Sitting Down Here [Giulia]

A qu'elle était belle la vie à Yale. Tout se passait parfaitemment, enfin si l'on excluait certains profs très....singuliers? Justemment c'était l'heure du cours de musique, et aussi l'heure de retrouver ce cher Monsieur White. C'était le genre de prof sympathique, un artiste dans l'âme, il dit faire partie d'un groupe s'appelant "Les Bandes Blanches" (avec un bon accent français s'il vous plaît) mais bref. On s'attachait vite à lui, Monsieur White semblait plutôt être un bon ami avec les élèves que leur professeur de musique. Souvent les élèves disaient de lui qu'il était completemment barge (dans le bon sens du terme) mais ce jour, Pete se demanda s'il n'était pas tout simplemment trop bête pour réfléchir ou bien si cette sympathie cachait un grand psychopathe dans l'âme (entre autres...). Amen petit Pete.

Donc, en entrant, Pete s'assit tranquillement à sa place habituelle (c-a-d la place la plus éloignée de Gattine). Oui car, bien que le cours de musique était le préféré de Pete, il restait une ombre au tableau. Qu'est-ce que foutait poupée barbie ici? Très bonne question, qui restera sans réponse. Le prof salua rapidemment ses chèrs petits élèves et annonça la pire nouvelle au monde, avec une voix chaleureuse:

"Eh bien, aujourd'hui, j'ai décidé que vous alliez former des binomes, pour écrire une chanson. Un duo quoi, comme les Bandes Blanches par exemple.
_Hey Johnny Tu t......
_Les groupes seront donc: Johnny et Lou; Pete et Giulia...."

Et là c'est le moment où le monde s'arrête de tourner. Vous voyez votre vie défiler devant vous durant 1 seconde, puis vous êtes pris d'un malaise et vous mourrez dans d'atroce souffrance. Enfin ça aurait été préférable que de se retrouver avec Gattina en cours. Ascenseur émotif vous connaissez? Quand vous passez de la joie (Prof qui annonce que vous serez en binomes) au désespoir (Prof qui annonce les binomes). C'était exactemment ce que vivait Pete en ce moment, et Giulia par la même occasion. Du moins c'est ce que le jeune homme lui souhaitait. Monsieur White finit d'annoncer les groupes et, comme on ne contredit jamais un prof, les bruits de chaises et celui de paroles échangées démarrèrent.

Pete resta assis, le menton sur la table, et un grand regard noir vers Giulia, signifiant: "C'est Toi qui bouge...." C'était déjà assez dur de se retrouver avec elle, si en plus c'était à lui de faire l'effort de se lever, Pete se suiciderait avec une corde de guitare...

Tralalaalalalalalalalalalalalalalalalalalalalalalalala.
Oh oui la vie était merveilleuse à Yale, entre les fêtes d'étudiants auxquelles Giulia aimait aller, les soirées passées à discuter de tout et de rien avec ses deux meilleures amies, les week-end assez particuliers passés avec Damon (en route vers Las Vegas mes cocos) et entre les cours qu'elle avait pu choisir (oui oui les options, en plus de ce fichu club de théâtre où elle était obligée de supporter Stewarts) et ses cours obligatoires, étant étudiante en droit, tout comme Olivia et Brooke. Allez chercher la logique.
Bon pour l'instant, Giulia avait franchement d'autres choses à faire. Pour la 666ème fois, elle s'était égarée dans les couloirs. Yale était énorme, même après un mois de cours. Malgré la bonne humeur, tout le monde était pressé, s'entrechoquaient, même avec une mine radieuse. En retard, en retard, Giulia était encore une nouvelle fois en retard. Quel est le crétin qui avait décidé de placer le département musique à l'opposé du département de droit ? Il fallait contourner la bibliothèque universitaire et marcher pendant plus de 10 minutes et enfin trouver la salle où ce cher Moinsieur White donnait son cours. Chaud chaud chaud. Non pas le prof, mais le parcours pour l'atteindre.

La jeune italienne arriva pile au bon moment. Le moment fatidique. Le moment où ce cher Monsieur White annonçait que des binomes verraient le jour d'ici quelques instants. Sans se faire remarquer, Giulia posa ses affaires sur un siège près de la porte et s'assit par la même occasion. Tout ça sans se faire remarquer. Pas besoin d'entrer dans le radar de White, ça pourrait lui foutre en l'air son année, étant donné qu'elle avait fait son possible pour pouvoir caser des cours de musique dans son emploi du temps. Oh oui notre petite Giulia était une artiste. Ou pas.

Les groupes seront donc: Johnny et Lou; Pete et Giulia....

Haha heureusement que ce crétin de Pete ne suiv... Hein ? Giulia qui était d'humeur joviale depuis deux minutes changea de tête. Depuis quand ce crétin de Pete suivait LUI AUSSI les cours de musique ? Non, non ce n'était pas possible. Elle se frotta les yeux avant de regarder une nouvelle fois vers l'endroit où elle supposait avoir vu un sosie de Pete. Pour un sosie, il était vraiment ressemblant. Non non non non. C'en était trop, d'abord Kenzie, ensuite Pete, qui serait le prochain ? Chadi ?
Les autres étudiants étaient déjà en train de concevoir des projets. Imaginez la scène, seuls deux énergumènes étaient en train de bouder. Parce que ces deux individus étaient encore une fois mal tombés. Parce qu'ils étaient maudits. Giulia capta à 120% le regard noir de Pete. Il attendait quoi ? Qu'elle vienne à lui ? Il croyait encore au Père Noël à son âge ? Personne ne lui a jamais dit ?
White s'aperçut du léger différent. Oui, oui, change les binomes loulou, ça sera parfait pour tout le monde. Mais il était encore temps de s'en aller, la jeune italienne était à 90 centimètres de la porte, il suffisait qu'elle tende le bras pour attraper ses affaires, se lève et mette à courir.

Pete, Giulia, je crois que je vous ai appelé.. Vous pouvez aller vous exercez dans la salle d'à côté si vous vous sentez trop.. entourés fit-il avec un clin d'oeil vers Pete.

Ew, mon Dieu.
Manque de chance White, avait pris les devants et poussait déjà les deux étudiants vers la sortie. Oh trop cool.

Dis moi que c'est une caméra cachée sinon je t'étrangle avant que tu aies pu toucher à un seul instrument s'écria Giulia, une fois qu'ils fut arrivés dans la salle et que White eut dégagé le plancher.

Se retrouver seule avec ce crétin de Pete. Okay, ça passe encore. Supporter les remarques se voulanironiques et acides. Hum, non, c'était trop. C'était du suicide. Non pire, une incitation à la violence, voire au meutre. Giulia se jura que, si cet idiot de Pete ouvrait encore une seule fois la bouche (ou même remuer les lèvres), il n'aurait certainement pas le temps de courir se cacher afin d'éviter la fureur des titans. Oh no. Waow. La jeune italienne avait réllement des envies de meutre. Elle était persuadée que serrer ses longs doigts fins autour du cou de Pete pourrait lui procurer une merveilleuse sensation. Oh oui, la strangulation... Pas de témoins en vue, c'était le moment parfait. Giulia fit un pas en avant. Mais se ravisa.

Certainement à la place de ce qui devrait te servir de cerveau ? Qui sait, ça expliquerait une étonnant quantité de mystères. Notamment le pourquoi du comment de ton remarquable manque d'intelligence, qu'est-ce que tu en penses ? Tu es le premier concerné après tout.

Giulia darda un regard noir sur son binome, genre elle allait vraiment le tuer dans la minute. On ne sait jamais. La jeune femme soupira à son tour et s'installa dans un des fauteils du premier rang, regardant ainsi Pete reposer la guitare et faire son petit discours. Hum, oui, pour une fois, il fallait avouer qu'il n'avait (presque pas) tort. S'ils ne faisaient aucun effort, les chutes du Niagara étaient en face d'eux. Giulia fit une moue boudeuse, telle une gamine de dix ans qui n'aurait pas eu la barbie qu'elle voulait pour son anniversaire (quoi que dans le cas de Giulia, on ne lui avait jamais offert une seule et unique barbie mais tout le rayon de jouets), d'ailleurs la comparaison ne lui donna pas un air ravie..

Continue à m'appeler Barbie et je peux t'assurer que tu finiras en Ken Frankenstein répliqua Giulia avec un sourire sarcastique en se levant afin de s'installer devant le clavier. Ses nombreuses heures passées au Conservatoire allaient certainement lui être utiles. La jeune femme tapota les touches avant de se retourner vers Pete. C'était bien beau de tenir des discours de deux minutes mais encore fallait-il avoir des idées pour occuper la partie suivante.

Frankenstein a quelques idées pour la suite ou il est incapable de réfléchir tout seul ? demanda Giulia à son attention.

Okay, c'était pas sympa de la part de Giulia, mais Pete n'était pas le seul à être en manque d'inspiration. Dans ces conditions, c'était facilement compréhensible, les artistes en herbe qui étaient en eux se cachaient au fin fond de leurs têtes. Giulia improvisa une suite de notes après s'être remise face au clavier. Oh oui, leur collaboration allait être longue et semée d'embrouilles.

Bon, bon, bon fit Giulia en regardant plus attentivement sa manucure. Oh oui c'était la première fois depuis la rentrée qu'elle avait l'occasion de se concentrer dessus, mauvaise augure.