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| Telle est la question [Libre] | |
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Melvin Jensen Artiste
Nombre de messages : 12 Age : 33 Date d'inscription : 09/11/2007
| Sujet: Telle est la question [Libre] Sam 10 Nov - 20:32 | |
| Il était tard, la nuit était tombée depuis belle lurette, le froid était arrivé peu de temps après l'obscurité et Melvin se baladait tranquillement à l'extérieur de son département de philosophie, après avoir fait travailler ses pauvres petites méninges durant quatre heures de cours. La chance. Ou pas. L'université.. Voilà bien quatre semaines que tous les étudiants de Yale avaient repris le chemin de la fac, se demandant quelles étaient les surprises qui les attendaient cette année. Pas de bizutage ? C'était un bon point pour Melvin, lui qui avait horreur de servir de bonne poire. Pas de blagues débilement profondes avec du ketchup ou dentifrice, c'était encore mieux. Après tout, si ils étaient à Yale, ce n'était pas pour s'amuser ? Hein, comment ça ce que je dis n'est pas totalement vrai ? C'est pas faux non plus n'est-ce pas ? De son arrivée sur le sol américain jusqu'à son arrivée à Yale, Melvin n'avait jamais entendu parlé de la dite jeunesse dorée. Elevé par une famille trop catholique, le jeune suédois n'avait jamais pensé que des personnes certainement plus connes que les autres auraient le courage de montrer qu'elles étaient supérieures. Premièrement parce que c'était plus que ridicule, deuxièmement, parce que ce n'était pas vrai. Il avait une bonne théorie, dès lors que les parents étaient friqués, les enfants ne réfléchissaient plus avec leurs cerveaux mais avec le compte en banque de leurs géniteurs ! Quelle découverte me direz-vous ! "Où est-ce que je pourrais bien aller après avoir obtenu mon BAC ?" Coup d'oeil sur le dernier relevé de compte. "Ah bah tiens, pourquoi pas Yale, Papa peut faire un don pour le construction d'une énième (oui parce qu'il n'était le premier à avoir cette idée) bibliothèque !".
Quelle ne fut pas la surprise de Melvin quand il mit les pieds pour la première fois à l'accueil. Diantre ! Quelle était cette réunion de gosses de riches, affublés pour la plupart avec du Ralph Lauren, du Gucci et autres marques ultra-tapent-à-l'-oeil-mais-c'-est-le-but. Waow bis. Impressionnant, Melvin n'avait jamais vu une scène pareille, mais pour vous donner une idée, il avait l'impression d'être arrivé à la scène de la réception organisée par un certain Victor Ziegler. Vous savez, dans Eyes Wide Shut. Voilà, Melvin avait vécu pendant deux heures dans un Kubrick. Solitaire de nature, l'idée de se mêler à la masse n'avait même pas effleuré l'esprit de Melvin. La réponse aurait de toute façon été "hors de question, je n'aime pas particulièrement les animaux de la jungle". Oui parce que ce monde ressemblait trait pour trait à un décor de jungle où toutes les filles se battaient pour n'importe quoi et que les membres de la gente masculine étaient tous occupés à s'impressionner les uns et les autres. Mais quel avenir ! Incroyable ! Cette légère misanthropie l'avait empêché d'approcher et de prendre contact avec un de ces énergumènes. Où était l'intêret d'ailleurs ? Parler chiffon ou football ne l'intéressait vraiment pas. Et à cause (ou grâce) à ce trait de caractère, Melvin était genre, l'anonyme avec un grand A. Et c'est bien sûr pour cette unique raison que le jeune homme marchait, les mains dans les poches, tête baissée, à travers le froid de l'automne, s'amusant à sauter dans les tas de feuilles dès que l'occasion se présentait. Autant dire tout de suite que les rares passants le prenaient pour un dégénéré, surtout quand il le voyait simplement vêtu d'un jean, d'un t-shirt groupiesque des Velvet Underground et d'une légère veste en cuir... Alors que ces mêmes passants avaient sorti leurs imperméables, leurs bottes en caoutchouc, les gants, les écharpes. Contraste étonnant.
Il tourna à droite, marcha sur cinquante mètres avant d'entrer chez un petit disquaire indépendant.. En ressortant cinq minutes après, juste le temps de récupérer la commande qu'il avait faite, à savoir deux vinyles des Rolling Stones, un autre de David Bowie et le dernier album des Strokes en version import et blablabla. Sans attendre plus longtemps (parce qu'il commençait vraiment à devenir un Mister Freeze), Melvin s'élança et traversa la rue, pour débouler dans un petit bar qui était en face du disquaire. Attirer l'attention, ça c'est fait. Sans demander son reste, il alla s'asseoir à une des tables, un café entre les mains avant de sortir un exemplaire de Risibles Amours, roman signé par Kundera.
Dernière édition par le Dim 11 Nov - 3:23, édité 1 fois | |
| | | Gabrielle Klein Artiste - Modo -
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| Sujet: Re: Telle est la question [Libre] Dim 11 Nov - 0:15 | |
| « Le baiser frappe comme la foudre, l’amour passe comme un orage, puis la vie, de nouveaux se calme comme le ciel et recommence ainsi qu’avant. Se souvient on d’un nuage ? »
Il devait être dans les environ de huit heures, tout au plus, et Gabrielle, mouton noir de la troupe, s’essayait à la lecture. A la lecture française pour être plus précise. Oui, monsieur, Française ! Mais contrairement à ce qu’on aurait pu supposer, cette philosophie naissante ne trouvait pas refuge dans la chambre de la jeune demoiselle, mais plutôt dans les escaliers de l’université. Il faut donc vous rappeler, petit ignorant, que cette jeune fille en question se trouvait dans la même chambre que demoiselle je-vis-à-Barney’s-pour-un-peu-que-mes-parents-l’achète. Bingo, vous avez mit en pleins dans le mile, nous parlions bien de Olivia Waldorf. Il aurait été bien entendu impossible qu’elle se retrouva dans la chambre de Kenzie, ou du moins quelqu’un de physiquement et moralement supportable, et elle dans… Un placard ou bref quelque chose qui suffirait à la contenir avec toutes ses valises… Ca signifie donc pas un placard. Lasse de voir les étudiants la regarder d’un drôle d’air, préparant peut être la petite pièce à jeter à ses pieds, Gabrielle quitta l’enceinte de l’université. En dévalant les escaliers à vive allure, elle se souvint soudainement (un peu comme une ampoule qui clignoterait au dessus de sa tête) de l’existence de Daniel Humphrey et ses cigarettes. (Cherchez le lien, il y en a un… je crois.) Elle glissa le long de la rampe, chose peu aisé quand on sait que l’ont a autant d’équilibre qu’une autruche à une patte. Arrivant enfin en bas de cette escalier de princesse (ou de Tsar, comme vous voulez.), elle tripota son téléphone afin de composer le numéro de Dan. Qui d’après ses souvenirs devait composer la foule d’amis qu’elle avait. (Foule qui, rappelons le se composait de trois personnes.) Et comme il fallait s’y attendre, il ne répondit pas. Elle laissa donc un message un peu… Agressif ? Agressivement sympathique dirons nous, puis fila. Non le bras en avant tel un futur super-man mais plutôt le pas hésitant. Il ne faisait pas chaud, et son misérable corps n’avait pas le fonction d’emmagasiner la chaleur, ni de penser à prendre un manteau en partant. C’est donc, telle la petite fille aux allumettes (enfin quand même pas… Puisqu’elle avait un briqué, donc la petite fille au briquet), qu’elle errait dans ses nuages. Nuages mentaux, soulignons le puisque malgré la fraîcheur, le ciel était dégagé et dévoilait des myriades d’étoiles. Elle sauta dans une flaque d’eau, un peu malgré elle, éclaboussa une vieille dame, et c’est à peine si elle la frappa avec son sac, Gabrielle préféra déguerpir. C’est alors qu’une seconde ampoule vient s’allumer au dessus de sa tête, éclairant un bar. Pas glauque, donc. Enfin, pas assez pour la répugner. Elle prit dans la foulé son portable, plongeant sa main dans la poche arrière de son jean, recomposa le numéro de Dan. (à force, ce n’était plus étonnant qu’elle le connaisse par cœur… on aurait presque eut pitié de Dan, cette façon dont il se faisait légèrement agresser téléphoniquement et ce à heures précises et jours précis.) Bien entendu elle ne lâcha pas un message avec une voix douce et tendre, quoique moins râleuse que le premier message. Quelques choses dans le genre : « Re-bonsoir Dan. Viens au bar en face de la fac. Dépêche toi, ta dose de caféine t’attend. ». Charmant et sympathique, vous disais je.
Gabrielle pénétra dans l’entre, un sourire anormalement grand pour une personne qui était à moitié mouillée, les cheveux épart, et l'air d'une souillon en pull cachemire. Elle s’assit à la première table qui se présentait là, toujours ce sourire de timbrée sur le visage. En fait, elle se demandait elle-même par quoi était provoqué ce haussement si soudain de ses pommettes et cet étirement de sa bouche en un rictus. Enfin un peu plus puisqu’on pouvait le qualifier de sourire. | |
| | | Daniel Humphrey Artiste
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| Sujet: Re: Telle est la question [Libre] Dim 11 Nov - 2:16 | |
| Maturité : c’était le mot de la journée. Oui, car Dan Humphrey avait comme nouveau but dans sa vie de poète de comparer les évènements de ses journées avec un mot choisi au hasard dans le dictionnaire, dès le matin. Et d’y penser durant toute la journée. Non, ça n’était pas un simple travail de littérature proposé par des professeurs surestimant un peu trop le niveau de leurs élèves, qui, pour la plupart, étaient des êtres dont le cerveau était rempli d’hormones dégoulinantes. Car Daniel n’était pas comme ça, bien entendu, il se sentait au dessus de toute cette mascarade qui virevoltait un peu partout dans les lieux fréquentés par tous les moins de 30 ans du globe. Les hormones. Et la maturité, dans tout ça? Simple, mature signifiait responsable. Aujourd’hui, Dan c’était senti mature, lorsqu’il avait du évoluer dans sa chambre étroite universitaire sans piétiner son colocataire, encore une fois complètement stone, et victime d’un abus de substance illicite. Il s’était senti mature en allumant sa cinquième cigarette de la matinée, celle de « 9 heures et demi », lorsqu’il s’était rendu compte qu’il était nullement en train d’observer l’arrière train des élèves de sexe féminin de Yale, contrairement aux membres de l’équipe de football de la prestigieuse fac, à coté de laquelle il avait eu le malheur de se placer dans le couloir. En clair, maturité, chez Humphrey, rimait avec supériorité vis-à-vis des « autres ». Ses autres qui ne planaient pas bien haut, mais qui servaient de modèle à tout le monde. Sa sœur, pour commencer. Jenny était loin d’être mature. Normal, aussi, elle avait 17 ans. Et Dan adorait patauger dans son statut d’aîné.
Maturité : un ensemble de flous fumeux et pompeux. Qui peut prétendre l’être vraiment? Maturité : Aboutissement du développement. Objectivité. Qui l’est vraiment? Pas moi.
Il s’était en effet rendu compte de sa non maturité lorsqu’il avait fermé l’œil (quoi.. Cinq minutes?) durant le cours de linguistique. Maturité ne rime pas avec sérieux, c’était avec cette dernière phrase qu’il avait conclu son poème, qui, à son image, était totalement flou. Enfin, ça n’allait pas l’empêcher de créer son projet depuis quelque temps : un club de poésie. Mais pour ce faire, il lui fallait des membres potentiels.
Matin, midi, début de soirée… Folle journée qui passa aussi monotonement que les autres. Vive la faculté, et le manque de volontariat. Il n’avait pas daigné regarder son portable, égaré au fond de son lourd manteau divers, égaré dans la doublure de sa poche déchirée.
Mais hélas, la maturité, c’était aussi répondre à des responsabilités. Si le téléphone sonne il faut répondre. Pourquoi? Car Jenny, l’une des rares personnes à utiliser son numéro pour vraiment le contacter, était une fille à problèmes. Et Dan était son sauveur.
17h59, et il se rendit compte qu’il ne s’agissait pas de Jenny, mais que les deux messages appartenaient à la seule et même personne. Gaby. Qui lui ordonnait si gentiment de se rendre au bar le plus proche.
Un soupir. Hélas, Dan ne pu résister. Non uniquement pour le regard en amande de sa chère camarade, mais surtout parce qu’il était carrément en manque de sa drogue préférée. Du moins, celle qui venait directement après la cigarette : la caféine.
Il avait fini les cours, heureusement.
Disons que la phase maturité était terminée pour le moment. Le grand poète au regard vague pénétra dans le bar, et, regardant un instant autour de lui, mit quelque secondes avant de se rappeler ce qu’il était venu y faire. Son regard croisa un instant celui de Gabrielle, laquelle arborait un sourire -chose rare-. Mais était-ce du à la présence du grand blond assis en face d’elle?
Oui, non, peut-être. Qu’on l’achève. Ça n’était pas de la jalousie, uniquement la triste découverte qu’elle était libre, jolie et souriante. Souriante, ou donc allait le monde?
Un autre poème intérieur, et Dan prit place à coté d’elle, en face de ce type. L’individu en question était en train de lire un ouvrage dont le titre, lisible sur la tranche légèrement relevée, rappelait à Dan l’Intello littéraire, à quel point il avait aimé l’ouvrage. «C'est toujours ce qui se passe dans la vie : on s'imagine jouer son rôle dans une certaine pièce, et l'on ne soupçonne pas qu'on vous a discrètement changé les décors, si bien que l'on doit, sans s'en douter, se produire dans un autre spectacle.» dit-il alors sans préambule, sans même saluer sans ami, citant comme pour lui-même, la phrase qui l’avait le plus marqué dans le livre de Kundera. Oui, il arrivait parfois à Humphrey de parler à autrui sans y avoir été invité.
Puis, se tournant vers Gaby :
« Quelque chose d’urgent dans le rendez vous, ou était-ce juste un besoin imminent de cette sociabilité qui nous manque à tous deux? » | |
| | | Melvin Jensen Artiste
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| Sujet: Re: Telle est la question [Libre] Dim 11 Nov - 4:00 | |
| L'hypothèse se voyait confirmée. Il était bien plus agréable de lire dans un café à demi glauque que d'être assis sur un banc à nourrir les pigeons en partegeant les derniers ragots avec sa meilleure-amie-pour-la-vie. A croire que la compagnie d'autres humains répugnait vraiment ce cher Melvin. Peut-être avait-il une place de premier choix dans Les Caractères de ce bon vieux La Bruyère si, bien entendu, il avait vécu durant le Grand Siècle qu'était le 17ème. Je tiens à préciser que vivre durant cette période n'était pas un de ses fantasmes. Voilà trois fois que Melvin lisait ce roman de Kundera et encore une fois, il était pris dedans. Sa tasse de café faisait des allers et retour entre la soucoupe et les lèvres du jeune homme. Regard de chien battu quand il s'aperçut qu'elle était vide. Peut-être qu'un café allongé aurait été un meilleur choix ?
Melvin jeta un coup d'oeil dehors. Misère de Dieu, il pleuvait quasiment des cordes. Il s'était pourtant préparé mentalement au mauvais temps du Conneticut. Mais rien à faire. Même le climant de la Suède était plus agréable. A ce même moment, une jeune femme fit son entrée dans le bar, trempée, dégouliant tel un chien. N'hyperbolisons pas, ce n'est pas particulièrement plaisant. Melvin n'y prêta pas plus d'attention que ça, se hatant de replonger dans l'oeuvre de Kundera. Deux secondes plus tard, il relevait les yeux de son livre, l'air effrayé, les yeux sortant presque de ses orbites en voyant ce qu'il voyait sous son nez (ou ses yeux pour faire un triple pléonasme). La jeune femme comparée à un chien mouillé quelques secondes plus tôt venait de prendre place. Devant lui. A sa table. Non, vous n'avez pas bien compris le sens des dernières phrases. Je vais donc reformuler mes dires. Un corps étranger venait de s'installer à sa table, un sourire collé sur les lèvres. Ne panique pas. Reste calme. Tout se passera bien. Melvin expira bruyamment avant de replonger dans Risibles Amours. Si la jeune femme brune attendait qu'il engage la conversation, elle se mettait le doigt jusqu'au nerf optique. Voilà, c'était dit. Melvin était social quand il le voulait. Et dans le cas présent, ce n'était pas son souhait le plus cher. Le jeune suédois risqua un regard vers l'inconnue. Elle n'engaeait pas la conversation, un bon signe. Il y avait seulement 35 pour cents que cette fille fasse partie des filles-à-papa-qui-vivent-pour-le-shopping. La preuve, elle ne s'était pas précipitée aux toilettes des dames pour se remettre un coup de gloss surpailleté et blush. Bien.
Juste au moment où Melvin allait retenter de lire tranquillement, un nouveau personnage fit son entrée dans le café et dirigea rapidement (tout est relatif) vers la table occupé par Melvin et l'inconnue. Rejoint par l'inconnu. C'était la réunion des amis maudits perdus de vue ou quoi ? Le jeune homme écarquilla les yeux en prenant soin de se cacher derrière son livre. Il y avait peut-être une explication. Melvin était si anonyme qu'il était devenu invisible ! Ainsi donc le grand brun sentant le tabac à deux kilomètres à la ronde et la brune mouillée comme un chien ne le voyaient pas et ne lui adresseraient pas la parole. Alleluia. Oui, Melvin, tu étais sur la bonne voix. Etait parce que, à priori, l'autre représentant de la gente masculine était en train de s'adresser toi en citant Kundera. Ne surtout pas réagir brutalement, ni excissivement mais réagir quand même. Melvin fronça légèrement les sourcils puis, se résolut à prendre la parole.
Ah, mesdames et messieurs, comme il est triste de vivre quand on ne peut rien prendre au sérieux, rien ni personne !
Cita à son tour Melvin, en jetant un coup d'oeil furtif à son voisin mais ne voulant pas lâcher son livre (plus précisement, se cachant derrière). Comme si il attendait vraiment une réponse. Certainement pas puisqu'il se tourna ensuite vers la jeune femme, parlant d'un manque de sociabilité évident. Chose rassurante, le jeune suédois réalisait à présent qu'il n'était pas entouré de crétins finis et de filles décolorés de l'intérieur. | |
| | | Gabrielle Klein Artiste - Modo -
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| Sujet: Re: Telle est la question [Libre] Dim 11 Nov - 23:54 | |
| Sacristi ! Les gouttes qui perlaient le long des vitres, noirs de crase, de ce bar n’étaient pas qu’illusions, et de plus, s’intensifiaient à mesure de temps. D’ailleurs, on pouvait au loin entrevoir quelques parapluies volants, visages dégoulinants, faces d’humains désespérées par ce temps de chien enragé. Gabrielle venait tout juste de pénétrer dans l’entre qu’elle jetait déjà son regard par de là les terres inconnues, les océans… L’océan de pluie, les terres de mines tristes d’étudiants mais aussi de leurs cabots. Et puisque humains étaient cités et décrient comme tristes et moroses à cause de la pluie, on aurait pu se demander pourquoi donc cette jeune fille qui avait les chaussettes trempées et qui pourtant avait tout d’humain souriait telle une droguée en apogée de sa plénitude. La chose la plus sûr était que ce sourire n’était pas dût à la maîtresse des lieux ; plus que suspecte avec son verre de Vodka à l’herbe dans sa main rougeaude et enflée.
Gabrielle daigna enfin regarder le décor, détournant ses yeux du cataclysme qui trouvait ses racines dans des imitations douteuses du Jour d’après. (Déjà que le film est douteux…) Comment pouvez vous insinuer qu’elle exagère ? Puis remarqua qu’elle s’était assise à une table pas vraiment vide. Pas vraiment puisque apparemment la personne assise là, qui s’avérait être un jeune homme, n’avait pas l’air d’avoir l’intension de lâcher un mot à l’adresse de Gabrielle. Chose qui précisons-le ne la dérangeait pas le moins du monde. Moins que ça d’ailleurs. Mais qui donc revenait à laisser la table à moitié vide, à moitié pleine. Un peu quand on vous demande : Le verre est il à moitié plein ou à moitié vide ? Eh bien, cher ami, il n’est ni à moitié plein ni à moitié vide, il est les deux. L’étudiant, telle une statue de cire, ne cillait pas. Gabrielle eut envie de voir si il était en mesure de réagir, et secouer, envoyer, quelque chose dans sa direction fut assez tentant, histoire de voir si à défaut de parler il savait s’énerver, mais elle n’en eu pas le temps. Un nouveau personnage avait fait son entrée sur la scène. Et quel personnage ! Un de ceux qui fascine et qui révulse, un de ceux qui… Non, ce n’était que Dan. Ce cher Humphrey. Que voulez vous, il arrive à tout le monde de divaguer, ce n’est pas une tare d’être humain… Quoique ?
Il avait un peu changé. Enfin, à bien le regarder, pas physiquement, mais il paraissait plus sérieux, mais toujours autant artiste-torturé-je-suis-et-bidule-sans-importance-tu-es. Il s’assit sans aucune gêne en face de l’étudiant non identifié, et elle faillit le lui reprocher. Non que Gabrielle fasse parti intégrante des personnes qui reprochent sans arrêt des choses qu’ils font, mais pendant un instant elle oublia que cette table était déjà à demi occupée. Chose fréquente chez la jeune femme d’oublier des faits ayant leur importance dans l'histoire. Puis, il se mit à citer Milan Kundera. Alors la question qui émergea du cerveau de Gabrielle fut : S’est il prit un mur et si oui avec une cigarette dans le bec ? Quelques secondes après elle remarqua que le fil reliant cette citation avec le moment présent était le bouquin que lisait l’étudiant à la même table qu’eux. Ou plutôt l’étudiant qui s’était fait accaparé sa table par des inconnus. Enfin, certainement en guise de salutation, Dan lui adressa la parole. Pourquoi serait il seul à citer Kundera ? Gabrielle s’amusait à jouer le mouton, un mouton parmi les autres.
« Ces aventures ne sont peut être pas du tout les nôtres, mais nous sont en quelques sortes imposées de l’extérieur, qu’elles ne nous caractérise en aucune manière ; que nous ne sommes nullement responsable de leurs cours étrange ; qu’elles nous entraînent, étant elle-même dirigées on ne sait d’où par on ne sait quelle force étrange...S’entendit elle citer. Puis elle s’apprêta à ajouter quelques choses de profondément stupide, à savoir : Te voir Dan c’est comme chevaucher une aventure sur-caféinée. Un truc du genre. Ravalant ses mots. Ne cherche pas là dedans le but de mes nombreux appels, il n’existe pas... Ou alors, comme toi, tu as besoin de ta dose de caféine, j’ai besoin de ma dose de parole chaque jour ? Je ne sais pas. » Puis, soudainement, la statue de cire se mit à parler. A parler ai-je dit ! La bouche mentale de Gabrielle en tomba. Il cita. Ce bar servait il d’endroit à rassemblement pour gens n’ayant-rien-d’autre-à-faire-que-connaître-Kundera-par-cœur ? | |
| | | Daniel Humphrey Artiste
Nombre de messages : 21 Age : 36 Etablissement : Yale Date d'inscription : 23/09/2007
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| Sujet: Re: Telle est la question [Libre] Mer 14 Nov - 21:45 | |
| Oh… Mais attendez donc, ne venait-il pas de communiquer avec autrui par le biais d’une citation directement issue d’un ouvrage qu’il avait lui-même apprécié? Cela pouvait signifier deux choses : la première : le lecteur blond avait un minimum de cervelle, puisqu’il lisait (!). Deuxième point : lui adresser la parole en citant l’ouvrage en guise de premier contact, n’était ce pas un peu se glisser directement dans une catégorie de personnes, un peu comme si il clamait haut et fort « oui, je suis un littéraire agaçant ». Heu… mais Dan, n’était-ce pas ce que tu fais tout le temps? Certes, mais le jeune Humphrey avait comme qui dirait une personnalité ambiguë, digne du poète qu’il était. Il changeait donc de point de vue environ toute les dix secondes. Voire vingt, en cas de fatigue, ce qui était visiblement le cas. Dans un sens, le « nouveau lopain » de Gaby (puisque Dan ne savait toujours pas qui il était) avait deux options : soit le regarder d’un air vide et lâcher un « hein?? » significatif, avant d’ajouter d’un air blasé qu’il étudiait ce truc pour la fac, soit.. Faire autre chose. De toutes manières, là n’était pas la question, puisque Daniel venait de se rendre compte d’une petite chose : il pleuvait, et le fait qu’il avait quelques mèches de cheveux plaqués sur son front qui dégoulinaient sur la table en un « plic ploc » muet en était la preuve. Comment n’avait-il pas pu s’en rendre compte plus tôt? Toujours était-il que pour le moment, il enlevait sa veste de cuir marron d’un geste pressé, son regard à présent fixé sur la mini mare qui se faisait sur la table devant lui. Heureusement qu’il avait les cheveux court… C’était fou comme on pouvait absorber d’eau en si peu de temps sans même se rendre compte qu’il pleuvait… ça pourrait bien inspirer un poème, ça, non? L’inattention. Mais avant qu’il n’ai pu en sortir les quelques lignes qui lui montaient à l’esprit, Gabrielle lui répondait. C’était dingue, quand même, mais Dan avait l’impression d’être totalement à coté de la plaque, en ce fameux jour de pluie. Enfin.. Plus qu’à l’accoutumée, quoi. Il ouvrit la bouche pour citer à nouveau. Le pouvoir de Kundera était-il si fort? En réalité, non. Dan connaissait juste le bouquin par cœur. Mais il se retint, craignant qu’avec son esprit confus, il finisse par oublier le poème qu’il avait sur le bout du… Cervelet. Et de toutes manières, une voix inconnue se fit entendre. Leva la tête, (car son regard n’avait pas quitté sa petite flaque de pluie perso), il entendit le blond répondre. Il n’était pas stupide, c’était un point positif. Un demi sourire aux lèvres, amusé par cette situation on ne pouvait plus… heu… Littéraire, et le jeune homme répondit de sa voix un tantinet rêveuse : « C’est ce que j’aime chez toi, chère Gabrielle…D’ailleurs, en parlant de caféine… » il leva la main pour appeler un serveur. Ce bar avait l’ambiance qu’aurait apprécié Kerouac, l’un de ses idoles, si il y avait mis les pieds, ce qui avait été loin d’être le cas, puisque Jack était allé à Columbia. Quel dommage… mais passons. Glissant une cigarette entre ses lèvres fines, sentant qu’il fallait qu’il se réveille un minimum sous peine de finir avachi dans un quelconque parc entourant Yale, il enchaîna alors vers le blond d’un air intéressé : « Ça te dirait pas de faire partie de mon club de poésie? » Une bouffée, et… « bon, en fait il n’existe pas encore, mais je songe fortement à le mettre en place. » Whoah, Dan, un peu plus et tu pourras faire carrière dans le marketing. Précisons que le jeune homme était persuadé que le blond était un ami de Gaby. Et que non, la moindre des choses n’était pas de lui demander son prénom.
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| | | Melvin Jensen Artiste
Nombre de messages : 12 Age : 33 Date d'inscription : 09/11/2007
| Sujet: Re: Telle est la question [Libre] Jeu 15 Nov - 22:47 | |
| Fort intéressant. Melvin cherchait à présent le mot qui avait occupé tout ses cours de philosophie de la journée. Vous savez, ce concept qui exprime la réalisation d'un évènement, bon ou mauvais, sans nécessairement qu'il y ait un lien de cause à effet entre le désir et sa réalisation, bonne ou mauvaise. Oui, le mot chance, je crois que c'est celui-là. Qu'est-ce que ce terme vient faire ici ? Bonne question. Un sourire mièvreux s'étala sur le visage de Melvin. C'était rare, mais ça arrivait parfois. Comme par exemple, quand une personne de sexe féminin n'était pas une potiche et citait Kundera sans le livre sous les yeux. Voilà un fait qui prouvait que Yale n'était pas seulement habité par des dindes sans cervelle et sans aucune culture littéraire. A priori oui, ce bar était un endroit de réunion pour les personnes n’ayant-rien-d’autre-à-faire-que-connaître-Kundera-par-cœur. Ou leur table du moins. Peut-être que la fille aux cheveux bouclés et le fan de rugby n'étaient pas dans le même cas, préférant ressortir le dernier article du Elle de cette semaine ou les résultats du dernier match. Chacun son truc après tout. Si Melvin ne se trompait pas, il était à peu près sûr que ses deux voisins de table étaient perçus comme des reclus de la société. Pas que ce soit un défaut, loin de là, mais il était tellement rare de tomber sur des gens cultivés (Glamour, Vogue et Fan de sport ne comptent pas). Revenons au mot "chance", Melvin s'estimait donc chanceux d'être assis à cette table avec des personnes pas encore lobotimisées. Oh oui, quel honneur. Melvin esquissa un sourire en refermant son livre tant aimé. Pas totalement, il ne pouvait s'empêcher de jouer avec les pages. Totalement accro. Pas autant qu'aux drogues dites "dures" mais assez pour le considérer comme tel. Tandis que les deux autres protagonistes étaient en pleine discussion, Melvin en profita pour commander une autre tasse de café, ayant l'impression de dormir debout (ou dans notre cas assis). Il se retourna juste à temps pour voir le grand brun trempé s'adresser à lui, parlant d'un club de poésie.. Encore inexistant, mais qui serait bien réel dans un futur proche. Le jeune suédois remua la tête d'un air pensif, appuyant son menton contre la paume de sa main tandis que le serveur lui mettait sa commande sous le nez. Un club de poésie ? A vrai dire, Melvin n'avait pas eut pour projet de participer à un atelier. Quel qu'il soit. Premièrement parce qu'aucun n'avait vraiment attiré son attention et deuxièmement parce qu'il ne tenait pas à fréquenter des crétins en faisant des heures supplémentaires. Mais, le club de poésie pouvait-il attirer les abrutis ? Voyons le côté positif, ce serait l'occasion de réunir les personnes capables de lire et apprécier la littérature, allant du fabuliste grec Esope à l'incroyable George Orwell, en passant par Aldous Huxley, Victor Hugo, Oscar Wilde, Paul Verlaine, Boris Vian, Jack Kerouac, Tom Wolfe et j'en passe. Ce qui était étrange du point de vue de Melvin, c'était cette facilité avec laquelle le grand brun proposait à des inconnus de participer à ses futurs projets. Le jeune Jensen redescendit de son nuage, croisant le regard de son voisin en haussant les épaules.
Pourquoi pas, c'est un projet intéressant... fit-il avec un léger sourire avant de boire une gorgée de son café. Encore faut-il trouver des personnes motivées, je ne crois pas qu'il y est beaucoup d'amateurs sur le campus. Sauf si tu considères les pompom girls obsédées par leurs nombrils ou les footballeurs amoureux de leurs pieds. Comme l'a dit ce bon vieux Oscar Wilde, le monde a été crée par des idiots afin que les sages puissent y vivre. Sans prétention je précise. | |
| | | Gabrielle Klein Artiste - Modo -
Nombre de messages : 708 Age : 35 Etablissement : Yale. Date d'inscription : 17/09/2006
En bref : Something to Say?: Nobody does it better :: Don't You Forget About... Us?:
| Sujet: Re: Telle est la question [Libre] Sam 17 Nov - 23:52 | |
| En effet. Ce lieu se trouvait bien être un lieu de refuge aux gens n’ayant rien d’autres à faire que connaître Kundera par cœur. Il faut de même savoir que ce genre de personne doit faire très très attention où il traîne, puisque comme vous êtes sensé le savoir, les huîtres n’aiment pas les livres, donc pas nos trois jeunes gens… Pas encore amis, mais cela ne s’aurait tarder… Non que je sois une diseuse de bonne aventure, vous méprenez pas, hein ! Revenons au sujet initial. Une des preuves était que Dan cita pour la deuxième fois de la soirée, avec la même voix qui lui aurait servie à annoncer qu’il avait une petite culotte rose aujourd’hui. (Ce n’est qu’une hypothèse). Précisons que Dan Humphrey faisait partie du genre de personne à annoncer un truc ayant un rapport avec une petite culotte, ou quelque chose du genre, avec un dédain frôlant la bizarrerie.
Gabrielle eut un demi sourire. Oui encore une histoire de demi, laissez moi vous expliquer : en fait, pour faire simple, visualisez le visage du gars à la face brûlée par l’acide dans Batman (le dessin animé, bien entendu), vous observez donc une bouche des plus étrange, c'est-à-dire d’un côté soulevé, d’un côté normale, jusque là tout va bien, si je puis dire. Maintenant reproduisez le même schéma sur la jeune fille répondant (pas au doux, non) nom de Gabrielle Klein, mais en un peu moins terrifiant, vous obtenez le résultat voulu, bravo ! Ce sourire effacé, Revenons à ce jeune blond qui n’avait plus rien d’une statue de cire. Au contraire, il s’était mit à parler, parler… Bavasser quoi. N’oubliez pas que la narratrice ayant pour sujet Gabrielle à souvent tendance à exagérer. Ces premiers mots devant l’assemblé que voici fut une citation de Kundera, comme on n’aurait pu s’y attendre… Ou pas. Il était tellement rare de trouver des gens dignes de vous tenir conversation sans les mots : oh mon dieu, sans les rires incessants : hihihi, et sans, surtout sans, l’effet l’Oréal parce que vous le valez bien à tout bout de champs. Et si elle se souvenait bien, la citation du jeune homme sortait tout droit du livre encore chaud Risibles amours, et plus précisément de la nouvelle Edouard et Dieu. C’est ainsi que Gabrielle fut obligée de se remémorer le bouquin, et plus particulièrement le moment où Edouard se livre à une espèce de monologue, rempli de poissons et de fous… Elle esquissa un sourire. Ce qui eut pour résultat de dessiner une fossette sur son visage. Une espèce de chose ressemblant à une fossette, plutôt.
Puis Dan et celui que nous surnommerons dès à présent le blond, car apparemment nous deux congénères, Gabrielle et Dan, n’avaient pas pensé utile et nécessaire de demander une identification à celui que occupait leur table. Ou plutôt celui à qui ils avaient accaparé la table. Puis elle héla la dame au verre de vodka à l’herbe. Il faut de même préciser que héler est un réflexe typiquement Uppersidien. Quand elle s’en rendit compte, elle baissa discrètement sa main, cependant avec une vitesse défiant Lucky Luck. L’idée qu’elle avait vu une mouche, une bestiole, se pavaner dans l’air, dans son air, lui effleura l’esprit en guise d’excuse. Mais voyons, y avait il logique à avoir… Honte ? De ses origines non-médiocres ? Non, absolument pas. Gabrielle appela donc la madame aux airs de paysans de l’Oural. D’où la vodka à l’herbe, chers amis.
« Bonsoir madame. Je voudrais… je voudrais… En disant ceci, elle faisait un geste de sa main sur la table. Un peu comme si elle l’astiquait. Elle s’en rendit compte, et reprit la parole. Non que je prenne la table pour une lampe magique, madame, ne vous méprenez pas. Puis, à court de paroles, elle regarda la verre de la madame. Ce verre de vodka à l’herbe. Euh… C’est bon ce… (pas truc, non) Cette... (pas chose non plus) Cette boisson (voilà, c’est mieux) ? Qu’est ce que c’est ? - Que… Vous ne connaissez pas… CA ?! Dit elle en brandissant fièrement sa boisson. Gabrielle eut comme projet de reprendre la parole avec quelque chose comme : non, puisque je vous le demande. Honte à moi. Mais elle n’en eut pas le temps. La paysanne de l’Oural revint, trois verres à la main, contenant une mixture, évoquant certes de l’alcool, à première vue, mais mélangés avec de telles choses qu’elle prenait un aspect que je ne qualifierait pas d’appétissant. - Profitez, les enfants, c’est la maison qui offre ! »
Et que répondre à une madame sourirant comme jamais, une lueur d’espoir et de gentillesse dans les yeux qui vous évoque de la profonde pitié, si ce n’est oui ? Et puis après, ce n’est pas comme si elle vous avez attendu, vous plus spécialement qu’un autre, et profité de cette attente pour emplie la mixture d’une chose comme de la mort aux rats… si ? | |
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