était pas vraiment plus disponible qu’autrefois pour son seul et unique fils. Le seul intérêt dans ces appareils, avait alors découvert Jefferson en lisant la notice explicative, de ce bijou de technologie ultraplat/ultra léger/ultra design, avait été la durée de sa batterie, qui malgré les quatre centimètres carrés et demi de périmètre, pouvait durer jusqu’à trois mois sans être rechargée.
Apparemment, il était temps. Trois mois, à croire qu’il l’avait achetée en attente de ce jour ou il se retrouverait seul sur un toit de Yale avec une anticonformiste addict des caméras en tous genre, et en quelque sorte la seule fille qu’il ne voulait plus voir en ce monde. Et il était coincé, songea-t-il encore, tendit que, la tête baissée, il observait le bout de ses chaussures italiennes en cuir, ne remarquant pas qu’au même moment, sa camarade était en train de refermer subtilement la porte sensée leur donner a tous deux l’accès à la liberté, et la distance minimale de sécurité dont Jay avait besoin pour le séparer de Vanessa.
Ne disait-on pas loin des yeux, loin du cœur?

Cette phrase complètement stupide ne marchait visiblement pas dans son cas. Mais il préférait d’autant plus être loin de Vanessa, pour la raison suivante : il pouvait toujours espérer qu’elle ne pensait pas à le tuer pendant son sommeil, et continuait alors à vénérer sa mémoire, ainsi que les quelques heures passées ensembles, incluant un baiser surprise, un accrochage de l’autre coté de la frontière, et des croisages intempestifs dans un show TV qui avait apparemment fait le tour du globe.
Mais rien de cela résolvait son problème.

Tendit que l’un était assis tranquillement sur son mur, l’autre s’amusait à parcourir l’étendue de ce toit qui n’était qu’à eux (et dieu savait que si il aurait été question d’une autre détentrice des chromosome XX, il aurait trouvé comment passer le temps beaucoup plus agréablement). Combien de temps allaient-ils rester sur ce fichu sommet? Encore heureux que Jay ne souffrait pas du vertige, à l’inverse de son paternel, qui pourtant s’amusait autrefois à grimper sur les hauteurs du grand canyon. Mais c’est une autre histoire. Plus que la peur physique à l’idée d’imaginer ce qui se passerait si le toit se penchait subitement pour les laisser atterrir telles des crêpes sur le sol dur et froid qui se trouvait à une cinquantaine de mètres plus bas, Jay était en proie à la dure épreuve qu’était celle d’en vouloir à la fille pour laquelle il aurait sans doute été capable d’aller planter des choux au fin fond de l’Alabama. Aveu intérieur qu’il ne répéterait d’ailleurs pas, même sous l’effet de la torture la plus terrible.

Mais le Mc Alistair sauvage était de nature enjouée. Il ne pouvait réussir à en vouloir à quelqu’un pendant plus de cinq minutes, et d’ailleurs, c’était sans doute la raison pour laquelle il passait pour une innocente proie aux yeux de toutes les coureuses de dot d’Angleterre - sa mère comprit (c’était même elle qui les menaient à lui) - il tenait cela de son père, sans doute, et aurait-il eu une sœur, qu’elle aurait été plus calculatrice des femmes, à l’image de leur mère. Heureusement pour la planète, ça n’était pas le cas. Sa gentillesse naturelle faisait d’ailleurs penser à toutes les personnes n’ayant pas vu ses bulletins scolaires, qu’il n’était qu’un imbécile heureux, ce qui expliquait le fait que tous les élèves de sa filière de philo ne se sentent obligés de le soutenir. « Pauvre petit Jay, heureusement que ses parents ont fait une donation importante à l’université, sinon il n’aurait sans doute même pas pu y mettre les pieds. » Mais cette image, il l’avait longtemps travaillée, et n’était donc pas vraiment mécontent du résultat. N’oublions jamais l’image du petit et timide Jefferson à lunettes épaisses et chemises à carreaux sur le front duquel il y avait écrit « intello : frappez moi je sais pas me battre». Tant et si bien qu’il était devenu l’antithèse de sa propre personne, Jefferson étant devenu Jay, tout le monde avait oublié que derrière ce visage parfait il y avait un cerveau.
En parlant de frapper… il fut tiré de son flash back perso par un violent coup à l’épaule gauche. Devinez donc qui en était à l’origine…

«
Ça va pas! »

Cri du cœur. Il ne l’avait même pas entendue approcher. A vrai dire, il était presque parvenu à oublier à présence sur ce toit étroit. Un peu plus de concentration, et il aurait pu rivaliser avec les moines les plus zens du monde. Le pouvoir de Mc Alistair est grand. Mc Alistair ne va pas montrer la moindre sensibilité… Mc Alistair…

Mais déjà, le corps contrôlant l’esprit, il se mit à se frictionner frénétiquement l’épaule meurtrie. Cette fille était terrible. Insupportable. Ignoble. Il aurait tout fait pour s’éloigner de… oh, grand dieux.

Ses yeux le trahissaient à présent. Son regard couleur marais venait de se poser sur ce visage, ces grands yeux en amande, ces lèvres qui semblaient appeler à des heures de baisers… Et d’insultes. N’oublions pas. C’était Vanessa. La silhouette. Pas de baiser. Pas d’esprit qui galvaude. Stop. Réalité égalait bras douloureux, un point c’est tout.

Nouveau but de sa vie : éviter de croiser son regard. C’était le mal. Elle venait de reprendre la parole, et Jay se risqua un regard nouveau regard sur ses lèvres qui bredouillaient quelque chose.
Quelque chose qu’il mit un peu de temps à resituer.

Elle parlait de leur première soirée! Elle s’en souvenait? Non Jay, ça n’est pas une énorme bouffée de bonheur qui envahissait ton corps. Juste une réaction naturel de l’organisme pour se protéger contre le froid.
Et mince, il s’était fait avoir. Sans le vouloir, sans prévenir, Béa le sourire était réapparut. Fêtons tous en cœur la béatitude. Soyons honnêtes : Les moines bouddhistes ne ressentiront jamais une telle euphorie.

Regard insistant de Sir Jay. Son euphorie descendit aussi rapidement que le baromètre à l’approche de l’hiver. Qu’on l’achève. Cette fille était un monstre, mais ne l’avait-il pas déjà dit?

«
Je te… » Rembourserait, allait-il dire, Maud Sade avait remplacé Béa, sa réponse s‘était faite attendre. Avant d’être bêtement interrompu par les cris de désespoir de son pauvre bras compressé.
Vanessa venait de lui agripper fébrilement le bras, le tenant comme si il eut agit de son dernier salut. Notre cher anglais ne se rendant pas immédiatement compte de l’objet de son désespoir soudain, plongea durant un quart de seconde dans la béatitude naturelle provoquée par ce contact inattendu avec l’être de ses pensées; le fait qu’il manqua de perdre l’usage de son bras ne lui effleura pas l’esprit. Comme on dit : l’amour fait mal.

Deux clignements d’yeux plus tard, Jay songea qu’il était peut-être temps de s’enquérir de la situation. Assez profité, mon bonhomme. Il baissa les yeux vers sa Silhouette qui avait l’air totalement paniquée, leva la tête vers la direction de son regard, eut un sourire carrément amusé, et rebaissa les yeux vers Vanessa, s’apprêtant à se moquer d’elle ouvertement. N’oublions pas qu’il était énerver.

Mais, grands dieux, vous comprendrez aisément le point suivant : le regard de la fille au crâne rasé était tel qu’il eut l’impression que son cœur allait exploser. Digne de la description la plus mièvre que l’on pouvait trouver dans les magasines pour ado pré pubères l’artiste pendue à son bras manqua de le faire fondre sur place. Envie irrépressible de l’embrasser. D’ailleurs, dans son regard passa une flamme on ne pouvait plus expressive.
Il allait d’ailleurs enfin céder à sa terrible pulsion, lorsque la pression de plus en plus appuyée à son bras (elle avait des ongles, semblait-il) le ramena à la réalité.

Ok, soyons clairs : on ne pouvait décidément pas lui en vouloir. Par ‘on‘, je voulait dire Jay. Par ‘ne pas lui en vouloir’, c’était clair que Vanessa était tout simplement adorable.

Adorable créature ayant peur d’une autre adorable créature. C’était à graver au fer rouge. Rappelez moi l’époque ou Jay cherchait désespérément une faille dans l’armure de sa Yankee? En voila une, et conséquente.

Inspire, expire, Jefferson, pense moines. Pense zen.

De sa main libre, il se dégagea de la jeune fille, et se dirigea vers l’être du mal d’environ quinze centimètre de hauteur. Rappelons nous d’un détail; en tant qu’issu du royaume du thé pur, il avait, genre, grandit avec les écureuils. Il y avait plus de ces casseurs de noix au pays de galles que dans tous les Etats-Unis d’Amérique. Autant dire qu’il avait grandi avec, voire même, fraternisé avec le peupler rongeur, ces derniers ayant été ses seuls amis pendant sa prime jeunesse, vous savez, du temps ou il rêvait de devenir genre anthropologue…

Heureusement qu’on grandit, n’est ce pas?

L’animal sembla sans doute reconnaître en Jefferson l’ami des animaux, car il ne fit pas un mouvement pour s’enfuir. Le jeune Mc Alistair avait toujours eu un don avec la faune, et ceux-ci le lui rendaient bien. C’était vrai qu’il n’avait pas vu un écureuil depuis son séjour d’une semaine en Angleterre, a la fin de l’été. Ça lui manquait terriblement en réalité. Un écureuil… C’était presque si il n’avait pas l’air attendrit.

Ok, d’accord, on l’approche un peu, pas longtemps… Non, Jay, ne nous fait pas un remake de l’homme qui murmurait à l’oreille des rongeurs. No way. Oops, trop tard, la bestiole lui grimpait déjà sur le bras. Non, ça n’arrivait pas tous les jours, mais dammit, le pauvre ne pouvait décidément pas contrôler toutes ses pulsions à la fois. Ok, il ne pouvait pas céder et prendre les lèvres de Vanessa. Mais, au moins, jouer quelques secondes avec cet écureuil si adorable?

Hélas, certains cotés de l’ancien Jay revenaient parfois au galop. Le fait que la jeune fille flippait totalement a cause d’un casse noisettes lui était momentanément sorti de l’esprit. Maintenant qu’on y pensait, c’était vrai qu’il devait sans doute avec l’air assez obscur, avec un écureuil à son doigt. Allez, super Jay, montre nous ta capacité de te débarrasser de la gente grignoteuse.
*Je peux pas juste le mettre dans ma poche?*
Non! Dit toi que si Vanessa et toi devez rester sur ce toit durant une durée indéterminée, autant s’arranger pour qu’elle ne te fuie pas. Même si c’était ton but premier. Souvient toi de ce regard, préfère tu ça, ou le rongeur?

*Ok, voilà…*

Et c’est ainsi que Charly (le nouveau nom du rongeur), fut posé délicatement loin du regard de la pauvre petite chose qui avait peur de lui.

Inspire, expire, et hop, Jay se retourna vers Vanessa un sourire narquois aux lèvres. Souvenons nous qu’il lui en voulait. Même si étonnamment, sa colère s’en était allé en même temps que l’arrivée de Charly.

«
Dit moi juste comment une fille insensible telle que toi est parvenue à avoir peur des écureuils… Une petite bête si gentille… »
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Vanessa Abrams
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MessageSujet: Re: Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite]   Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite] Icon_minitimeJeu 15 Nov - 17:36

Elle avait déjà lu des trucs sur les possessions démoniaques. Maintenant que sa petite tête cherchait désespérément une excuse à un geste qu’il serait inutile de rappeler, elle s’en souvenait parfaitement. Des gens qui avaient assuré avoir été possédés, quelques secondes seulement, par une force maléfique qui les avait fait agir de manière incontrôlée. Voilà, elle l’avait sa solution ! C’était rassurant, de se dire que cet acte parfaitement stupide était le fruit d’une conscience démoniaque. L’espace d’une minuscule seconde, non seulement elle se contenta parfaitement de cette excuse, mais la tension qui l’habitait se dissipa. Pfioutt, plus rien. Elle soupira, dévorant les derniers mètres qui la séparaient d’un nouveau moment de stress intense.
Et voilà, maintenant impossible de reculer. Elle allait être dévorée par un écureuil sauvage, sous l’œil indifférent d’un totem de pom-pom girls. Il ne pouvait exister situation plus terrible sur cette terre. Et, malgré tous ses efforts, son corps ne lui répondait plus. Encore un coup du démon ? Oui, sans doute. Il fallait lui donner un nom, puisqu’il semblait avoir décidé de faire d’elle sa nouvelle piaule… Karl. Karl c’était bien, assez effrayant et facile à retenir. Donc, pour en revenir au présent, Karl la fit agripper fébrilement la manche du seul être humanoïde de la scène, qui ne réagit pas dans un premier temps. Elle le supplia du regard. Seigneur, pas une seule fois dans sa misérable existence elle n’avait eut à supplier quelqu’un, encore moins un quelqu’un qui semblait la détester amèrement.

Il devenait tout spécialement beau, avec ce petit air stupide sur le visage. Mais l’objet de ses pensées elle faisait en ce moment soixante centimètres de haut, était recouvert de poil et avait l’aura démoniaque d’un génie du mal en manque de sang. Jamais elle n’avait eut autant la sensation de… manipuler ; oui, quelque chose comme ça. Parait-il que les filles usaient et abusaient de ce genre de méthode pour convaincre, se faire aider, ou endormir la méfiance. Ça avait à voir avec un certain battement, une lueur dans un regard d’une pure innocence (suspecte)… impression désagréable, en somme, que celle de profiter d’un autre être. Et elle le précipitait à une mort certaine, ne l’oublions pas, puisque dans un combat fatal l’écureuil aurait forcément le dessus. Ses doigts émirent un faible craquement en se contractant plus encore dans le tissu du vêtement ; elle ouvrit la bouche pour lui dire que ce n’était pas grave, qu’ils allaient fuir simplement devant l’ennemi.
Mais il dégagea sa main. Mon dieu, devait-elle se montrer vexée d’un tel geste ? Une part de son âme toute féminine s’offusqua d’un tel manque de douceur et, pendant un instant, Vanessa Abrams devint radicalement différente : une vraie fille. Qui avait envie de croiser les bras en faisant la moue et en attendant des excuses. Encore un coup de Karl. Elle se reprit juste à temps, retenant une fois encore un petit cri de souris apeurée lorsque Jefferson le téméraire s’approcha de l’horrible monstre titanesque. Elle refusait de voir une scène pareille. Dans une grimace anxieuse, ridicule, elle ferma un œil. Se passa alors quelque chose de très étrange.

Jefferson. Sir Jay. Juste Jay. C’était quoi cette expression bizarre ? Ses yeux avaient pris la forme de deux adorables soucoupes, son regard était vide, sa lèvre supérieure s’était retroussée comme figée dans un rictus de terreur. Ding ding. Ses épaules s’affaissèrent ; une guitare de bossa-nova entama les premiers accords complexes d’une mélodie pas désagréable, logée sous ses deux dernières côtes flottantes. Juste Jay. Sourire stupide. Karl devait jubiler, dans sa dimension parallèle. La créature la plus terrifiante que la terre ait portée était maîtrisée, domptée sur un index comme un canari.
Squizz, squiqure…
Et il y eut bien pire que ce moment atroce où elle ressembla à toutes les autres filles de cette satanée planète, il y eut plus atroce que d’être confrontée à un rongeur, plus horrible encore que d’être coincée sur ce toit sans autre possibilité de fuite que d’apprendre à voler… elle ne pensa pas une seconde à sa caméra. La normalité la guettait aussi sûrement que la stupidité. Elle regarda l’écureuil sataniste être déposé sur le rebord du toit, à distance respectable. Ses petits yeux sombres passèrent d’un humanoïde à l’autre, ses petites pattes griffues contractées contre son corps. Puis, d’un bond gracieux, il sauta du toit.

Un instant, elle eut la pensée amusante qu’un écureuil venait de faire une tentative de suicide sous leurs yeux. Des problèmes relationnels avec son écureuille ? Son patron ? Plus de noisettes ? Les raisons d’un pareil acte se succédaient. Sans savoir comment, elle se retrouva à son tour sur le rebord du toit, non pour imiter le rongeur mais bien vérifier qu’un petit corps était maintenant étendu sur le sol trente mètres plus bas. Mais bien sûr, il n’y en avait aucun. Par un miracle de la nature, la bestiole s’était faufilé jusqu’au première branche d’un arbre en contrebas, et l’adolescente discernait vaguement la forme brune sautiller entre les feuilles, avant de disparaître. Elle descendit du petit rebord et fit quelques pas en arrière. Au moment de se retourner, prête à oublier toute cette désagréable histoire, une vois surgit. Enfin, ce n’était pas vraiment un surgissement bien surprenant, puisqu’elle s’était attendue à une remarque. Il ne pouvait bien entendu pas laisser passer une telle occasion de la remettre à sa place.

Ce qui se passe ensuite, je vais le retarder un petit peu, ne m’en voulez pas. Elle avait vaguement compris ce qu’il avait dis. Vaguement, non par manque d’attention mais parce que Karl avait repris le contrôle de son corps et sa caboche. Des scènes repassèrent dans sa tête à la vitesse de l’éclair. Tout à coup, elle vit d’une manière plus suspecte la façon dont elle avait parlé à Debbie la pom-pom, pour qu’elle s’en aille rapidement. Et puis, ce café proposé qui avait était venu instinctivement… et tout le reste. Inviter un parfait inconnu dans son monde, mettre une robe, emprunter carrément quelque chose à sa sacro-sainte sœur, agir comme une petite ado normale, tout ça ne lui ressemblait absolument pas. Elle ne souvenait parfaitement de tous les bons petits fils de riche qu’elle avait reconduits sans tact, et à quel point ils avaient pu la mépriser à ce moment là. C’était hypocrite de faire comme si l’explication à son comportement étrange avait besoin d’être cherchée. Elle l’avait sous les yeux. L’évidence même.

Revenons dans la réalité.
Elle avait compris ; enfin. Cette idée la révulsait, et en même temps la faisait frissonner d’une agréable manière. Tel l’héroïne d’Autant on Emporte de Vent, la Scarlett que tant de femmes auraient voulu égaler par la suite, elle s’imagina accomplir ce qui lui trottait dans la tête depuis quelques secondes. Ce serait fabuleux, romantique comme ça. Elle s’élancerait sans rien dire jusqu’à lui, agripperait le col de sa chemise (sur lequel ses yeux commençaient à loucher), le forcerait à se baisser et l’embrasserait. Vision idyllique n’est-ce pas ? Tellement mièvre qu’en tant normal son estomac aurait eut un spasme, mais pas cette fois. Plus elle y pensait, plus cette idée paraissait censée, normale, logique. Parce que si son comportement à elle avait été étrange, celui de Jay avait été plus suspect encore, n’est-ce pas ?
Elle se sentit portée par quelque chose qui ressemblait bien à de l’euphorie. Tout à coup, il n’y eut plus d’écureuil, plus de toit, plus de pom-poms, plus de différences infranchissables. Elle se sentit libre comme jamais, libre entre autre de sauter dans les bras du british plein aux as que voilà et rejouer une scène Scarlett/Red Butler, avec tout ce qu’il faudrait de mièvrerie et de romantisme débectant.

Je retarde le moment fatidique, car j’aimerais vous dire qu’elle réussit. En réalité, il y a toujours une inconnue à l’équation. Dans celle qui nous occupe, l’inconnue était ce bout de tuyau en fer qui reposait entre les deux adolescents, et que Vanessa n’avait pas vu. Cette inconnue allait lui coûter deux choses : une cheville, et sa dignité. Parce que Karl ne voulait décidemment plus la lâcher, elle se laissa aller et s’élança d’un pas résolu vers « lui », un sourire un peu niais sur ses lèvres pâles. Six mètres, cinq, quatre, trois… son pas s’accéléra encore, elle tendait presque déjà les bras et… vous connaissez la suite. Elle n’arriva jamais jusqu’à lui. Son pied se posa sur la barre de fer, comme le destin semblait l’avoir décidé depuis des siècles. Elle eut tout juste le temps de comprendre, bascula en arrière. Sa cheville se tordit dans une position guère naturelle, son corps finit par heurter le sol sans grande douceur.
L’échec le plus douloureux qui puisse exister. Elle resta allongée sur le dos, le ciel tournant d’une façon plutôt étrange, la cheville droite en feu, tremblante. La chute semblait lui avoir redonné ses esprits, la douleur également. Plus de sourire niais, plus d’envie de rejouer un vieux film fleur bleue. Seule subsistait le goût amer de sa dignité qui s’évaporait, et une honte telle que ses joues s’enflammèrent d’une désagréable manière.


_ Et si toi tu n’es pas insensible, trouve un moyen de faire venir du secours, je vais mourir ! Idiot dépêche toi !

Hurler, faire la méchante, regard en prime. Pas d’autre solution pour cacher sa cuisante défaite dans son premier et unique combat pour entrer dans le monde merveilleux des histoires romantiques mielleuses. Elle allait faire vœu de chasteté, créer une Clean Teen, travailler dans un refuge pour animaux et oublier l’existence des autres humains, c’était décidé.

[D'accord c'est nul, pardon T-T
Mais je sais pas faire la Vanessa in love moi :--': ]
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MessageSujet: Re: Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite]   Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite] Icon_minitimeVen 16 Nov - 22:12


Qu’avait-il fait aux dieux gallois pour mériter cela? Car tout était une histoire de divinité. Si l’expression favorite de Jefferson avait depuis toujours été « grands dieux », ça n’était pas pour rien. Ça n’avait rien à voir avec un coté un peu trop pieux de sa personne, le jeune homme étant passé à coté d’au moins cinq des dix commandements. Tous ceux concernant les femmes, bien évidemment. Mais il avait toujours appris que les dieux gallois détestaient les écossais, tout comme la monarchie écossaise détestait sa cousine anglaise. Jefferson, Mi anglais mi écossais avait donc apprit depuis son plus jeune age, avant même de savoir attacher un nœud de cravate ou choisir des chaussures vernies, que dès qu’il lui arrivait quelque chose, ça n’avait rien à voir avec la fatalité, mais surtout avec les dieux gallois, qui, comme chacun savait, étaient beaucoup moins puissants que leurs confrères écossais et cherchaient à se venger.

Ce qui, pour en revenir à notre sujet de départ, revenait à dire que ce qui arriva à Vanessa Abrams au moment ou elle s’approchait de Jay avec cet air tellement adorable sur le visage n’était qu’une question de dieux. Vous voyez… comme si quelqu’un avait glissé subtilement ce tuyau sur son chemin, brisant ce moment de parfaite mièvrerie qui aurait pu figurer dans n’importe quelle série télé à l’eau de rose. Le genre de moment qui aurait pu faire vendre à CBN des poupées miniatures à l’effigie de Jay et de Vanessa pour l’éternité.
Mais… Comment dire… Impossible.

Elle avança, vers lui, un sourire léger au lèvres, aussi léger que devait l’être son humeur, puisqu’elle paraissait être portée par une bande de petits papillons qui passaient par là. Lui restait là, le regard brillant, encore heureux de cette rencontre avec son ami lui rappelant des heures de moments champêtre, dans son immense propriété de campagne. Il la voyait déjà dans ses bras, la voyait déjà sienne, et voyait déjà ces jours, semaines, mois, de tourment total partir en fumée.

Là, le disque se railla, la fille trébucha, et Cruella reprit la place de blanche neige aux cotés du prince.

Jefferson n’eut pas le temps de tendre les bras que déjà elle se retrouvait par terre. Grands dieux, elle devait souffrir mille maux. Tel le gentleman qu’il était, il s’élança vers elle, s’accroupissant à ses cotés, se penchant vers son visage rougissant, lorsqu’à nouveau le disque se railla, faisant entendre cette voix si horripilante que c’était à se demander si il n’avait pas été ensorcelé tout ce temps.

Que faire? Ils étaient bel et bien coincés sur ce fichu toit.

«
Tu ne vas pas mourir, petite imbécile, où as-tu mal?» Lâcha-t-il un tantinet agacé, la voix néanmoins aussi posée que si il tenait une conférence au sommet du G8.
Un regard à la cheville de la jeune fille, du moins après avoir entreprit de retirer le godillot avec la plus grande délicatesse du monde. Enfin, presque, car un pied gonflant était loin d’être aussi mince que… enfin vous voyez.

Aussi efficace que pouvait l’être un anglais en manque de thé, le jeune homme se dirigea vers la porte qu’il avait fermée par inadvertance. Ce qui les avait mené à cette situation. Pourquoi le traitait-elle ainsi?

Il se dirigea vers un bord du toit. Impossible de descendre par là, les gens qui passaient paraissaient étrangement aussi petit que des épingles à cravate. Qui aurait cru que Yale possédait des toits aussi important? Jay était-il amouraché de Vanessa au point de jouer l’écureuil et d’emprunter la branche de l’arbre le plus proche pour espérer un jour atteindre le sol entier et vivant?

Hum…

«
Et je pense qu’à moins que tu disposes d’un portable, on est condamnés ici. »


Jefferson, de nature toujours optimiste, ne songeait pas encore qu’ils pouvaient rester sur ce toit pendant très longtemps. Hum… attendez, il y avait bien des gens pour faire le ménage, non?

A en voir les toiles d’araignées, et autres déjections volatiles, hé bien non.

Il revint vers Vanessa, le regard neutre posé sur la jeune fille qui s’était légèrement redressé.
Oui, vous l’avez bien comprit, il en voulait encore à Vanessa. Comment leur relation pouvait elle être plus ambiguë? Mc Alistair, partagé entre son agacement d’être aussi faible, car c’était bien le mot, et son coté gentleman for ever, resta là, à l’observer.

Il semblerait que les gallois avaient gagnés. Pendant le court épisode mélangeant regards langoureux et insultes énamourées, le temps s’était relativement couvert.
Ou devrions nous plutôt dire qu’il s’apprêtait à pleuvoir, dans exactement dix secondes.

Ah non, loupé.

A peine Mc Alistair quittait des yeux le ciel, que celui-ci vint à lui, des trombes d’eau glacée s’abattirent sur nos deux amou… ennemis.

Et merde.

Et c’est alors que Jefferson, prenant la place de Jay, entreprit de retirer son lourd manteau de laine, d’en couvrir Vanessa, puis de soulever cette dernière dont le pied ne pouvait pas endurer un seul pas, ignorant ses protestations prévisibles, pour ensuite aller la poser sous le seul abri des lieux, un peu ragoûtant, certes, mais tout de même.

Petite enclave si étroite qu’ils ne pourraient jamais y entrer à deux, sauf à moins de se serrer. Puis, juste après que son regard croise le sien encore une fois, tendit que ses cheveux pourtant court s’amusaient à glisser sur son visage déjà trempé, Jefferson alla se placer debout à coté de la porte, sous la pluie glaciale, et sans manteau.
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MessageSujet: Re: Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite]   Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite] Icon_minitimeVen 16 Nov - 23:12

Tout à coup, elle eut froid. Oui oui, ce fut si soudain que ça. Comme si le vent avait emporté avec lui les quelques degrés qui rendaient l’atmosphère pas trop désagréable. Froideur en totale contradiction avec la brûlure qui se répandait dans sa jambe et son pied, avec pour épicentre une cheville décidée à tripler de volume. Ça faisait un mal de chien. Peut-être que si elle avait froid, c’était qu’elle allait vraiment mourir. Vainement, l’adolescente chercha une quelconque lumière blanche qui annoncerait son trépas. Elle allait mourir sur un toit avec Jefferson Mc Alistair et un écureuil ! Envie de fondre en larmes, tout à coup. Et dire qu’elle avait toujours trouvé pathétiques ces moments où les héroïnes de film fondaient en larmes pour une broutille. Soudain, elle les comprenait parfaitement. Quand il fallait que ça craque… mais non, elle avait encore un semblant de dignité. Peut-être qu’il ne s’était pas rendu compte de ce que Karl s’apprêtait à lui faire faire. Peut-être qu’il avait cru… autre chose. Elle préférait se rassurer ainsi, ou du moins se dire qu’il aurait la décence de ne pas en reparler. Rassérénée, elle n’en était pas calmée pour autant.

Elle avait l’impression que son immense connerie était inscrite en lettre capitales sur son front, se sentait aussi ridicule qu’une échalote qu’on aurait oublié sur le plan de travail. La métaphore quitta sa tête aussi rapidement qu’elle était venue… imbécile ? Il avait dis imbécile ? Mon dieu non ! Ses petits yeux se mirent à picoter ; discrètement, dignement. Imbécile. Elle n’entendit même pas la question. Imbécile. Pour le coup, la réplique lui avait cloué le bec. Sa colère s’était coincé dans sa gorge, mais continuait d’enfler (en parallèle de sa cheville, qui pour le coup était devenue un peu moins douloureuse). Il eut la mauvaise idée de vouloir retirer sa chaussure. Si sa jambe avait été en état de marche, il se serait reçu un coup de pied dans le pif. Mais elle avait trop mal. Conservant un semblant de décence, elle ne montra pas de signes de douleur (du moins, rien en plus de ses grognements). Quelques fines larmes prirent cependant la poudre d’escampette sur ses joues, avec l’idée d’attirer des consoeurs. La douleur, le choc, tout ce que vous voulez.

Il partit. Ah, alors c’était ça le fameux gentleman dont tout le monde vantait les mérites ? Il enlevait sa chaussure et paf se cassait aussi sec vers d’autres cieux ?! Et puis qu’il aille se faire voir après tout. S’il voulait l’abandonner eh bien c’était parfait, elle survivrait ou mourrait seule. Dans tous les cas, n’avait pas besoin de lui ! Voilà, c’était beaucoup mieux comme ça. Elle essaya de se relever, prenant alors conscience que ses pauvres fesses avaient une fois de plus reçu un choc des plus vigoureux. Génial. Non vraiment, si quelqu’un a une idée pour que cette situation soit pire… BAAAM. Non, pas ça.

Elle sentit les consoeurs plus tôt évoquées suivre le chemin des pionnières. C’était catastrophique. Elle allait commencer à sangloter, lorsque les toutes premières fines gouttes de pluie tombèrent, lorsque ses yeux louchèrent sur la pointe d’une chaussure italienne. Il était revenu. Elle renifla. Les gouttes de pluie redoublèrent, elle se sentit doublement stupide. Triplement, lorsqu’elle le vit enlever sa veste. Il faisait quoi là ? Mon dieu. C’était la seconde fois en une journée qu’il lui coupait le siffler. Elle ne dit rien, n’en fit pas plus. Ni lorsqu’il déposa la veste sur ses épaules, ni lorsqu’il la prit dans ses bras. C’était diablement… bizarre. Elle avait le regard d’une petite fille qui avait du mal à croire qu’on acceptait de la prendre dans ses bras, parce qu’elle refusait de marcher. Il allait être trempé, cet idiot.

Magnifiquement trempé.
Pour une fois docile (que quelqu’un inscrive ce moment quelque part), elle se laissa entraîner sans la moindre protestation. La colère était toujours là, différente. Tétanisée, elle fixait le bout de mâchoire, les yeux levés à l’extrême, n’osant pas faire un geste. Des petites gouttes de pluie glissaient gentiment par-ci par-là, et sur le coup elle trouva ça adorable. Ah l’esprit féminin, je vous jure. Elle-même ne comprit pas pourquoi cette impression prédominait, mais pour une fois ne rejeta pas à grand renfort d’insultes mentales. Ça n’avait dure que quelques secondes, et l’imbécile s’était laissé étourdir. Bah voilà, elle n’avait pas l’air con du tout sous son porche improvisé, avec une veste qui ne lui appartenait pas sur les épaules, tenant sur un pied à la manière d’une cigogne (l’équilibre, la grâce et le rose en moins). Pourquoi est-ce qu’il ne venait pas ? Il allait mourir de froid.
Les hommes étaient parfois tellement stupides que s’en devenait navrant. Néanmoins, on ne pouvait pas dire c’était désagréable d’assister en direct à une scène de courtoisie. Il allait attraper une pneumonie. La question était donc maintenant : allait-elle le laisser mourir ?


_ Imbécile.

Apparemment, non. Sa main s’extirpa de sous le carcan de relative chaleur de la veste et parvint à agripper le col de son camarade de galère et souffre-douleur officiel, pour l’attirer à l’abri de l’enclave (le forcer à venir, serait plus exact). Une seconde, elle se revint quelques minutes plus tôt, amorcer un mouvement pour agripper le col de sa chemise de la même manière… mais dans un tout autre but. Précipitamment, elle le relâcha, se poussa contre le mur pour lui laisser le plus de place possible.
Remarquez comme c’est toujours dans ces moments là que la situation vous apparaît tout à coup sous un jour nouveau. Remarquez également comme elle-même venait de remarquer à quel point l’endroit était petit, à quel point il était inconfortable d’être dans cette situation, et à quel point il était étrange qu’elle ne trouve pas ça plus désagréable que ça. Mais, rassurez-vous, le pire était à venir. Car, dans un élan de témérité parfaitement stupide… C'était un baiser, ça ? Si ce n'était pas le cas, ça y ressemblait fort. Mais il fut aussitôt oublié, conclut comme un élan spontané à effacé par un simple :


_ Désolée.

Clair, net, concis et sans ambiguïté possible.
Comme considérant que le sujet était clos, elle tourna la tête, passa une main sur son visage humide et se plongea dans la contemplation d’un bout de ciel d’un gris menaçant.


Dernière édition par le Lun 19 Nov - 0:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite]   Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite] Icon_minitimeDim 18 Nov - 2:18


Il pleuvait, l’eau dégoulinait lentement sur son front, ses épaules, perçant à travers ses vêtements, consistant à présent d’une chemise Armani et d’un jean diesel. Il devait avoir l’air ridicule, ainsi trempé, aussi glacé, future victime sans doute de cette atroce maladie qu’on appelle la grippe. Mais non, car Jay était résistant. La pluie était chose omniprésente dans son royaume d’origine. Mais elle paraissait beaucoup moins glaciale, lourde, voire même…mouillée.

Il préférait tout de même être ici, sur ce toit sale et trempé, avec Vanessa Abrams, que n’importe ou au monde. Être allongé dans sa chambre à regarder le plafond et penser à Vanessa ne résoudrait aucun problème. Bon, rester sous la pluie non plus, mais de toutes manières, cette fille lui avait ôté toute sa personnalité. Depuis quand n’avait-il pas passé de « bon moment » en compagnie d’une jolie fille féminine (JFF)? Il fallait qu’il se reprenne, qu’il aille de l’avant. Tout ça, c’était la faute des gênes. Il n’était pas le premier Mc Alistair à s’amouracher d’une insupportable détentrice du chromosome XX. Pour ne pas aller loin, il suffisait de voir son père. Qui avait succombé au charme d’un être diabolique dont la seule préoccupation n’était autre que sa propre personne, et qui… En clair, sa mère.
Mais toutes ces considérations n’arrangeaient ni la cheville de Vanessa, ni même son taux d’humidité qui croissait à la seconde. Il était fichu, ils allaient finir ici, seuls, et chacun de leur coté. Le fait était que Jefferson n’avait même pas pu profiter du contact de Vanessa dans ses bras. Il était sur le coup beaucoup trop agacé. C’était ridicule, cette situation était ridicule, et d’ailleurs, une fille qui ne faisait pas partie instantanément de son fan club n’était pas digne de lui. Voila, il s’en tiendrait à sa. Il n’avait aucune raison de se battre, alors que n’importe quel membre de sexe féminin de Yale, psychologue compris, aurait préféré passer une heure avec Jay que vivre au-delà de la centaine. Sauf bien évidemment, celle qu’il voulait


Grands dieux. On n’y pense pas. Ça n’était pas comme si Jefferson était normal avec cette fille à proximité. Et puis… Il se sentit comme happé. La jeune femme venait de le tirer en face d’elle à l’abri de la pluie. Son espace de sol était déjà tout dégoulinant, et ses os étaient tellement imbibés d’eau qu’il avait l’impression que c’était de la glace qui lui coulait dans les veines. Un léger sourire de remerciement apparu sur ses lèvres, et, se sentant soudain stupide, se dit qu’il était beaucoup mieux sous la pluie. Comprenez donc. Il aurait pu faire ce qu’il voulait avec n’importe quelle autre fille, mais ELLE était à prendre avec des pincettes en argent, et chaque pas qu’il faisait vers elle était comme celui que faisait un funambule perché au dessus de deux buildings. Très risqué.

Il n’avait même pas entendu son insulte. Imbécile, bien sur qu’il l’était, c’était un fait public. Mais il s’en fichait, car… C’étaient ses lèvres qui étaient posées sur celles de Vanessa, et son visage qui était si près du sien. Peu importaient ses os, ses vêtements trempés, l’endroit ou ils étaient et ses questionnements existentiels. A croire qu’il avait bien fait d’attendre.

Et puis le baiser prit fin. Et la sensation de froid revint, et la pluie se remit à tomber, et le toi réapparu.


Et Vanessa s’excusa, détournant le regard, comme si elle tentait déjà d’oublier ce qui s’était passé.
Vexant.

«
Non »

Quoi, non? Hé bien, il refusait de l’excuser. Ils étaient face à face, debout coincés dans un espace mi-clos, ils devaient discuter. C’était le moment ou jamais. Elle ne pouvait pas fuir, avec la jambe dans un tel état. Et, de toutes manières, ça n’était pas comme si ils avaient un endroit ou aller. Puisqu’ils étaient enfermés. Et ce « Excuse moi », c’était comme qui dirait la paire de ciseau coupant d’un coup sec l’épée de Damoclès qui se dressait au dessus de ses nerfs.


«
Je refuse tes excuses. Tu ne comprend rien. Tu n’es qu’une… »

Un soupir, un air profondément agacé, il était temps de vider son sac. Après tout, ça n’était pas comme si il n’avait pas déjà perdu toute trace de dignité devant Vanessa.
Oh… grands dieux. Son regard venait de se poser sur les lèvres de la jeune femme. Déglutition rapide, et sa voix monta d’un octave (mais qu’était-ce qu’un octave?)

« …
Une personne étroite d’esprit… »

Euh… Jay? Il faut peut-être que…

«
Qui se fiches des autres. Et par les autres, je ne veux pas parlez ceux qui sont derrière ta caméra, grands dieux non, mais de moi, qui n’arrive plus à penser à autre chose qu’à ta petite personne égoïste»

Trop tard.
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MessageSujet: Re: Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite]   Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite] Icon_minitimeLun 19 Nov - 1:14

Non ? On pouvait dire non au réchauffement de la planète, la traite des baleines en rouges à lèvres, les glaces chimiques, les centrales vapeurs, le nucléaire, la guerre, l’humidité, les russes, les parcs ornithologiques, mais pas à des excuses, si ? Sur le coup, elle se sentit franchement stupide. Voilà, elle allait donc se faire remettre à sa place, le grand moment était arrivé. Evitez les photos et vidéos, s’il vous plait. Interdite, elle n’osa pas répondre. Et dire d’habitude… il n’y avait plus d’habituel qui tienne, à dire vrai. Habituellement, elle ne se tordait pas une chemise en voulant embrasser un idiot, pour ensuite réussir son coup et s’excuser aussitôt. Habituellement, elle montait des films dans sa chambre sombre en sirotant un soda chimique. Il avait l’air sacrément décidé, ce qui la conforta dans l’idée de rester silencieuse. Il était en colère, c’était compréhensible. Elle avait probablement profané son corps d’idole en l’approchant, et il lui fallait la remettre à sa place.

A plusieurs reprises pourtant, elle ouvrit la bouche, donnant l’impression d’être un poisson suffoquant hors de l’eau (minute de silence pour Melchior). Elle s’attendait au début aux insultes les plus… insultantes. Ou disons, plus précisément, s’attendait-elle à ce qu’il use de ce qui ferait le plus mal pour lui faire comprendre qu’elle n’était pas à sa hauteur, et blabla. Peu importait sa fierté maintenant, elle ne comptait plus le démentir sur quoi que ce soit ; plutôt l’écouter dans un silence religieux jusqu’à comprendre enfin. Etroite d’esprit ? Instinctivement, elle passa la main sur son crâne et fronça les sourcils. Il avait un culot, de lui dire ça en face ! Sa mâchoire se contracta, se souvenant de tous les efforts accomplis pour ne pas être étroite d’es…qu’est-ce qu’il venait de dire ? Non, il ne l’avait pas encore dis. Mais, comme un troisième œil greffé pas loin de son cœur, elle connaissait la fin de sa phrase. Il lui fallut un moment encore pour mettre tout en ordre, et comprendre vraiment ce qu’il venait de dire.
Peu à peu, elle retira de ces quelques mots la colère, les quelques gentillesses à son encontre, la référence à sa passion apparemment trop dévorante, celle à sa névrose également, et il resta… penser à elle ? Ça voulait dire quoi ça ? Est-ce qu’il pensait à elle comme on se souvient des réductions de cuisses de poulets dans le snack du coin ? Ou comme le numéro de sa carte gold, pour ne pas l’oublier ? Ou encore pensait-il à elle comme… à sa mère ? Elle grimaça, n’étant finalement pas bien sûre de vouloir vraiment savoir comment il pouvait penser à elle. Rester stoïque, imperturbable, glaciale, pour au moins lui faire comprendre que ce qu’il venait de dire était terriblement blessant. Et malgré tout, le côté féminin de ses gènes se mit à glousser de satisfaction (sensation intolérable et inexplicable). Elle resserra les pans de la veste autour de ses épaules, constata que malgré la pluie elle conservait l’odeur de son propriétaire.


_ T’as raison, je suis égoïste. Alors je retire mes excuses, et n’espère pas que je t’en fasse jamais plus ! Et si toi tu essayais de m’en faire eh bien… je ne les accepterais pas !

(rarement eut réplique plus pathétique, manquant à ce point de spiritualité) Et, à mesure qu’elle prononçait ses quelques mots avec une verve guère convaincante, elle se rendit compte de leur double sens. Elle retirait ses excuses, parce que n’étant pas désolée, et espérait… là tout de suite, aurait préféré être un mec à dix mille lieues d’ici. Parce que, soyons honnête, ça faisait terriblement mal de le voir comme ça, mouillé comme un épagneul qui aurait pris une saucée, avec le regard d’un animal malade et battu. Et c’était gênant, également, parce qu’elle savait que quelque part c’était plus ou moins de sa faute. Que voulez-vous, dans sa modeste éducation, on ne lui avait appris ni à être une fille, ni à avoir du tact. Maintenant cependant, le temps se chargeait de faire son éducation sur le premier point. Elle compta les petits cailloux humides qui reposaient sur le sol et se prit d’affection pour le bout de ses chaussures, refusant à tout jamais de regarder autre part.

Peut-être bien que l’esprit d’Anne Sherley rôdait dans le coin, ou que Karl avait repris le contrôle de son corps, ou encore qu’ils étaient un seul et même… délire, mais le fait qu’elle s’autorisa un minuscule sourire de paix. Après, allez savoir s’il allait décider de la gifler en pensant qu’elle se fichait de lui, ou être vexé. Peut-être même que les vagues bruits qu’elle discernait travers la bruit n’avaient rien à voir avec les battements de son cœur mais étaient des pas dans l’escalier (c’était fort possible, son cœur avait rarement eut une résonance métallique).
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MessageSujet: Re: Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite]   Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite] Icon_minitimeLun 19 Nov - 13:44

[Et maintenant en totale exclusivité dans le GG show : nous donnons la parole aux pensées de Jay]

Inspiration, expiration.

Qu’on l’achève immédiatement. Il n’avait pas voulu dire ça. Vraiment? Oui, vraiment. Lui, tout ce qu’il voulait, au départ, c’était Vanessa. Et pas à devoir faire des révélations stupides à Vanessa, vous pigez la différence?
Soyons sérieux : Qui avait déjà eu la chance d’entendre Jefferson déclarer sa flamme? Personne. Il ne s’était jamais déclaré. Jamais. Même aux filles qui sans doute le méritaient plus que cette Yankee. Mais tout ça était un point de vue purement subjectif de la conscience que je suis. Voilà. Il avait fallu qu’il se laisse bouffer par cet assaut de vérité. Et en tant que conscience, je refuse d’être mêlé à ça. Tout ça, c’est la faute de l’autre sub-c. toujours en train de cracher le morceau, celui là.


C’était fou comme le fait de dire les choses à voix haute les rendaient réelles. Lorsqu’on disait quelque chose, c’était qu’on attendait une réponse, en retour. De préférence, une réponse positive. Mais la prévisibilité n’était visiblement pas un talent caché de Vanessa.
Qui grimaça.
Pas vraiment le genre de réponse à laquelle on s’attendait, après ce genre de révélation. Elle se fichait de lui, là, non?
Un premier crac, violent, se fit sentir du coté gauche de la poitrine de Jay. Oh, grand dieux, cet endroit même qu’on lui avait tant de fois reproché d’en être dépourvu. Apparemment, non. Il suffisait juste d’attendre la bonne personne, et il avait fallu que ça soit elle.


Cette fois ci, c’est à mon tour, l’ego de Jay, de prendre la parole. QUI était-elle pour se permettre de lui, que dis-je, de NOUS rejeter ainsi? Était-elle inconsciente? Stupide, aliénée? Combien de femmes sur cette planète aurait pu répondre d’une manière aussi désinvolte, voire carrément inintéressée à Jefferson Mc Alistair?
Elle ne semblait même pas avoir comprit. Sa réponse était le résultat de quelqu’un qui ne voulait pas perdre un combat, alors que Jay venait tout juste de se déclarer. Et maintenant?
Et bien, en tant qu’Ego d’une personne totalement imbue d’elle-même, du moins en tant normal, car je dois avouer qu’après quelques vacances, tout ce que je vois c’est un être dévasté, et heu… Pathétique. Il faut que je fasse quelque chose, vous le comprendrez aisément.

Mais l’Ego ne pu faire grand-chose, car, fraîchement de retour, il n’avait pas encore déballé toutes ses armes. Le seul point positif de cette situation était et avait été le fait que Jefferson était tellement sous le choc, et de sa révélation, et de la réponse totalement Abrams de Vanessa, qu’il en avait totalement oublié le froid qui lui rongeait les os, et l’eau qui lui dégoulinait sur le visage.
Que dire? A quelque chose, malheur est bon.

«
Très bien »

Après tout, c’était peut-être Jefferson qui avait mal comprit, mais, contrairement à lui, cette fille était des plus ambiguë. Son air contrit resta un air contrit, on ne peut rarement contrôler ses maxillaires à un moment pareil. Oh, quoi que si. Au léger sourire de Vanessa, il en fit un autre, tout aussi léger, mais un tantinet plus froid. Était-ce le signe qu’il abandonnait le combat? Probablement. C’était peut-être mieux. Il survivrait, tout comme il avait survécu lorsqu’à six ans, il s’était fait humilier dans la cour de récréation après avoir déclaré sa flamme à une certaine Warldorf. Apparemment, les déclarations ça n’était pas vraiment son truc.

Il tendit les mains bleutées par le froid et attacha le premier bouton de sa veste, toujours placée sur les épaules de Vanessa. Le tout donnait d’ailleurs à la jeune femme des airs de petit Chaperon. Adorable dans sa dureté. Il manquerait plus qu’elle attrape froid.

Et puis, la porte s’ouvrit d’elle-même. Enfin, pas tout à fait… Un type en salopette bleue à l’air profondément agacé surgit alors.

«
Vous deux! Qu’est ce que vous fichez ici? Vous ne savez pas que c’est totalement interdit de monter sur les toits? Vous êtes bons pour une sacrée retenue! »

Jay le diplomate bafoué (titre idéal pour une BD future…) quitta leur abri et s’avança vers lui. Il le dominait bien d’une tête. Malgré le fait qu’il ressemblait particulièrement à une éponge, il avait quand même cent fois plus de prestance que l’autre.

«
Pardonnez nous Monsieur » En espérant que l’autre non plus ne lui fasse pas une crise du ‘je ne te pardonnerai jamais’ « Mais nous avons été victime d’un attrape nigaud assez cocasse, sans doute ce que l’on appelle un ‘bizutage’ et nous nous sommes retrouvés sur ce toit en pensant qu’il s’agissait de la salle de chimie A98... Avant même que nous ayons pu nous retourner, ces infâmes créatures nous avaient enfermées. Ma pauvre camarade s’est d’ailleurs foulé la cheville en tentant de… -médite, médite- tenter de s’échapper par la voie des écureuils. Heureusement que j’était là pour la rattraper, car je doute qu’un si malheureux accident ne soit à l’honneur dans votre curriculum vitae… »
Mc Alistair ou l’art de jouer du pipeau, 26 dollars chez tous les bons libraires.

Et l’autre de se tourner vers Vanessa :

«
C’est vrai mademoiselle? »

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MessageSujet: Re: Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite]   Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite] Icon_minitimeLun 19 Nov - 16:27

[Petite préférence pour l’ego hum oui]

Très… bien. Doublement bien. Parfait, donc. Il ne pouvait pas y avoir meilleure conclusion à ce que qui avait faillit arriver. Voilà. On agit en adulte responsable (ou autruche, au choix) et la page se tourne d’elle-même. Elle avait légèrement hoché la tête, apparemment en accord avec la froideur (tout nouvelle) qu’il avait décidé d’instaurer. Comment ruiner d’intenses efforts de quelques secondes, pour geler un embryon de relation ? Mais par le geste qui suivit, bien sûr. Elle se tendit, les yeux vers le bas, la main à la limite de son champ de vision boutonnant la veste. Pourquoi ? Euh… bonne question. Il était tellement… bizarre. C’était peut-être une erreur de le voir si prévisible, finalement. Suivirent les deux maigres rictus que vous connaissez, plus crispés qu’autre chose. N-ième ouverture de bouche pour une remarque hautement spirituelle, qui clorait tout ça. N-ième abandon, devant la première difficulté que représentait la dignité. Et puis, il avait l’air… un air, voilà. Un air pas particulièrement réceptif, d’un gars qui se laisserait lentement glisser vers la dépression. Non, elle hallucinait sans doute. Le froid lui engourdissait la tête.

Et puis des pas… non, ce n’était décidément pas son cœur. La porte grinça en s’ouvrant, quelqu’un passa la tête par l’embrasure pour hurler aussitôt. Etait-ce un air déçu qui s’imprégna sur son visage exsangue ? Ça y ressemblait. Elle se contenta de faire abstraction de tout ce que pourrait dire leur sauveur, entendant vaguement Sir Jay user et abuser de son éloquence pour les sortir de là. Il avait vraiment envie de partir maintenant, hein ? Soupir. Du bout du pied, elle fut rouler un caillou, qui partit ricocher sur un confrère, lequel disparut dans l’obscurité. Mais quelque chose la sortit de ses pensées de plus en plus moroses, stoppant l’élan de quelques reniflements. Vrai ? Vrai quoi ? Elle lança un regard à qui vous savez, perdue, n’ayant pas écouté un traître mot de leur échange. Finalement, c’est dans un élan de confiance fatiguée qu’elle répondit, décidant une fois pour toutes de le laisser partir et voguer vers un horizon d’écureuils.


_ Oui… c’est ça.

Le concierge sembla se calmer devant l’air défait de l’adolescente. Il marmonna quelques insultes bien senties sur les étudiants et leurs bizutages cruels, puis ouvrit grand la porte en les invitant à sortir. Digne, elle sortit de sous l’abri et claudiqua jusqu’à la sortie, évitant une grimace qui l’aurait trahis.

_ Retournez à votre chambre et mettez de la glace dessus, crut bon de conseiller le concierge.

Elle lui adressa un regard de tueur sous contrat, sans même savoir ce qui lui prenait de ressentir une telle animosité envers celui qui les tirait de ce mauvais pas. Il tendit une main pour l’aider, vu qu’elle arrivait aux escaliers et que la descente s’annonçait laborieuse (et douloureuse) mais la jeune femme le repoussa en grognant. Rien de plus que des marches, elle avait encore une jambe non ? Bon, on est d’accord.
Un petit quelque chose lui redonna pourtant un maigre espoir de pouvoir (encore) s’excuser, lorsque le concierge demanda à Sir Jay de la raccompagner. Elle perçut une réponse qui, malgré le bruit assourdissant de la pluie, semblait négative. Agacée malgré tout, et tenaillée par l’envie de dévorer un pot de glace, elle commença à descendre les marches, les dents serrées. Journée merveilleuses, discussion merveilleuses, événements fantastiques… C’était fatiguant d’être poursuivie par la malchance, tout de même. Oui, au cas où vous vous poseriez la question, elle mettait tout ça sur le compte du manque de chance, et non pas sur comportement ô combien stupide (tandis que, de son côté, Jefferson accusait les mauvais dieux Gallois).

A grand renfort de grognements et de sifflements bizarres, le concierge finit par leur fausser compagnie. Une histoire de toilettes hors d’usage et de dégâts des eaux, apparemment. L’escalier se retrouva donc être le théâtre d’une scène à l’intensité dramatique insupportable. Il ne semblait pas plus concerné que ça par le mauvais état de Vanessa, laquelle semblait prête à tourner de l’œil à la moindre nouvelle catastrophe. Au prix de quelques gémissements de douleurs, elle finit par vaincre les escaliers. Entre temps, Sir Jay était calmement passé devant, restant encore dans les parages pour on ne sait quelle raison (ah ah). Etonnant comme une simple cheville foulée, un flirt potentiel et les prémisses d’une pneumonie rendaient son état pathétique. Fatal ? C’était bien possible.
Il restait trois marches avant la délivrance. Le concierge s’était envolé vers d’autres cieux bien lointains, les laissant à leur triste sort. Vanessa n’avait jamais fait confiance à son corps, ni à tout ce qui était vivant. Ainsi donc, pendant cette seconde qui précéda sa perte de conscience, elle eut le temps d’insulter mentalement ce petit corps qui ne supportait pas la moindre blessure. Et, également, elle eut le début d’une pensée pour Sir Jay, qui se trouvait trois marches plus bas, s’était tourné vers elle prêt à lui dire quelque chose de sans doute très réfléchi, et qui allait avoir une surprise… surprise ! Vanessa venait de rendre l’âme, et s’écroulait, avec la grâce d’un pachyderme.
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MessageSujet: Re: Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite]   Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite] Icon_minitimeJeu 22 Nov - 0:35


Nous étions à la limite de la fin du monde. Jefferson n’avait pas seulement l’air énervé, mais il l’était vraiment. Enfin… Lorsqu’on analysait son état d’un peu plus près, on se rendait compte que son état était plus proche d’une espèce de coma éveillé que de la colère. Oui, Jefferson était tout simplement abattu, et lorsqu on le connaissait, on se rendait compte que… C’était très mauvais signe. Mais laissons le broyer du noir en paix, il finirait bien par s’en remettre, un jour. Peut-être même qu’un retour dans son pays natal serait le bienvenu. Après tout, Oxford valait bien Yale, non? Et puis là bas, il pourrait purifier ses pensées et redevenir lui-même. Un être sans Vanessa Abrams.

Bonne idée, elle ne le méritait pas.

Il avait donc résisté à l’envie irrépressible de l’aider à marcher, mais… Elle semblait se débrouiller assez bien toute seule, elle le lui avait bien fait comprendre. Jay fut guidé par son once d’amour propre, et se retint donc de lui proposer son bras. Si il n’était pas descendu tel l’éclair? Et bien… Simplement parce qu’il était ralentit par toute l’eau de pluie que son ‘petit’ corps avait absorbé. Et parce qu’il était quelque peu préoccupé par l’état de cette cheville qui, à son humble avis, n’allait pas se rétablir avec la seule aide de quelques vulgaires glaçons. Il était fort prévisible que Vanessa allait s’en contenter, d’autant plus que l’autre roturier avait tracé plus vite que son ombre, les laissant seuls, chose qui n’aurait été indispensable, à présent.

Mais ça n’étaient pas ses affaires. Il se fichait comme de sa première Rolex de ce qui pouvait bien advenir à Vanessa. Il se sentait vide, mais ce sentiment était facilement explicable : son corps était beaucoup trop occupé à s’auto réchauffer, pour se charger de la partie battante, rouge et qui transmettait accessoirement du sang à tout son corps. Il se retourna pour lui faire part du fait qu’elle devrait sans doute se rendre à l’infirmerie, au cas où

«
Grands dieux, Vanessa! » Elle venait de s’effondrer, et il avait du presque bondir pour la rattraper avant qu’elle ne touche le sol, et finisse sur une quelconque marche. Déprimante image de la jeune femme déjà pas mal amochée.

Elle se retrouvait donc contre lui, apparemment inconsciente au possible, puisque les yeux fermés. Que faire? Inutile de dire qu’il se sentait totalement désemparé. Comment avait-il pu en arriver à une situation aussi ambiguë? De toutes manières, il n’avait pas le temps de penser. Le front brûlant de la jeune fille était appuyé sur sa poitrine humide. Apparemment elle était fiévreuse, sans doute son état était du à sa cheville qu’elle avait du supporter durant un bon quart d’heure. Et ce, sans ce plaindre.


Un soupir que l’on pourrait prendre pour de l’attendrissement, et qui l’était sans doute, et Jefferson souleva à nouveau la jeune fille légère comme une plume.

Infirmerie, penser infirmerie… Il n’y avait personne dans le bâtiment et les quelques élèves passant ne trouvaient rien d’insolite à ce qu’un type trempé porte tel le prince charmant un individu inconscient. Individu, car Vanessa devait tout au plus ressembler à un petit garçon, emmitouflée comme elle l’était dans la large veste de son sauver. Et Jay, dans son cas aurait plus été d’ailleurs un lord humide qu’un prince charmant. Mais passons sur ces détails sans importance, l’on peut juste constater que le taux d’inhumanité des américains frisait la névrose.

Le jeune homme était à la recherche de l’infirmerie. Bâtiment administratif, c’était bien ça?
Citation :

«
Absente pour la journée »

On se moquait du monde… ainsi, Vanessa allait mourir dans ses bras? Que faire, réfléchir… l’emmener aux chambres des filles et… la laisser là? Il ne connaissait même pas sa chambre. Bon sang, qu’est ce qu’il se passait? Yale n’était pas sensée être l’une des facultés les plus prestigieuses du monde? Et ils n’avaient pas une infirmerie en état?

Non, Jefferson ne s’affolait pas du tout. Mais lorsque vous aviez la personne qui venait à l’instant de briser votre cœur inconsciente dans vos bras, il y avait de quoi devenir parano. Et accessoirement être fou d’inquiétude. Ses pas le guidèrent alors vers le bâtiment le plus proche : la résidence des mâles de Yale.
Premier étage, chambre de droite, il dû chercher quelques secondes les clés, puis entra enfin dans le domaine partagé depuis environ un mois avec un certain Flaherty amateur de poireaux.

Il fallait savoir que les colocations étudiantes n’étaient pas très grandes, mais néanmoins assez pour laisser la place à un petit canapé sur lequel il allongea la jeune fille, pas très grand. Que faire, il n’avait pas fait infirmier, et n’avait jamais été doué en secourisme. Comment ranimer une jeune fille inconsciente souffrant accessoirement d’une entorse et d’une fièvre bouillonnante?

Il lui installa un oreiller sous la tête.

Heu… là c’était mieux?

Elle n’avait pas l’air mieux. On réfléchi… Il brancha son téléphone, et appela sa gouvernante, là bas, en Angleterre. Une gouvernante est à un anglais bien plus indispensable que sa propre mère, chose à savoir…

«
Mon dieu Jefferson, comment avez-vous pu vous mettre dans une situation pareille? » s’écria t-elle alors après qu’il lui ait expliquer la situation quelque peu agité.

«
Alors écoutez bien… »

Et c’est ainsi que, un quart d’heure plus tard, la jeune fille était débarrassée du lourd manteau humide de Jay, se retrouvait avec un bandage précaire mais solide autour de la cheville, et était couverte d’un épais patchwork à carreaux, tendit qu’un tissu humide se trouvait sur son front. Plus glamour, tu meurs.

Après avoir raccroché en ayant eu pour ordre de ne plus tourner autour de Vanessa durant son sommeil de plomb (dites moi seulement pourquoi personne n’avait songé à appeler une ambulance?), il suivit les derniers conseils de sa cher nurse, à savoir d’aller prendre une douche brûlante pour éviter de se retrouver dans le même état, puis revint s’enquérir de la santé de sa malade, le visage tendu par l’inquiétude.
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Vanessa Abrams
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MessageSujet: Re: Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite]   Un Joyeux Non-Anniversaire [Pv Marguerite] Icon_minitimeSam 24 Nov - 23:56

[J'avoue c'est nul et ça fait pas vraiment avancer les choses... et on avait dis qu'on mettait d'abord Annabeth en route mais... pas pu m'en empêcher euh ]

A quelques mètres de la forme avachie et trempée sur le canapé, la voix patiente de la gouvernante piaillait calmement dans la pièce. Lui, paraissait se calmer à mesure que sa seconde mère lui expliquait la marche à suivre, qu’il écoutait religieusement, prêt à prendre des notes semblait-il. Pendant ce temps, elle faisait un merveilleux rêve avec des lutins… qui finirent par vouloir la mette de force dans un énorme chaudron pour un brunch improvisé, dont elle était le met principal. A l’instant où un lutin au sourire figé finissait de couper une carotte en tranche, elle s’éveilla. Par « s’éveiller », je ne fais pas vraiment référence au doux réveil de la princesse endormie qui, les joues rosées, demande innocemment l’heure, mais bien à l’éveil brutal conséquent à toute perte de conscience inopinée, agrémentée d’un cauchemar atroce. Ainsi donc, elle s’éveilla… le linge humide qui reposait sur son front glissa son nez puis sa bouche, entrouverte dans ce qui semblait être un cri de surprise silencieux. Encore groggy, elle enleva lentement de linge de sa figure, laissant ses yeux s’habituer lentement à fonctionner de nouveau.

Bien, elle était en vie. Ce n’était pas comme si une cheville foulée pouvait se révéler mortelle, hein ? Cette constatation approuvée, elle se redressa un peu plus dans l’idée d’aller voir l’étendue des dégâts (une peur irrationnelle lui murmurait que sa cheville n’avait cessé d’enfler pendant son sommeil forcé…). C’est seulement alors qu’elle remarqua la couverture. Apprenez que, dans ce genre d’état, les observations semblent venir lentement, presque avec paresse, mais toutes dans une file bien logique. Une main posée sur le patchwork géant, qu’elle identifia rapidement comme étant typiquement british (le mariage étrange des couleurs, peut-être), elle leva la tête et prit conscience du lieu. Lieu qui lui était parfaitement inconnu, tant et si bien qu’un moment donné lui glissa l’idée qu’elle avait été kidnappée. Se pincer l’arrête du nez jusqu’à en avoir mal lui fit retrouver ses esprits.
Deux autres constatations arrivèrent ensuite pêle-mêle. La première était qu’elle n’avait plus froid, et que ses vêtements avaient eut le temps de sécher à moitié (vêtement toujours sur elle, Dieu merci). La seconde, légèrement plus étrange, fut le regret de ne plus sentir cette odeur particulière, qui datait du moment précis où elle avait enfilé une veste qui n’était pas la sienne. Mais, à bien y réfléchir (ou sentir), la même odeur restait présente. De fil en aiguille, elle finit par comprendre l’évidence. Son visage pâle se figea dans une expression d’étonnement, où flottait la frétillante idée de s’enfuir d’ici, et au plus vite. Elle balaya trois fois la petite pièce du regard, ne pouvant s’empêcher de remarquer la différence entre ses deux extrémités : le côté british et ordonné à droite, les posters bizarres et bordels multiples à gauche.

Et il n’était pas là. Bien… elle aurait peut-être le temps de filer à l’anglaise. Evidemment, son état aggravait encore son manque flagrant d’observation. Ainsi, pas une seconde elle ne se douta que son preux sauveur était tout simplement en train de sortir de la douche, sans faire de bruit, lui-même ne se doutant pas une seconde que la petite chose à moitié morte sauvée des eaux était en train de se lever… pour quoi ? Ah oui, fuir. Elle écarta la couverture qui la maintenait dans un carcan de chaleur à regret, et se leva avec précaution. Sa cheville, prise dans un solide étau protecteur, n’eut pas à subir l’épreuve d’un premier pas, puisqu’elle la laissa en l’air. Mon dieu, il lui avait même fait une mini atèle de fortune… ou peut-être qu’elle se trompait complètement et que celui qui l’hébergeait provisoirement n’était pas celui auquel elle pensait.

Une seule manière de vérifier.
Elle n’avait jamais été particulièrement curieuse, ni intéressée par la vie des autres, à dire vrai. Mais là, tout de suite, il devenait vital d’obtenir réponse à ses questions. Donc, de fouiller. En quelques bonds unijambistes, elle parvint jusqu’à la commode, près du lit qui lui semblait être celui de Sir Jay. C’était mal… pas bien… elle irait se confesser ; il fallait une première fois à tout. Ainsi donc, l’éclopée que voilà se retrouve à ouvrir lentement le premier, puis le deuxième tiroir de la mystérieuse commode. Le dernier se retrouva plein de surprises. Elle ne fit pas attention aux lettres rosées qui prenaient une bonne partie de la place, l’intuition qu’autre chose se trouvait dessus la tenaillant. Au bout de quelques secondes, elle sortit la main, triomphante, ses doigts diaphanes tenant fermement un bout de papier glacé.

La photo ne semblait pas ancienne ; peut-être un an ou deux tout au plus. Il montrait Sir Jay (ah tiens, donc elle ne s’était pas trompé), avec quelqu’un d’autre. Une fille. Elle n’en fut pas réellement étonnée. La demoiselle en question avait les mains sagement croisées derrière le dos, était habillée à la dernière mode, avait le regard blasé de tous les gosses de riches mais avec ce petit air effronté propre aux adolescents. Et Jay… fidèle à lui-même. Parfait, prenant la pose adéquate, sagement installé à côté de sa compagne figée. Ils étaient comme deux inconnus posant pendant un obscur mariage. Elle retourna la photo : « Maïa et Jefferson, été 2005, repas préparatoire ».
Préparatoire ? Elle arqua un sourcil, étonnée. Ce truc ressemblait de plus en plus à une photo témoin. Vraiment bizarre. Maïa… peut-être sa sœur, ou un cousine ? Après tout, elle ne savait rien de lui (si ce n’est qu’elle pouvait d’or et déjà éliminer l’option « amie »). Et puis, qu’est-ce que ça pouvait lui faire ? Rien du tout. Même si ce bout de papier la turlupinait d’une drôle de manière.

La porte s’ouvrit. Merde. Ça ne pouvait arriver qu’à elle. Voyons, la situation n’était pas si compromettante. Il y avait une photo intime dans sa main, une commode éventrée à côté et…et… Elle voulut refermer le tiroir, son large tee-shirt se prit dedans. Le temps d’arranger la chose, puis de faire demi-tour pour retourner sur le canapé ni vu ni connu : le drame. Un coin de meuble inopiné qui cogne la jambe, un cri de douleur, une main qui se détend… une photo qui volette calmement jusqu’à terre, aux pieds de son propriétaire d’origine, qui vient tout juste de sortir de la douche.
Oups.
On dit quoi dans ces cas-là ? Pardon d’avoir violé ton intimité, fouillé dans tes affaires, trempé ton patchwork et coincé sur un toi ? Hm… plus tard, les excuses.
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