At Timothy's place.

Invité

Le soir, enfin, de cette longue journée. Longue, et pleine de surprises. Il avait appris en une journée que ses parents étaient morts, qu'il pouvait sortir du centre, et était rentré chez lui.
Il avait en effet songé àdormir chez lui, puisqu'il possédait les clés, fournies avec les papiers faisant de lui le propriétaire de quelques millions de dollars.

Il avait donc pénétré dans la large demeure familiale, après avoir laissé Key près de chez elle, et avait regardé autour de lui. C'était sombre, sans vie, sans cri, juste des meubles, pas poussiéreux, car quelqu'un était venu tout nettoyer. Mais assez triste. Et rien n'avait changé, rien n'était différent. Il s'apprêtait presque à voir débarquer son père, grand, brun, dans la grande pièce qu'était leur salle à manger, ou il le regarderait d'un air dédaigneux avec une remarque du genre "Regardes comme tu es vêtu, on dirait un vugaire clochard.". Ou "Tu as vu tes cheveux, c'est vraiment désastreux, j'ai vraiment honte que tu sois de cette famille.".
Sa mère l'aurait alors regardé de son air triste habituel, d'un "va donc te changer", et c'était pareil tous les soirs. Toujours.
Il était alors allé dans sa chambre. Qui n'en était plus une, mais était devenu une espèce de salle de sport. Il était vrai qu'on avai jamais voulu de lui ici.

Alors, il était sortit, s'était assis sur les marches, et avait appelé Tim. Il n'avait que très peu de numéros, et étant donné qu'il avait passé la journée avec Key, il ne voulait pas la priver de ses moments avec sa famille.
Mais il était tombé sur la boite vocale. Et avait baffouillé quelque mots. Depuis qu'ils se connaissaient, Tim lui avat toujours dit qu'il pouvait l'appeler quand il voulait. Mais bon, ça ne servait à rien.

Et beaucoup plus tard, tendit que Sacha regardait d'un air distrait des photos grises sur le mur, sur lesquelles il n'était pas, son portable sonna: Tim. Il disait qu'il venait d'avoir son message, et lui proposait de passer. Sacha n'avait pas vraiment envie de rester seul entre ces murs, du moins pas sa première nuit de liberté. Il avait donc accepté.

Le portier le fit monter jusqu'à la porte de Tim. Il sonna.

Timothy rentra de sa journée de cours et rangea ses affaires. Arrivé dans sa chambre, il ouvrit son sac en bandoulière dont le nom de la marque lui échappe complètement (peut-être Prada) et commence à sortir son trieur et sa trousse, qu'il posa sans précaution sur son bureau. Il posa ensuite le sac sur sa chaise et Timothy se dirigea tranquillement vers la Cuisine.
Il sentit alors son téléphone portable vibrer et il commença à s'énerver contre lui justement. Son téléphone était en train de buger complètement, certains appels atterrissant sur le répondeur sans explication, des textos jamais reçus et la batterie de plus en plus déchargée rapidement.
Timothy consulta alors son répondeur et constata avec surprise qu'il s'agit de Sacha Morgan. Sacha est un garçon rencontré il y a quelques semaines au Centre de Réinsertion Sociale, où le cousin de Tim' fut interné quelques temps. Timothy avait fait connaissance avec Sacha, lui a rendu visite et s'entendit plutôt bien avec lui, malgré la froideur et méchanceté de Sacha.
Cependant, le côté mauvais de Sacha n'a pas empêché Timothy de ressentir une attirance physique pour ce garçon, et il se mit à aimer de plus en plus son côté marginal et désenchanté. Timothy rappela de suite Sacha et l'invita à venir le voir chez lui, dans la soirée.
Il était 20h30, un plat de pâtes spaghettis à la bolognaise était en train de se préparer, la table fut dressée simplement et tout était parfait pour la venue de Sacha. Timothy était content que ce dernier soit enfin sorti. Il pourra en profiter un peu plus, et avec un peu de chance, le séduire un peu plus.
La porte sonna. Timothy alla ouvrir. C'était Sacha. Il le salua, le fit rentrer et ferma la porte derrière lui.

Invité

Sacha pénétra donc dans l'appartement de Timothy. Un vaste espace, plutot guilleret, à l'image de son propriétaire. Rien à voir à la demeure tout à fait glauque de ses parents. Mais il fallait dire qu'un lieu ou l'on ne s'était pas encore créé de souvenirs valait toujours mieux qu'un autre ou l'on en aurait des mauvais, n'est ce pas?
Il ne savait pas vraiment ou se mettre. Un peu trop l'habitude du centre, les espaces ordonnés le mettaient à présent plus à l'aise qu'un endroit coquet. Il n'avait pas apporté de sac, et était vêtu d'un pull over noir, et d'un de ses habituels jean trop larges.
Il était donc là, mais assez mal à l'aise, comme il le serait sans doute toujours dans des lieux inconnus.
Peut-être qu'il n'aurait pas du être là finalement.

-"Je ne voulais pas te déranger. Enfin... C'est cool de m'accueillir".

Il sentit une douce odeur venant de la cuisine. ça lui rappelait qu'il n'avait pas mangé depuis un moment. Normalemen, à cette heure, au centre, il était dans sa chambre en train de lire. Et en fait, il n'avait pas pensé à la question de la nourriture, lorsqu'il était au logis. Il ne devait pas y avor grand chose à manger, chez ses parents. Et il ne savait pas encore cuisiner, mais il connaissait plein de recette, il en avait lu plein lorsqu'ilétait au centre, mais n'avait jamais eu l'occasion d'essayer.

Tu ne me déranges pas, je suis content d'avoir un peu de compagnie à vrai dire.

Timothy posa sa main sur l'épaule de Sacha et lui sourit. D'un signe de tête, il lui montra le Salon afin de faire comprendre à son invité qu'il pouvait rentrer sans gêne.
Timothy était content que Sacha reste quelques temps chez lui. D'abord, parce que Timothy aimait bien Sacha, il le trouvait très attirant et son côté sombre l'attirait. Après tout, on est toujours attiré par els choses un peu dangereuses.
Puis, Timothy aura un peu de compagnie comme ça. Par moments, vivre seul dans un immense appartement, prenant tout le dernier étage d'un immeuble de l'Upper East Side de NY, devenait lassant. On peut dire que c'est super au début. Mais n'avoir que pour compagnie le vide, les souvenirs, une cuisinière et un major d'homme n'est pas souvent agréable.

Pose tes affaires dans un coin et assit toi dit Timothy en montrant le Canapé.

Il se dirigea vers un meuble où sont conservés les verres, les alcools et quelques biscuits apéritifs. Il prit donc deux verres, un saladier où il déposa des chips et posa le tout sur la table basse devant le canapé, et donc devant Sacha.

Tu veux boire quelque chose ? Eau, Coca Cola, Red Bull, Whisky proposa Timothy en ne sachant pas trop quoi faire pour que son invité soit à l'aise.

Invité

L'attitude de Timothy était tout à fait paternelle, et elle n'avait rien à voir avec celle qu'avait toujours eue son père avec lui. C'était sans doute la raison pour laquelle Sacha était venu le voir, non qu'il apprécie sa présence (il pouvait sans doute se passer de toutes choses à présent), mais parce qu'il se sentait dans une sorte de cocon protecteur qui n'avait rien à voir avec ce qu'il avait vécu jusqu'ici. Ainsi, contrairement à ce qu'aurait pu penser Rousseau, l'homme n'a peut-être pas toujours le besoin d'être seul, même si il pense le contraire. Il fallait aussi dire que Sacha était plus en état de choc qu'autre chose, et que Timothy et Kenzie représentaient les seuls points de repères qu'il avait à New York.

Il entra donc dans le salon à la suite de Tim, et s'assit dans le canapé de cuir, le regardant mettre en place ce qui devait être un appéritif. Le fait étant qu'il n'avait pas bu d'alcool depuis des siècles, et qu'il n'y connaissait pas grand chose, le fit hausser les épaules, et répondre:

-"Heu... Comme toi.", tandis qu'il le regardait s'agiter dans la pièce.

Je bois un Coca moi.

Timothy se leva et alla dans la Cuisine équipée qu'il utilise surtout pour faire son petit déjeuner mais qui est surtout le Temple de sa cuisinière. Il ouvrit le frigo typiquement américain et prit deux canettes de Coca, une pour lui et une autre pour Sacha.
Timothy réfléchissait un peu sur la situation de Sacha. Ce dernier avait été pendant tellement longtemps dans le Centre de Réinsertion Sociale que de se retrouver à présent dehors est bizarre. Ce n'est pas uniquement bizarre, c'est surtout différent, choquant et déstabilisent. Sacha se retrouve seul dans la Nature, surtout qu'il est dans une grande ville comme New York, ce n'est pas évident.
Timothy servit Sacha puisque ce dernier n'émit aucunes objections à boire du Coca. Il mit deux glaçons dans son verre et le tendit à Sacha. Timothy se servit ensuite, mit deux glaçons également et approcha le saladier de chips, qu'il proposa à Sacha.
Timothy se mit ensuite à l'aise sur le canapé, bras sur le dossier et observant toujours Sacha avec attention.

Alors, comment tu te sens à présent ?

Invité

Il attrapa le verre de coca, et en but une gorgée, sentant les bulles lui pétiller joyeusement dans la gorge. Comment il se sentait? Hum... C'était assez difficile à dire. Il ne se sentait pas spécialement différent. Pas spécialement heureux; Juste... Assez perdu, en fait.

-"Je ne sais pas... Je ne reconnais plus vraiment grand chose et..."

C'était dur à expliquer. Mais toutes les fois ou il avait attendu ce jour, il ne l'avait pas vu comme ça; Vraiment pas. Il aurait pensé être plus heureux, vous voyez, avoir l'air heureux comme l'étaient les enfants rentrant de l'école avec leurs parents... Quelque chose comme ça. Là, il ressentait juste un vide. Un vide qui était habituellement rempli par les médicaments du centre. Etais-ce cela être heureux?

Tu te sens perdus demanda Timothy Comme si il te manque quelque chose ?

Timothy but à son tour quelques gorgées de son Coca. Il le reposa ensuite sur la table basse et prit une chips. Il en proposa à Sacha. Timothy continua d'observer Sacha. Ce dernier était passablement perdu, il ne savait plus ceux qu'il devait faire. C'était un peu normal. Il sort d'un endroit qui est devenu en quelque sorte son domicile (pas désiré certes). Aujourd'hui, il est dehors, dans une ville qui ne cesse de bouger et qui a beaucoup changé depuis le départ de Sacha. Il se retrouve comme un enfant qui vient de déménager, se retrouvant seul dans les rues de la nouvelle ville, une nouvelle vie.

C'est normal mais tu vas vite te remettre je suis sûr, tu n'es plus au Centre à présent, tu es libre.

Invité

C'était assez agaçant cette manie qu'avait Tim s'essayer de le comprendre, tout le temps, d’essayer de se mettre à sa place, comme si il avait été un petit garçon, un être fragile envers lequel il fallait avoir tout le temps pitié, sans cesse, et compatir. Sacha ne voulait pas qu’on essaye de le comprenne, ni qu’on compatisse. Il s’en fichait totalement. Ce qu’il voulait, c’était se rendre compte que la terre tournait toujours autour du soleil, et qu’il était toujours vivant. Or, la terre tournait peut-être toujours autour du soleil, puisqu’il faisait nuit à présent. Certes. Mais Sacha ne se sentait toujours pas vivant, et plutôt aussi vide qu’une coquille.

Il se sentait perdu, certes, et Tim traduisait assez bien les choses. Mais il ne savait pas, et ne pourrait jamais sentir ce que Sacha ressentait, puisque le problème était qu’il ne ressentait rien. Il était incapable de se souvenir de la dernière fois ou il avait rit, pleuré, trouvé quelque chose d’amusant. Il était certes agacé par l’attitude compatissante de Tim, mais n’en était pas étonné, ni en colère; Il ne ressentait rien, et c’était ça son problème. Rien de fort, aucun sentiment, juste des pensées allant et venant.
Tim lui disait qu’il allait bientôt s’en remettre, mais se remettre de quoi au juste?

- « Tu ne comprend pas... ». Même sa voix était neutre, toujours, sans émotions, sans colère, peut-être un peu lasse. Mais il voulait lui faire comprendre, à quel point Sacha, sans qu’il puisse le vouloir, se fichait de tout.

Il avala une nouvelle gorgée de Coca, et se leva, se dirigeant vers la table de la salle à manger, ou Tim avait mit le couvert. Il y avait bien évidemment deux couteau, un à coté de chaque assiettes. Vous savez, ces couteaux à manches noirs, qui coupent particulièrement bien la viande? Il en prit un, et revint vers Timothy, qui n’avait pas bougé, le suivant de son regard condescendant, et se demandant sans doute ce qu’il voulait faire avec ça.

Sacha était placé en face de Tim, mais de l’autre coté de la table basse, de façon à ce que ce dernier ne l’empêche pas d’agir. Il retroussa la manche gauche de son pull-over noir, et, posant la lame froide du couteau sur son avant bras, s’y fit une entaille assez profonde, avant de lâcher le couteau sur la table. Bien évidemment son bras saignait à présent à grosse gouttes, mais le jeune homme s’en fichait totalement. Après tout, qui a dit qu’il était équilibré?

- « Tu vois ça? » Il tendait son bras vers Tim, de son ton toujours calme et posé. « J’ai mal, mais ça ne me fait rien d’autre. Je ne ressent absolument rien, à l’intérieur. »

Timothy reçut une sorte de choc lorsque Sacha lui dit qu'il ne comprenait pas. Il avait raison dans un sens, Timothy ne pouvait pas comprendre Sacha puisque ce dernier ne ressent rien, il est vide. Si on tape dessus, on peut même croire qu'il est creux. C'est en tout cas ceux que pense Sacha de lui même, on ne peut pas dire qu'il a une haute estime de soi.
Timothy resta silencieux. Après tout que pouvait-il faire d'autre. Essayer de répliquer rendrait Sacha encore enfermé, réfugié dans sa prison interne. Timothy se contenta donc de le regarder prendre un couteau mais ignore encore ceux que Sacha compte faire.
Lorsque ce dernier retroussa sa manche, Timothy eut quelques idées dans l'esprit : il allait se tailler les bras, s'ouvrir les veines ou quelque chose comme ça. Timothy avait raison.
Sans prévenir, Sacha se tailla le bras, une coupure apparut alors, du sang coula le long du bras et Sacha expliqua qu'il ne ressentait rien. Timothy le prit comme un défi. L'air surpris qu'il a eut disparut aussi vite qu'il était apparut.
Timothy but alors quelques gorgées de son Coca qu'il finit. Il reposa le verre et prit quelques chips, pour ensuite se lever. Il se dirigea normalement, sans précipitation, dans la salle de bain et prit un désinfectant, du coton et des pansements.
Timothy retourna ensuite au Salon et lança le tout sur Sacha. Il se nettoya les mains couvert de sel en se les tapant et dit alors, brisant son silence long de quelques minutes :

Evite de salir le sol avec ton sang s'il te plait, j'ai pas envie d'entendre la femme de ménage râler demain. Je vais aller regarder le dîner, si tu as envie de mourir, tu peux sauter par la fenêtre. On est au 8ème étage et je pense que ça fait une bonne chute.

Timothy se dirigea alors vers la Cuisine mais s'arrêta en chemin, il retourna voir Sacha et rajouta :

En effet, je ne comprends pas et tu n'as pas envie d'expliquer pourquoi tu es comme ça. Seulement, si tu es sorti, c'est qu'il y a peut-être une raison et qu'il faut se ressaisir un moment. Et si tu as l'intention de rester ici quelques temps, évite de te suicider, je n’ai pas envie qu'on m'accuse de quelque chose. Mais c'est dommage, car tu es très mignon comme mec et je suis sûr que tu as beaucoup d'autres qualités.

Timothy ignorait complètement comment Sacha allait interpréter ses paroles. Les prendrait-ils mal, les prendrait-ils bien, ou alors il en aura rien à faire. Timothy alla dans la Cuisine s'occupait du dîner. Il n'entendit aucuns bruits dans le Salon, Sacha devait rester immobile sans doute.

Invité

Sacha devait bien avouer qu'il ne s'était pas attendu à ce type de réaction de la part de Tim, mais surtout à un truc du genre "Oh, Sacha, mais bien sur que si je te comprend", ou quelque phrase débordant de bons sentiments comme le jeune homme avait l'habitude d'en sortir.
Mais non. Sacha vit l’expression de surprise disparaître du visage de Tim, aussi vite qu’elle avait apparue, et il eut le droit cette fois-ci à un scénario totalement différent. Auquel il ne s’attendait pas.
Timothy, avec la plus grande lenteur, termina de boire son coca, quitta la pièce quelques secondes pour en revenir avec de quoi le désinfecter, qu’il posa sur la table. Puis, il lui débita un laïus totalement différent, à l’opposé de ce qu’il avait toujours dit, et pas du tout compatissant, avant de quitter la pièce, sans que Sacha n’ait fait un mouvement.

D’ailleurs, à partir du moment ou le jeune homme lui tourna le dos, un sourire, très léger, de satisfaction était apparu sur le visage de l’ancien interné. Il préférait mille fois qu’on lui parle comme ça, qu’avec des mots de parfaite compréhension. N’étais-ce pas entouré de ce ton méprisant qu’il avait grandi?
Mais le sourire disparu très rapidement lorsque Timothy reprit la parole, avant de disparaître dans la cuisine.

« Tu es très mignon comme mec et je suis sûr que tu as beaucoup d'autres qualités ».

Cette dernière phrase le surprit. Non qu’il suppose déjà que Timothy soit gay: il sortait d’un centre, et n’avait pas mis le pied dehors pendant plus d’un an, et n’était plus vraiment habitué aux relations sociales, et à ce qu’on se disait entre filles et garçons. De toutes manières, personne ne lui avait jamais dit qu’il était mignon, sauf peut-être Caro, la psy, mais il doutait que ça compte vraiment. Quand à ses qualités, il doutait en avoir quelques unes, étant donné son état, il aurait plutôt été du genre à accumuler les défauts.

Mais Tim avait déjà disparu lorsque Sacha se retourna pour contester. Il se baissa, retournant s’asseoir sur le canapé, histoire de faire cesser le sang qui coulait abondamment. Attrapant du coton et du désinfectant, il commença à nettoyer sa plaie.

Timothy était dans la Cuisine lorsqu'il entendit les pas de Sacha. Mais ce dernier ne semblait pas partir, comme Timothy l'avait pensé depuis le début. Depuis qu'il avait rencontré Sacha, il avait été bien gentil avec lui mais si au final, ce dernier ne fait que le remballer, alors autant se montrer froid à son tour.
Les pâtes furent prêtes. Timothy s'amusa à en lancer une sur le mur, comme la cuisinière lui avait appris. Il versa ensuite la sauce dans la casserole, mélangeant le tout et servit les pâtes à la sauce bolognaise dans un plat.
Il retourna à la Salle à Manger où il vit Sacha soigner sa blessure. Ce dernier faisait des mouvements qui n’arrangeaient pas sa blessure, au contraire. Timothy se dirigea alors vers Sacha, s'assit à côté de lui et prit son bras.

A ce rythme là, tu vas finir par te vider de ton sang.

Timothy posa le bras de Sacha sur ses genoux, prit du coton, versa du désinfectant abondamment dessus puis prévient Sacha que ça risque de faire mal. Timothy posa alors le coton sur la plaie et nettoya.
Comme ce n'était pas sa propre douleur, il ne pouvait savoir ceux que ça faisait alors il soigna Sacha rapidement. Après avoir nettoyer la plaie, il prit un pansement, remit du désinfectant puis le posa sur le bras de Sacha.
Timothy baissa la manche de Sacha puis lui prit doucement son bras. Il le leva et se dirigea vers la table.

Installe toi et manges, tu éviteras de faire d'autres idioties.

Invité

Evidemment, Sacha n'était pas du genre à savoir nettoyer ses blessures. Au centre, il y avait toujours quelqu'un pour le faire à sa place, et de toutes manières, il ne se blessait pas souvent, puisqu'ils n'avaient bien évidemment pas le droit aux couverts de metal, mais à des couverts dignes d'enfants de maternelle. Il était donc à peiner avec son coton imbibé d'alcool, lorsque Tim revint, et, lui attrapant le bras, se chargea de le soigner, sans que le jeune homme ne dise un mot.
Et puis, ça n'était pas plus mal, si il se vidait de son sang. Mais maintenant qu'il était dehors, "libre", comme l'avait si bien dit Timothy, il ne savait plus très bien si il avait envie de mourir. Après tout, mourir, ça n'était uniquement pour faire chier ses parents, mais à présent que c'étaient eux qui avaient disparus, il n'allait tout de même pas pousser le vice à les rejoindre, si?

Lorsque Tim eut terminé de soigner sa plaie, il l'aida à se lever, et lui dit de se diriger vers la table. Ce qu'il fit, prenant place.

Il remarqua d'ailleurs que Tim avait pris la peine de remplacer le couteau, et s'assit à la place prévue à cet effet.

Avant de commencer à manger, il dit néanmoins:

-"Tu sais, je n'ai pas de qualités, et je sais que je peux être souvent... Comme ça. Donc, si tu ne veux pas de moi, tu peux le dire tout de suite."

Lorsque Sacha s'installa à la place prévue pour lui, Timothy retourna encore à la Cuisine. Mais cette fois, c'était mettre le couteau couvert de sang dans le lavabo et se laver les mains. Il prit ensuite un couteau propre et retourna à la Salle à Manger.
Timothy posa ensuite le couteau propre à côté de Sacha et alla à sa place. Il le servit, car on lui a toujours appris à servir ses invités tout en leur donnant abondamment du plat. Timothy se servit ensuite puis finit par s'asseoir. Il écouta alors Sacha.
Ce dernier pensa qu'il n'avait pas de qualités, Timothy est persuadé du contraire. Sacha a au moins le mérite d'être très attirant. Timothy mit un peu de parmesan sur ses pâtes puis répondit à Sacha, le regardant dans les yeux :

Je ne vais pas te demander de partir, puisque tu es déjà ici. Je me doute que tu as peu d'endroits où aller également. Tu peux prendre ce geste comme de la pitié, de la gentillesse ou ceux que tu veux, maintenant je m'en moque. Je te demanderais juste une chose, c'est que ceux que tu viens faire là, Timothy montra le Canapé ou Sacha était assit quelques minutes, ne le refait plus jamais. Je ne veux pas avoir d'ennuis, ni mes parents.

Timothy lança un regard sombre à Sacha. Il n'avait pas envie que Sacha fasse n'importe quoi après tout. Si jamais on apprenait que quelqu'un a fait une tentative de suicide, ou est même arrivé à se suicider, chez les Evans les parents de Timothy se chargeront de leur fils et les conséquences peuvent être alors très désagréables et Timothy peut être sûr que le Centre de Réinsertion Sociale serait mieux que le traitement que lui infligerait ses parents.

Invité

Sacha avait donc attrapé les couverts qui étaient placés devant lui. Il fallait néanmoins avouer que la situation avait un certain coté... Exaspérant, et le jeune homme ne pensait pas que ce fut uniquement de son point de vue.
Après tout, et on ne se lasserait jamais de le rappeler, Sacha sortait d'un centre, dans lequel il avait appris à contrôler son coté lunatique. Mais, une fois dehors, il était évident qu'il ne savait plus vraiment ou il en était. Et que n'importe quel évènement pouvait changer son point de vue, voire l'irriter.

Il supportait relativement bien Timothy. Il ne l’aimait pas bien, ou ne l’appréciait pas bien, mais le supportait, ce qui était déjà beaucoup, étant donné que rares étaient ceux que Sacha supportaient vraiment.
Mais, cette manie qu’avait son vis-à-vis de passer sans cesse de Charybde en Scylla, était, sinon irritant, au moins assez prodigieusement agaçant. D’autant plus qu’il ne voulait pas lui apporter d’ennuis, ce qui risquait justement d’arriver si il restait chez Tim, son caractère étant beaucoup trop différent du sien.

- « Tu sais quoi? Je vais rentrer chez moi. J’ai un chez-moi, après tout, ça ne sers à rien de continuer comme ça, tout ce que je fais, c’est t’emmerder. »

Il se leva, quittant donc la table, et se dirigea vers la porte. Il n’espérait évidemment pas que Tim tenterait de le rattraper, et s’en fichait assez prodigieusement. Peut-être n’était-il pas vraiment fait pour la vie en société, après tout. Et peut-être qu’il devait apprendre le plus tôt possible à rester seul. Il en avait été, après tout, toujours été ainsi, et Sacha avait été idiot de penser que ça aurait pu en être autrement lorsqu’il sortirait du centre. Vraiment.

Est ceux que j'ai dit que tu m'emmerder ?!

Cependant, Sacha ne répondit pas à la question de Timothy, enfin presque. Il se contenta juste de se lever, laissant son repas, et se dirigea vers la porte. Timothy resta alors assit quelques secondes puis, il se leva lorsque Sacha fut devant la porte.
Timothy se leva alors et se dirigea vers Sacha. En y regardant bien, ce dernier ne pouvait pas trop protester. Timothy était plus grand et plus musclé que Sacha. Il lui serait donc facile de le " maîtriser " en quelque sorte.
Timothy posa sa main sur la porte avant que Sacha ne l'ouvre, la bloquant ainsi. Les deux jeunes hommes se retrouvaient ainsi très proches. Timothy s'avança de quelques centimètres et mit son visage près de celui de Sacha, une sorte de moyen d'intimidation.
Le regardant dans ses yeux bleus, il fit un petit sourire :

Je veux que tu restes s'il te plait Sacha. Si tu t'en vas, tu vas te retrouver seul chez toi. Je ne veux pas me vanter mais tu as besoin de quelqu'un de la ville pendant quelques temps pour que tu t'y habitues. Et c'est quelqu'un, c'est moi.

Leurs visages près l'un de l'autre, sentant leurs bonnes odeurs et leur souffle doux, Timothy murmura alors :

S'il te plait, reste !

Invité

Sacha ne s'était pas attendu à être freiné par Tim. Après tout, ne lui avait-il pas fait comprendre qu'il était indésirable dans son logis? C'était là le message clairement interprété par le jeune ancien interné. Et non à tort.
A défaut de sa fierté, il avait au moins sa susceptibilité. Et cette dernière avait été mise à mal. Après tout, si Tim ne voulait pas de problèmes avec ses vieux, c'était tout à fait compréhensible. Sacha lui même n'aurait pu envisager ce type de relation avec ses parents, ces derniers n'ayant jamais eu à l'idée de le laisser seul dans leur demeure antique. Mais il n'était plus temps à se rappeler des moments passés. Moments sombres, mais néanmoins entiers, de son existence.

Sacha était à présent coincé entre Tim et la porte. Drole de situation. Il était désormais tout près du jeune homme, et pouvais sentir son parfum capiteux lui envahir les narines. Mais il était hélas trop tard. Sacha s'était rendu compte qu'il n'était pas fait pour vivre en société. ça n'était pas de la faute de Tim, mais uniquement de la sienne. Triste vie, pleine de faute, et de pêchés regréttés. D'ailleurs, pourquoi pensait-il si souvent au passé qu'il détestait pourtant? Parce que l'on se raccrochait beaucoup mieux aux souvenirs qu'à l'espoir dun avenir meilleur. Que Sacha n'avait pas, il savait qu'à présent il était fichu.

Son regard bleu était plongé dans l'oeil, dont la courbure avait la grace fragile et la tendre beauté de l'oeil d'un jeune veau, de Tim, dont le regard s'était fait implorant.

Mais pourquoi ce dernier lui demandait-il de rester? Etait-ce lui qui, en réalité, avait besoin d'une aide que Sacha n'était pas prête à apporter?

Il repoussa lentement le jeune homme, et quitta l'appartement, laissant Tim.

[Sorry je tiens à préciser que tout ceci est indépendant de ma volonté :hugs: ]

Est-ce que Timothy avait besoin d'aide ?
En quelque sorte, la réponse est " Oui ".

Pourquoi ?
Malgré le luxe et la facilité de sa vie, Timothy n'est pas heureux. Il vit seul dans un immense appartement, au dernier étage d'un des immeubles de New York. On pourrait croire que ça serait le Paradis mais vous oubliez certains détails. Timothy ne voit jamais ses parents, ces derniers passent plus de temps à l'étranger pour leur travail, qu'ici avec leur fils unique. Sans oublier bien sûr qu'on peut-être sûr que Mr. et Mme Evans se trompent mutuellement. Rajoutez aussi à ça, le fait que Timothy se sent souvent seul à cause de sa différence par rapport aux autres garçons et ça sera bon pour être un peu triste.

Pour conclure ?
Timothy a beau avoir tout pour être heureux, il ne l'est pas car les choses matérielles ne font pas le bonheur.

Avec la venue (provisoire) de Sacha chez Timothy, ce dernier pensait avoir un peu de compagnie dans cet immense appartement, et peut-être même un ami avec qui parlait. Timothy avait carrément même rêver d'avoir une liaison avec Sacha, mais ça, c'est surtout le fruit de son imagination.
Timothy fut alors pris de court quand Sacha ouvrit la porte. Ce dernier avait gardé le regard de Timothy si longtemps, que ce dernier pensait arriver à le convaincre du contraire. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévues.
Sacha partit, laissant Timothy seul. Ce dernier se redressa un peu et regarda la porte quelques secondes. Il baissa les yeux et ne pouvait être que déçu. Mais la vie doit suivre son court malgré tout.
Timothy retourna à la salle à manger, débarrassa les couverts de Sacha et les mit dans l'évier. Il rangea également le désinfectant, le coton et les bandages utilisés pour soigner Sacha, lorsque ce dernier a fait exprès de s'ouvrir le bras.
Timothy retourna alors s'asseoir à sa table. Il chercha un DVD, pour s'occuper un peu et combler le silence. Il opta pour regarder " Charlie et la Chocolaterie " de Tim Burton. Timothy alla ensuite se remettre et finit son repas, seul.

[ HS : J'ai compris pourquoi je pense :razz: ]

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