Marchant d’un pas nonchalant, Robyn se dirigeait vers la boutique Calvin Klein où l’attendait une paire de jeans créée exclusivement pour elle. Ses jambes interminables nécessitaient ce genre de traitement de faveur. Elle n’était pas particulièrement friande de ce type de petites attentions faites juste pour elle, mais comme c’était ça ou se balader avec les mollets découverts, elle s’était rapidement résignée et avait accepté l’invitation de nombreux designers, amis de sa maman, qui adoraient créer de leur main pour les sublimes jambes de la jeune fille.
Elle regarda les touristes qui défilaient dans la célèbre avenue, leur Nikon prêt à saisir la moindre étincelle de vie new-yorkaise, le moindre brin de folie. Elle passa la main dans ses cheveux, tirant distraitement sur les mèches un peu plus longues de son concave et continua d’avancer, faisant trainer les petits chaussons qu’elle avait payés 2 $ dans un bazar, la dernière fois qu’elle s’était baladée en Chine. Il existait peu de filles ayant assez de style, d’un genre peu conventionnel, convenons-en, pour se permettre d’accessoiriser une robe à volants Blumarine avec une paire de pompes à 30 sous. Passant une main dans ses longs colliers de turquoise et de jade et remontant ses lunettes aviateur de l’autre, elle aperçut la boutique qui se profilait devant elle. Dans la vitrine, la dernière pub montrait fièrement un beau gosse entre les bras duquel souriait une jolie blonde. Alors qu’elle allait pousser la lourde porte stylisée, elle remarqua, surprise, que la blonde en question se tenait justement devant le magasin. Elle reconnut l’une de ses camarades de Constance, Serena van der Woodsen, et s’approcha en souriant pour la saluer.
-Hey princesse! Te fais pas de bile, t’es sensas’, comme d’hab’!! lui lança-t-elle, tout en venant admirer la pub de plus près à ses côtés.